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sur 126 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En 1932 - 1933, un an suffit pour que Martin Schulse devienne un nazi dévoué et livre à la Gestapo la soeur de son associé Max Eisenstein, héros de « Inconnu à cette adresse ».

Un siècle plus tard, en moins de deux mois (mai - juin), Juliette, brillante diplômée de Sciences Po, livre son père Gabriel Cormeray, aux séides du Président Savidan, qui l'achèvent dans un centre de rééducation idéologique, un sinistre PAIRE, où sont internés plus d'un million de citoyens réfractaires à l'écologie, au déclinisme et au génocide de la moitié de l'humanité.

Pierre Savidan élu de justesse Président de la République face au candidat qualifié « d'extrême droite » par les médias, commence son mandat par réduire le traffic aérien, puis routier, avant de réglementer la consommation de viande, mesure qui provoque une levée de boucliers « populistes », prétexte à l'instauration de l'état d'urgence et à la mise en place d'un régime autoritaire, condamné par la quasi totalité des pays européens, mais encensé par la Chine. Réincarnation de Savonarole il définit le bien et le mal et excommunie les pécheurs. Psychopathe il n'écoute personne et n'accepte aucune opposition sous prétexte de « l'avenir de la planète »

Ce coup d'état se fait avec l'assentiment d'une partie du système obéissant à l'autorité (conformément à la célèbre expérience du psychologue Stanley Milgram) et est accepté par la majorité servile de la population. Thomas Bronnec plonge dans les arcanes du pouvoir pour dévoiler les états d'âmes des « grands serviteurs de l'état » et des notables qui décident de rester en poste par adhésion aux thèses écologistes ou sous prétexte de « freiner le pire » … débats qui rappellent les compromissions de la collaboration. Cette analyse des dérives liberticides est un des points forts de cette dystopie dont le second est la description de la folie dans laquelle sombre une partie de la jeunesse diplômée totalement coupée des réalités … les khmers verts succèdent aux gardes rouges maoïstes pour exterminer la moitié de l'humanité sans aucun scrupule !

Dans l'ombre, en profitant d'une justice complice, les ultras éliminent les opposants qui sont au mieux internés dans un PAIRE, au pire victime d'une série « d'accidents », pendant que des manifestations ciblent les maternités et éliminent les nouveaux nés (résurgence de l'hérésie cathare et du massacre des innocents par Hérode).

Un polar à lire, malgré quelques longueurs (dans le seconde partie notamment), sa brutalité, des scènes de sexe aussi inutiles que vulgaires, et l'absence de personnages attachants ou emphatiques.

Collapsus est un roman noir, ou plutôt vert, criant de vérité, gavé d'actualité médiatique, un véritable lanceur d'alerte sur les résurgences des hérésies moyenâgeuses et le gouvernement par la peur qui alterne risques sanitaires, menaces terroristes et alarmes écologiques, pour supprimer d'abord les libertés puis les bouches jugées inutiles.

Merci à Babelio et Gallimard pour cet envoi lors de la dernière Masse Critique qui donne envie de poursuivre la lecture de l'oeuvre de Thomas Bronnec.

