Sans doute qu'une bonne partie de mes problèmes vient du fait que j'ai du mal à regarder devant moi. Parce que j'ai laissé derrière beaucoup de gens que j'aimais. Beaucoup de moi-même, aussi.
Jax a maintenant vingt-deux ans. Mais quand je le rejoindrai enfin, il en aura presque trente de plus. Est-ce qu’une histoire d’amour peut survivre à ça ? Est-il souhaitable qu’une histoire d’amour survive à ça ? Non, évidemment, et c’est bien le plus triste.
L’adieu au bras d’Orion : une occasion unique de contempler, depuis le vide extra-galactique, la mer d’étoiles de l’univers peuplé et, tout au bout, l’ampoule défectueuse du soleil de Frontière. Puis de voir cette mer s’éloigner pour devenir une traînée de poudre argentée qui disparaîtra quand nous dépasseront la vitesse de la lumière. Au même moment, en face, les halos lumineuse du bras de Persée se concentreront en une ligne aussi mince et brillante que le fil d’une épée. Et dans ce fil, derrière la petite tachée dorée de la nébuleuse de Cordwainer, se cache le plus grand mystère des dix-mille dernières années.
Ça commence par un petit matin tout en couleurs. Pas celles, éclatantes, des mondes pangéiens où je suis née, ni celles que j’ai pu voir en voyageant sur les vaisseaux de la Flotte. Non. Les couleurs de Frontière, la planète-poubelle où j’habite de puis deux longues années. Des couleurs qui ignorent la pureté.
Je m’appelle Meryma Alfomelka, j’ai dix-sept ans, je suis née trois-cent-mille ans après vous, et, vu que tout a pas mal changé depuis votre époque, il se peut que vous vous sentiez un peu perdu dans mes aventures.
– Alors vous étiez consciente de trahir ? A votre procès, vous avez dit que vous ne "voyiez pas le mal".
– Oui, c’est le genre de chose que l’on dit dans un procès.
nos ancêtres avaient compris que la démocratie était soluble dans la propagande, surtout quand celle-ci se fonde sur la terreur.
Jax a maintenant vingt-deux ans. Mais quand je le rejoindrai enfin, il en aura presque trente de plus. Est-ce qu'une histoire d'amour peut survivre à ça ? Est-il souhaitable qu'une histoire d'amour survive à ça ?
Le management, cela consiste à appliquer sur des communautés humaines des théories fumeuses et non vérifiées censées les rendre plus productives. Une supercherie totale, je l'ai compris dès mes études. Ce qui fait un bon manager, c'est l'instinct. Celui qui permet d'évaluer les gens, de se glisser dans leur tête pour imaginer leur vie, et d'envisager comment, une fois rassemblés, ils pourraient s'entendre.