J'ai gardé ça de Fani, je crois : ce côté raisonnable. Et peut-être aussi de mes parents, qui m'ont donné assez de liberté et fait assez confiance pour que je n'éprouve pas le besoin de m'affirmer par les excès, contrairement à mes copains.
En fait, la barrière est en nous, et elle est faite des débris de nos illusions.
Moi, je ne nous appellerais pas « traîtres ». Juste des gens qui ont trouvé tout seuls un sens à leur existence, qui lui ont donné une direction qui leur appartient, et qui ne leur a pas été imposée par l’une ou l’autre des puissances de l’Empire. Des gens libres, en somme.