Pour rappel : Inconnu à cette adresse
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Du greenwashing au totalitarisme vert, juste quelques pavés de bonnes intentions pour un aller simple vers l'enfer...
Dans un futur très proche qui suit le quinquennat de l'actuel locataire du fauteuil élyséen, un autre OVNI a pu intégrer l'auguste siège grâce au concours mystérieux des algorithmes et autres pouces levés sur les réseaux sociaux.
Influenceur sur YouTube, Pierre Servidan, guru biberonné à la collapsologie et fervent adepte du régime crudivore, devient le neuvième président de la 5e.
Sitôt installé, et face à l'urgence qui décimera l'humanité prochainement, il enchaîne les réformes liberticides.
Scoring écologique individuel assujetti à de lourdes sanctions financières, limitation drastique des déplacements, politique de limitation des naissances, réduction de la consommation de viande...
Faute d'empêcher les vaches de péter tout leur saoul, il impose une camisole de plus en plus serrée au peuple de France qui se divise avec passion.
Quand des tirs à balles réelles fauchent des manifestants et qu'apparaissent des centres de rééducation et de détention, il est clair que la démocratie s'est perdue dans les nuages carbonés de nos cieux exsangues.
C'est un livre glaçant. C'est un livre qui puise dans la fine connaissance qu'a Thomas Bronnec de la haute fonction publique et des coulisses politiques une force de frappe démoniaque.
Force de frappe qui, pourtant, surprendra à peine après les injonctions délirantes des mois passés. Rappelons nous les plages dynamiques, les auto-attestations pour sortir Brutus, les injonctions du boire assis, pisser debout, et autres couvre-feu virucides...
En poussant les curseurs un poil plus loin, Thomas Bronnec nous livre une dystopie qui fleure bon le vécu.
Qu'ils sont fragiles les contres pouvoirs, qu'elles sont corrompables nos institutions !
Notre 5e République peut s'avérer être un boulevard pour toute autocratie qui se rêverait...
Sans prendre parti, l'auteur entraîne allègrement son lecteur dans le rêve d'un monde "tout beau tout propre" et quasiment débarrassé de cette engeance malsaine qu'est l'humanité.
Loin de moi l'idée de nier les réalités terrifiantes de perte de biodiversité ou de régression du vivant, mais j'ai trouvé ce texte jubilatoire dans la critique des dérives possibles. Non ce ne sera jamais en limitant les liberté ou en stigmatisant les uns ou les autres que nous sauverons peut-être la planète d'un épuisement déjà largement consommé. de cela au moins je suis certaine, et je recommande cette lecture stimulante à tous ceux que la période passée a glacé d'effroi et qui s'interrogent encore aujourd'hui sur les étranges chemins pris par nos édiles.
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J'adore les scénarios de politique-fiction de Thomas Bronnec et je n'ai absolument pas été déçue. Dévoré en un week-end dès sa sortie. C'est terriblement actuel et très dérangeant. Comme d'habitude, l'auteur - journaliste - joue avec subtilité de sa fine connaissance de la politique et de ses réseaux ; sa matière est faite de l'information telle qu'elle nous est livrée au fil des jours mais il la malaxe, la triture, la façonne pour nous en concocter une version légèrement dystopique qui semble plus réelle que la réalité. Et là, ça fout un peu les chocottes.

A la suite d'un concours de circonstances pas forcément prévisible, Pierre Savidan a été élu Président de la République trois ans auparavant. Personnage sulfureux, sorte de gourou écologiste au passé trouble, il a mis en place des mesures drastiques en faveur de l'environnement dont l'outil principal est un système de scoring qui évalue les comportements de chaque individu avec un principe de bonus et de malus. Autour de lui, les positions radicales de certains réclament d'amplifier le mouvement ce qui favorise l'émergence de conflits de plus en plus violents face à ceux qui tentent de résister et dénoncent les privations de liberté. Les scènes d'ouverture du roman sont très parlantes voire choquantes, on est tout de suite dans le bain. Les esprits s'échauffent et les luttes d'influence s'intensifient à l'intérieur même du cénacle politique tandis que le président d'un grand groupe alimentaire, archétype de l'exemple combattu par les tenants d'actions radicales, devient le symbole de la résistance.

Le sentiment de malaise distillé au fil des pages vient du fait que les ingrédients nous sont familiers. Des centres de rééducation ? Il suffit de regarder l'histoire des dictatures. le danger de la stigmatisation qui nourrit les haines et débouche sur la violence ? On en voit tous les jours. Thomas Bronnec brosse parfaitement la solitude du pouvoir, les jeux politiques, la perversion de certaines influences, la tentation de l'abus de pouvoir et la folie qui n'est jamais bien loin. Il pousse les curseurs, jongle avec les questions qui sous-tendent les débats autour des enjeux climatiques : peut-on mener (imposer ?) le changement sans violence ? Faire le bien des individus malgré eux et forcer leur degré d'acceptation ? L'intrigue est en permanence sur un fil et c'est en cela que le livre est réussi : on est saisi par la révélation de la fragilité des remparts institutionnels que l'on pense inébranlables, et surtout par l'idée que ce type de concours de circonstance électoral est tout à fait possible quelle qu'en soit la couleur politique.

J'ai particulièrement apprécié le traitement des personnages féminins qui sont ici déclinés dans toute une palette de caractères, de statuts, de fonctions et d'humeurs ce qui n'est pas si fréquent, et font tout sauf de la figuration. Résultat : un roman très réussi, une lecture hyper addictive mais pas hyper rassurante. Raison de plus pour s'y intéresser.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Thomas Bronnec est un journaliste et écrivain qui connaît bien la politique, au point d'en faire le centre de ses romans. Avec l'image que nous en donnent les médias, ce sujet ne m'attirait pas spécialement. Mais en m'ouvrant les portes, cet auteur a su me passionner pour ces jeux de pouvoir. J'ai lu deux volumes de sa précédente trilogie et j'ai adoré.

