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Citations sur Le baiser (93)

Qu’est-ce que l’ordre de Tante ?

La dévotion au Tsar et à Dieu qui l’a choisi. L’admiration révérencieuse de la maison des Romanov. Que certains d’entre eux soient des fous ou même des vicieux, qu’importe, pourvu qu’ils soient nés Romanov.
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Je ne veux pas de cette libération. Je refuse ce marchandage. Jamais, je n’accepterai de passe de la tutelle de Tante à celle d’un mari. Je ferai, quoi qu’il m’en coûte, un mariage d’amour ou je resterai sans bague au doigt, frappée de l’infamie des vieilles filles. Je l’ai juré.
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Elle vit dans le long bloc un poème résolument moderne, une déclaration d’amour à la vie, à l’ardeur, à l’union. Elle fut frappée par cette sculpture naïve, presque enfantine, ou brute dans son rendu, qui vous pénétrait instantanément du sentiment de la passion absolue. On était loin des visages éplorés, des drapés, des tourelles, des ferronneries. On était dans un ailleurs, celui des êtres liés par l’indicible des sentiments. Camille prit le temps d’observer chaque détail. C’était un bloc carré, trois fois plus haut que large. Un bloc de calcaire gris un peu grossier parsemé d’éclats noirs. Les amants y étaient pris entiers. Nus. Enlacés étroitement. Fondus l’un d’en l’autre.
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Camille pris le temps d'observer chaque détail. C'était un bloc carré, trois fois plus haut que large, un bloc de calcaire gris un peu grossier parsemé d'éclats noirs. Les amants y étaient pris entiers. Nus, enlacés étroitement. Fondus l'un dans l'autre. Deux amants assis, face à face, leurs bras encerclant tendrement l'autre, sans pression, sans excès. Pieds à plat, cuisses repliées, jambes de l'homme enserrées avec douceur, imbriquées avec naturel entre celles de la femme. Quelques détails, à peine suggérés : une chevelure longue séparée en bandeaux dévalant le dos de la femme, le haut relief des bras, le doux rebondi du sein. Ils sont là, front contre front, regard contre regard, nez contre nez, lèvres à lèvres. C'est un baiser immense. Un amour absolu. Un acte sexuel intense et innocent à la fois. Évident.
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C'est précisément cela qu'il veut atteindre dans ses œuvres : l'essence de la beauté naturelle, le principe même du miracle de la vie, l'âme sous l'apparence des choses.
Nul besoin pour cela d'évoquer le vrai, le réel, affirme-t-il. L'essentiel n'est pas de figurer ni même de voir, mais de contacter l'essentiel, d'aller à l'invisible. C'est pourquoi il refuse de représenter les passions humaines comme le fait aujourd'hui l'académisme le plus répandu.
« À quoi bon tailler les montagnes pour faire de leurs pierres des cadavres ou du bifteck enragé ? a-t-il tranché. Que sont les statues classiques qui représentent nos héros, nos poètes, nos rois et nos saints si ce n'est un morceau de viande morte et figée dans le marbre ? »
Ce ne sont pas les larmes de l'orphelin qu'il veut montrer, c'est donner à comprendre la douleur de son âme. Ce n'est pas la plume soyeuse de l'oiseau qu'il veut représenter, c'est la liberté de son vol. Ce n'est pas le détail d'un visage qui l'obsède, c'est l'étincelle de l'esprit. Voilà ce que dit Brancusi.
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Brancusi nous a raconté sa vie. J'écoutais sans dire un mot, bien heureuse que le Dr Bémard relance la confidence par une question, un commentaire, un souvenir commun. Dans sa simplicité, Brancusi me fait songer à nos moujiks et aussi à mon grand-oncle Tolstoï. Il parle lentement, sans chercher à briller , avec la langue simple des gens de souche paysanne. Cela me touche.
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Qu'importe, quel spectacle, un fleuve qui prend de force une ville tout entière, la violente et l'oblige. L'eau a tellement gonflé. Elle a trouvé la force d'une évidence que nul ni rien ne peut plus arrêter. Elle veut, elle prend. Voilà tout. Il y a deux jours qu'elle a jailli de son lit, ivre de rage et de vigueur. Depuis, elle s'immisce, envahit, inonde, brise, souille. Rien ne résiste à une telle force de la nature. Sa puissance liquide ouvre des voies au milieu des pierres, tranche des chemins dans les chantiers du métropolitain qui éventrent Paris depuis des mois, tord des palissades de bois. J'ai même vu un petit pavillon baigné d'eau jusqu'aux fenêtres du premier étage. Cela m'a fait songer à un sucre en train de fondre dans une tasse de thé noir.
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Comment supporte-t-on de ne plus être la muse ?
C'est comme si on rapetissait.
On était superbe, on était une géante, on embrassait le monde, on se croyait indestructible, unique, diamant au front, et voilà qu'un autre visage efface le vôtre ! Et voilà que votre monde se recroqueville. Et voilà que vous vous transformez en un être rabougri, desséché, morne, lisse. Un être quelconque. Banal. Oui, c'est cela, une femme ordinaire.
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Alors quoi ? Ne serais-je donc que sa muse irréelle, comme l'a dit Martha un jour ? Une muse, ça n'a pas de gros ventre dans lequel pousse un enfant. Une muse, ça n'accouche pas dans la sang et les humeurs. Une muse, ça ne se met pas au ban de la société. Une muse ne respire pas, ne souffre pas, ne pleure pas. Une muse, elle inspire et c'est tout. p.245
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En le découvrant, à demi vautré dans son fauteuil de maire, le cheveu légèrement trop long dans la nuque et assurément gras, le teint couperosé, le visage parsemé ici et là d amas de graisse, le nez fort, la bedaine énorme qui écartelait les boutons de la chemise, la cravate trop largement dénouée pour rester élégante, plusieurs images lui vinrent à l esprit. Elle se dit qu elle était face à un ogre des montagnes, à une force malsaine, à un rhinocéros mal lavé.
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