On ne connait jamais vraiment les siens.
Au travers de 4 générations de femmes d'une même famille, on se rend compte lors du décès de la plus ancienne, qu'on ne la connaissait pas vraiment...ou du moins qu'elle était différente de ce qu'elle paraissait.
Une femme qui a fait sa vie en fonction de ses souffrances et de son passé. Qui a élevé sa fille pour qu'elle ne vive pas la même chose qu'elle.
Mais c'est un cercle vicieux parce que cette éducation a retenti sur sa fille autrement.. et ainsi de suite sur les différentes générations.
Un livre assez prenant, qui se lit bien.
Qui parle d'un vrai sujet : les secrets de famille. Ces secrets qui pourrissent au milieu de non dit, qui dictent des choix de vie.. mais qui ont des conséquences plus lourdes son aurait pu le penser initialement. Et qui peuvent avoir une influence sur plusieurs générations...c'est aussi l'occasion de parler du fait que même si on aime fort sa mère on l'a jugea tel point qu'on ne sera pas comme elle... Parce que c'est choix n'ont pas été les bons.
Un très beau roman, proche de la réalité. Avec un côté psychologique plus fort que ce que l'on aurait pu croire au départ.
Un roman bien construit.
J'ai beaucoup aimé.. même si j'ai parfois moi aussi jugé ces femmes au fils de ma lecture
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J'ai dévoré ce premier roman après avoir été « accrochée » par le choix passionnant d'extraits de Puszi, qui m'a fait débuter ce roman fort prenant. Il existe déjà un grand nombre d'excellentes critiques qui explicitent fort bien l'intrigue. Je vais tenter d'éviter les redondances…
« -J'ai passé ma vie à fuir
-Mais à fuir quoi au juste ?
-L'amour, l'engagement, l'abandon. Avec ton arrière-grand-mère, je pense que les choses se sont passées ainsi. Elle m'aimait trop. Elle comptait trop sur moi. Elle m'idéalisait. (...)
Ce n'était pas moi qu'elle aimait mais l'image de héros qu'elle s'était fabriquée. Elle m'avait mis en prison. Je m'en suis échappé. « (p.153)
Trois générations de femmes se retrouvent à l'enterrement de l'arrière-grand-mère, 4ème génération du nom…Lia, la cadette, par hasard, va trouver le journal intime de son aïeule, et un terrible secret va être mis à jour… qui va faire l'effet d'un révélateur au vu de ces parcours féminins, en butte avec des comportements extrêmes face au genre masculin : soit la consommation et la peur panique de l'engagement, soit une fidélité extrême en construisant une légende de héros, pour éviter d'affronter l'insupportable réalité de la « trahison » et de « l'abandon », de l'homme, etc.
Dans tout cela, la petite dernière va tenter de dépasser les ratages et les échecs à répétition de ses aînées, pour enfin construire un vrai chemin en harmonie avec le « sexe opposé »…
De très nombreux thèmes parcourent ce roman : la transmission trans-générationnelle entre femmes, l'idée du couple idéal, les rapports aux hommes, et surtout les effets dévastateurs des non-dits, des secrets…au sein des familles…
« le secret est un poison. Il s'instille partout, crée une lourdeur qu'on ne parvient pas à identifier, qui se lègue d'enfant à enfant sans même qu'on puisse le détecter. C'est en cela qu'il est dangereux. Surtout lorsque chaque génération de femme donne naissance, presque au même âge, à une fille. C'est comme un cercle vicieux, une malédiction que les inconscients se transmettent. »
« Marie avait raison. J'étais descendue dans la forêt souterraine familiale pour en comprendre les secrets. J'avais plongé dans le taillis compliqué des non-dits, des craintes, des entraves données en héritage à la naissance. J'aimais bien cette image. Je la voyais, je me la représentais. Je crois que j'ai fait longtemps du jardinage, coupé ici, élagué là, abandonné un roncier en l'état ailleurs. « (p.194)
Un beau premier roman, aux personnages attachants, complexes…avec une progression positive due à la révélation de ce lourd secret de famille…
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"Mourir, encore...Mais c'est rester mort qui est difficile."
Petite phrase dans la tristesse d'un enterrement campagnard...
Le clan Palin est en deuil de Mamie Alice: fille, petite-fille, arrière petite-fille, orphelines de leur ainée, vieille dame partie discrètement dans son sommeil.
Préparer les obsèques, ranger la maison, trier, vider, se pencher sur les photos. Une intimité qui se dévoile, des secrets enfouis qui font s'écrouler les certitudes familiales et le mythe du grand amour. La confiance se lézarde dans le huit clos féminin, il y a danger à ouvrir "la boite à drames".
C'est la plus jeune qui découvre, questionne et raconte, jeune femme curieuse des lignes de vie de ses ainées, agacée de leur discrétion, des silences pudiques et reculades pour se livrer en confiance, effrayée par leur fragilité soudaine.