Dans ce nouveau roman, il nous propose une dystopie dans laquelle l'écologie tient un rôle prédominant. Les désastres naturels créés par l'Homme conduisent le pays à élire un fervent défenseur de la planète aux commandes des institutions. Ce président tente de tout révolutionner. Seulement, pour être vraiment efficace, il doit mettre en place des décisions draconiennes qui compromettent la liberté individuelle. La question est alors posée : « Serons-nous capables de sacrifier des acquis et mêmes des êtres afin de sauver l'humanité ? ».

Dans cette histoire, l'auteur démontre que toute idée extrême peut entraîner une catastrophe. L'Homme est incontrôlable par nature, surtout lorsqu'il agit pour ses convictions. Mais on comprend surtout en sous texte, qu'il est peut-être trop tard pour stopper la marche en avant engagée depuis des décennies et que les vraies solutions ne sont plus envisageables.

Thomas Bronnec connait les coulisses du monde politique et grâce à son talent de vulgarisation, on entre dans les arcanes du système gouvernant. Cette fois-ci, il a poussé le curseur assez loin dans les situations et dans les personnages pour marquer les esprits. J'ai pris un grand plaisir à pénétrer dans ce jeu de dupes où se mêlent manipulations, mensonges et traitrises. Il a réussi à extraire de ce monde opaque un thriller haletant, sans concession.

Ajustez votre tailleur, serrez votre cravate, cirer vos chaussures, préparez vos promesses et pénétrez dans cet univers impitoyable ! Vous allez vous régaler !
Lien : https://youtu.be/NNRogAzd1mw
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Thomas Bronnec, né à Brest, est journaliste. Il a vécu au Vietnam et y a réalisé de nombreux reportages dont il s'inspirera pour écrire un premier roman policier, publié en 2012. Il est aussi l'auteur d'enquêtes et de documentaires pour la télévision. Collapsus son nouveau roman vient de paraître.
En France, demain ou aujourd'hui. A la surprise générale, Pierre Savidan, gourou écologiste dans son Finistère natal, s'est fait élire Président de la république en surfant sur la vague populiste. Immédiatement il lance un programme de mesures drastiques pour enrayer le réchauffement climatique. Instauration d'un « scoring écologiste individuel » où chacun se voit attribuer un nombre de points pour ses actions non respectueuses du climat, au-delà d'un certain seuil on est envoyé dans un camp de redressement ; limitation des voyages en avion, loi sur la commercialisation de la viande, limitation des naissances, etc. A ses côtés, dans l'ombre, Fanny Roussel, ex-alcoolique handicapée et ex-maîtresse du président, son âme damnée, l'exécutrice de basses oeuvres ne reculant devant rien. Elu pour son écologisme assumé, ses méthodes autoritaires le muent en dictateur et la fronde parmi les défenseurs de la liberté et des règles constitutionnelles commence à gronder en dépit des morts suspectes dans leurs rangs…
Un excellent roman car très dérangeant.
Je n'entre pas trop dans le détail de l'intrigue, l'enthousiasme des uns pour ce programme, la levée de boucliers des autres face à cette atteinte aux libertés individuelles, les sanctions qui tombent et freinent les ardeurs, les lâchetés et compromis, les dissentions familiales, l'attitude des journalistes et celle des grands corps de l'Etat (Conseil constitutionnel etc.), les vengeances permises aux nouveaux hommes/femmes forts du régime… Des scènes de sexe explicites m'ont paru bien racoleuses.
Venons-en à l'essentiel. Comme l'indique le titre du bouquin, il s'agit d'envisager les conséquences de la collapsologie : « la théorie de l'effondrement global et systémique de la civilisation industrielle, considéré comme inéluctable à plus ou moins brève échéance. » Si on accepte ce postulat, seules des mesures drastiques pourraient éventuellement freiner le processus et c'est ce que fait Savidan. Mais qui dit mesures drastiques, implique restrictions des libertés, « état d'urgence climatique ». D'où la question qui nous est posée : Faut-il laisser l'humanité disparaître, en restant libres, ou en sacrifier la moitié et nos libertés, pour en sauver une partie ? Vous avez peu de temps pour rédiger votre devoir…
Dérangeant donc, mais aussi agaçant, Savidan ressemble à certains hommes politiques que nous connaissons en France comme à l'étranger, mais il n'est jamais l'un exclusivement. le lecteur, en fonction de sa sensibilité politique lui trouvera son alias.
Un roman qui met en évidences les contradictions soulevées par le défit écologique immense face au réchauffement climatique ; on s'y croirait, pour le meilleur ou plus certainement pour le pire. Un bouquin beaucoup plus angoissant qu'un thriller avec un serial killer bien allumé, car l'écrivain ne tombe pas dans le manichéisme simplet, les mauvais et les bons ont parfois un peu de l'autre selon les situations.
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Persuadé de l'imminence de l'effondrement et de l'urgence à agir face à la catastrophe climatique, Pierre Savidan, sorte de gourou écologiste arrivé presque par accident à la présidence de la république, met en place une politique de centres de rééducation aux réfractaires et de scoring écologique individuel pour chaque personne.

