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Critique de Lamifranz


Les circonstances au cours desquelles j'ai lu La Mousson pour la première fois sont de celles que l'on oublie pas. C'était en... peu importe, disons que c'était au siècle dernier... Je faisais mon armée en Allemagne, dans les premiers jours des "classes" (les garçons, vous voyez ce que je veux dire, les filles renseignez-vous auprès de vos jules) et nous venions de recevoir une série de piqûres censées nous prévenir de toute attaque microbienne dans l'année qui allait suivre. Nous étions donc immobilisés sur nos lits quand un bidasse de passage nous apporta des lectures pour nous faire patienter. Et c'est ainsi que La Mousson m'échut.
J'ai bien aimé cette histoire, dépaysante à souhait (surtout entre les quatre murs d'une caserne). On y parlait de l'Inde, de maharadjah, des Anglais coiffés de chapeaux coloniaux comme du temps de Kipling, et de la mousson.
Louis Bromfield (1896-1956) fut en son temps une gloire nationale aux Etats-Unis. Auteur de nombreux best-sellers, il reçut le prix Pulitzer en 1927 pour Précoce automne. On lui doit entre autres La colline aux cyprès (1926) et Mrs Parkington (1943)
L'Inde est le pays de tous les contrastes. Nous sommes à la fois dans l'Inde mythique des maharadjahs et dans celle des Anglais (qui ne la quitteront qu'en 1947). La communauté britannique vit en petit comité. le personnage principal, Ransome, buveur, cynique et désabusé, est au centre d'un microcosme mondain où les caractères se heurtent, s'affrontent ou au contraire s'attirent. On attend la saison des pluies dans une atmosphère étouffante. Des couples se forment, d'autres se défont. Quand viennent les pluies, les personnalités se dévoilent et chacun montre son vrai visage.
La Mousson est donc à la fois un roman "romanesque" avec des histoires sentimentales plutôt touchantes, un roman "social" qui montre les dissensions entre classes sociales, mais aussi entre races (Européens et Indiens) et un roman "catastrophe", la mousson intervenant comme un révélateur : quand tout a été détruit, il faut prendre sur soi pour rebondir (comme on dit aujourd'hui) et au fond, c'est le message que délivre l'auteur : tant qu'il y a de l'espoir, il y a de la vie, et tant qu'il y a de l'amour, il y a de l'espoir...
Bien sûr, aujourd'hui, c'est un peu vieilli, un peu suranné. Mais outre une photographie d'un moment particulier de l'Histoire, on peut apprécier l'allégorie du Déluge et de la reconstruction après le Déluge. Et il reste une belle histoire d'amour.

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