Lettres et carnets vont libérer la parole et quelques contentieux resurgir à défaut de se régler. Les confidences redonnent vie aux années passées, aux mariages chargés d'amertume, où les hommes n'ont vraiment pas le beau rôle et où les échecs sentimentaux vont modeler un cercle féminin inapte au bonheur conjugal de mère en fille.
La mécanique du coeur peut s'enrayer si facilement...
Voici une histoire sans doute un peu "chargée" dans la psychologie des personnages, mais le ton est juste dans la narration des événements. Ranger une maison après un décès est une épreuve difficile qui rajoute à l'absence. Il y a quelque chose d'indécent à découvrir la vie d'un disparu qui se révèle sous un jour nouveau et une surprise à en imaginer la jeunesse, les désirs, les désillusions.
Plus largement, admettre (ou pas) qu'un secret peut être déterminant dans la construction des individus est un sujet de réflexion passionnant. La peur de souffrir dans la perte de l'amour, le refus de l'engagement comme une carapace...
L'inconscient est un tyran silencieux.
"Quelle famille de tordues" en conclut la plus jeune. Il lui faudra tenter de briser le cercle de la malédiction des femmes Palin.
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Réflexion sur la transmission, sur l'inéluctabilité (ou pas) de la répétition des schémas familiaux et sur la fragilité des liaisons amoureuses, Le Cercle des femmes a le parfum des romans du genre. Plein de fraîcheur mais aussi de naïveté.
Lire la critique sur le site : Lexpress
J’ai eu trois maris. Au début, tout est merveilleux. Ils te cajolent, sont drôles et ils t’emmènent danser sans soupirer. Et puis tu te rends compte avec les années que ce que tu prenais pour de l’attention, de la délicatesse, est en fait de l’indécision, de la passivité. Ils attendent tout de toi : que tu entreprennes, que tu décides, que tu assumes, que tu sois forte à leur place. Ils disent oui à tout et attendent que cela se passe.
-J'ai passé ma vie à fuir
-Mais à fuir quoi au juste ?
-L'amour, l'engagement, l'abandon. Avec ton arrière-grand-mère, je pense que les choses se sont passées ainsi. Elle m'aimait trop. Elle comptait trop sur moi. elle m'idéalisait. (...)
Ce n'était pas moi qu'elle aimait mais l'image de héros qu'elle s'était fabriquée. Elle m'avait mis en prison. je m'en suis échappé. (p.153)
Comparée à ces temps héroïques, ma vie risque d'être bien terne, cadrée par une autre dictature : celle de la consommation, de la possession matérielle. À côté de ce qu'ont vécu Mamie Alice et Marie, j'ai l'impression d'appartenir à une génération sans idéal politique, sans bataille collective, sans valeurs à conquérir. Seules les victoires individuelles comptent. Elles écrasent les projets partagés parce que les droits de chaque individu sont présentés comme le nec plus ultra de la démocratie. "C'est ma vie, c'est mon choix et je t'emmerde" pourrait assez bien résumer l'état d'esprit de mes contemporains.
(...) toute ma vie, l'amour m'a fait peur. L'amour, c'était trop beau, trop grand, trop fragile pour moi. Au fond , je crois que j'étais plus à l'aise avec les femmes difficiles. De me sentir en danger, d'être obligé de les conquérier, de vivre dans l'incertitude devait bizarrement me rassurer. Cela demande moins d'efforts que de comprendre l'autre, de le respecter, dans les bons comme dans les mauvais moments de sa vie, d'apprendre la patience et d'accepter les transformations de l'amour. Et puis, c'est moins risqué. (p.154)
p. 175 "On aime et puis, bien souvent on souffre. C'est vrai d'une histoire d'amour qui s'éteint, d'une expérience professionnelle qui s'arrête, d'un lien filial qui se délite. Cette douleur-là est une plaie. Mais la façon dont on la soigne appartient à chacun de nous. On peut parfaitement choisir d'appuyer encore et encore sur la cicatrice. On peut décider qu'on restera éternellement blessé, malade de tristesse, pétrifié de chagrin. Au bout d'un temps, cette douleur devient familière, un repère sûr, presque rassurant. Bizarrement, expérimenter autre chose devient plus inquiétant que de souffrir. Aussi peut-on être une victime pour la vie. Mais on peut aussi parier sur la vie. Décider que la douleur ne nous aura pas, qu'elle ne mènera pas notre vie, ne sera pas notre destin. On peut se dire : OK, j'ai une grande balafre mais elle ne m'empêche pas de vivre si j'évite d'appuyer dessus. Cette cicatrice me donnerait presque du caractère, une allure tout à fait unique, si tu vois ce que je veux dire. C'est ce qu'Alice a refusé de faire. Elle a renoncé à vivre et a préféré se définir comme une victime à vie. C'étais son choix. C'était sa responsabilité. Nul ne peut la juger même si on peut le regretter."
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