Pour sauver l'humanité, faut il en sacrifier la moitié ? Voilà sur quel dilemme philosophique se fonde le tout nouveau roman d'anticipation de Thomas Bronnec qui n'hésite pas à y aller franco dans cette satire politico-écologique-financière, une des toutes premières à montrer les dérives du tout écologique centré autour d'un personnage de président de la république particulièrement sulfureux .

Thomas Bronnec, ancien journaliste politique qui s'est lancé dans l'aventure du roman policier il ya maintenant quelques années aime développer, sur des romans souvent denses- près de 500 pages pour celui ci- des scénarios de politique-fiction qui font souvent froid dans le dos.

Collapsus qui flirte avec un scénario catastrophe plausible, est à la fois le récit implacable d'une véritable descente aux enfers, et le portrait sans concession d'une dérive du totalitarisme. "Collapsus", d'une belle efficacité narrative, montre les dérives et la solitude de l'exercice du pouvoir et la nécessité de préserver la démocratie coute que coute.

Le roman livre, en même temps, une réflexion vraiment interessante et les tangentes bien difficiles à équilibrer entre démocratie, autoritarisme, dictature.

Thomas Bronnec nous plonge, comme à son habitude, dans les sales combines des politiques, en laissant au lecteur un sentiment de malaise distillé tout au long de ses pages qui ressemble pas mal à notre monde actuel.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dystopie ? Roman noir ? Un peu des deux. Nous sommes dans une France où le système politique a basculé : ce qui devait arriver, arrive... Des idées extrémistes sont mises en action le gouvernement nommé par Pierre Savidan (un Pierre Rabbhi bis ?), un écologiste qui a gagné les élections présidentielles par défaut contre Violaine Leroy ( devinez de qui on parle)... La France a fait barrage, une nouvelle fois contre l'extrême droite. 

Mais il faut sauver la planète ! Et Savidan, l'écologiste, l'adepte de la sobriété, du végétarisme, du contrôle des naissances (car un enfant supplémentaire c'est du CO2 qui pollue) veut plus de conscience verte chez ses chers concitoyens... Alors il va mettre son équipe de "Vitalise" au travail pour conscientiser ? Non, pas le temps pour cela, il faut imposer écologie... Et nous voilà dans une dictature verte ! Qui l'aurait parié ? 

Alors ce roman, c'est un peu un témoignage de ce qui pourrait arriver si les écologistes prenaient le pouvoir. On ne touche pas au système économique (le profit reste loi), mais les individus paient cher leur implication ou non, jusqu'à l'horreur ! C'est une dystopie,. évidemment...

Thomas Bronnec, qui connait le système financier ("les initiés"), est aussi à l'aise avec les institutions politiques de la 5eme république, et les rouages du monde politique.  Série noire avec son lot de règlement de compte politique, de promotions, de destitutions, de meurtres ou l'intérêt collectif est malmené au nom de la nouvelle religion "la planète d'abord".

C'est une curiosité littéraire qui se dévore et qui interroge sur les intentions des écolos militants, j'ai vraiment bien aimé !
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Voici un livre qui ne peut laisser indifférent.Tout d'abord par son sujet même en plein dans l' actualité: l 'écologie et la protection de notre planète. C 'est ainsi que l 'auteur retrace l'accès au pouvoir d 'une fervent écologiste comme président de la République qui deviendra jusqu 'au boutiste et l ' initiateur d' une véritable dictature verte qui causera d 'ailleurs sa chute.Ensuite,le ton du roman qui est très dérangeant. le langage est résolument cru et abrupte,les relations humaines du même genre c 'est à dire âpres, avec une absence totale d' émotion et d 'empathie et allant parfois même jusqu'à la violence.Je donne comme exemple la mort d 'une mère et de son enfant" pas plus intenable que le sort de ces pauvres vaches brûlées vives..."(p 165)!un peu fort quand même! Et ne parlons pas des relations amoureuses et sexuelles qui sont elles aussi dénuées de tout affect.
Bienvenue donc dans cette dystopie qui a cependant le mérite de poser clairement les enjeux de notre survie et de celle de la planète :"imaginez que pour sauver l 'humanité, il faille en sacrifier la moitié ?soit vous ne le faites pas et l' humanité disparaît. Soit vous le faites, et l 'humanité est préservée. Cruel dilemme. "
Le parti pris de l 'auteur est donc de pousser la logique de préservation jusqu 'à son paroxisme avec cependant de très bonnes trouvailles comme les centres de rééducation,le crédit individuel écologique.... le seul problème est que cette logique implacable conduit au chaos et au terrorisme écologique avec ses fameux khmers verts .La démonstration ne fait au final que nuire à la possible adhesion à l idéologie écologique puisque seule la voie de l' extrémisme est possible et efficace.
Le propos est donc très dérangeant et je sors un peu chamboulée de cette lecture ne sachant pas vraiment si je l 'ai appréciée ou pas. Des bonnes questions mais de mauvaises réponses à mon sens.Mais quelles sont les autres voies possibles?
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Merci à Babelio, aux éditions Folio de m'avoir permis de lire ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique.

Préparez-vous à plonger dans l'univers de "Collapsus" de Thomas Bronnec, un livre qui s'empare de nos angoisses écologiques et politiques actuelles pour nous servir un cocktail explosif de dystopie et de réalisme troublant.

Imaginez un monde où la pollution n'est plus seulement un sujet de débat, mais la cause de millions de morts chaque année. Un monde où les discours politiques, si pleins de promesses et de ferveur, s'écrasent lamentablement contre le mur impitoyable de l'inaction. C'est dans ce contexte que Bronnec nous plonge, avec la maestria d'un conteur qui connaît trop bien les coulisses du pouvoir et les intrigues qui s'y trament.

La prémisse est simple, mais oh combien glaçante : un monde où les mesures environnementales prennent des allures de dictature, où la transparence devient une arme et où la vie privée est une monnaie d'échange. C'est un scénario qui pourrait paraître tiré par les cheveux, mais l'auteur, avec son oeil de journaliste averti, nous peint un tableau d'autant plus effrayant qu'il frôle la réalité.

Ce n'est pas seulement une histoire de politique et d'environnement. C'est une histoire de pouvoir, de radicalisation des idées et de luttes intestines. C'est la peinture d'une société au bord du gouffre, où les actions écologistes radicales et les contre-mouvements se font face dans un ballet dangereux.

Mais là où "Collapsus" brille vraiment, c'est dans la façon dont il nous confronte à nos propres peurs et contradictions. Les personnages, de l'archétype du grand patron de l'agroalimentaire à la résistance politique, sont traités avec une complexité qui va au-delà des clichés. Les femmes, en particulier, sont dépeintes dans toute leur diversité, loin de la simple figuration.

Et que dire du style ? C'est un écrivain qui sait comment tenir son lecteur en haleine, avec une écriture qui oscille habilement entre tension et introspection. le livre est une course effrénée, mais également une réflexion profonde sur les limites de nos sociétés démocratiques et sur la finesse des lignes qui séparent le bien du mal, le juste de l'injuste.

Collapsus est un roman à lire, à débattre, à craindre. C'est une lecture qui vous happe, vous secoue et vous laisse pantois, méditant sur la fragilité de notre monde et la facilité avec laquelle nous pourrions basculer dans l'irréparable. Thomas Bronnec nous offre ici un avertissement sous la forme d'une fiction qui, espérons-le, restera toujours une fiction.
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Changer ou disparaître.

Face à l'urgence climatique et à l'imminence de l'effondrement, Pierre Savidan, gourou-youtubeur écologiste arrivé par accident à la présidence, instaure des mesures drastiques : contrôle des naissances, Scoring Ecologique Individuel mesuré en fonction de l'empreinte écologique de chacun,   impôts punitifs, sortie du nucléaire... Pour les réfractaires à sa politique, il ouvre des centres de rééducation à l'écologie. Sa dernière mesure annoncée, obligation au végétarisme, est la goutte d'eau qui propulse ses opposants dans la rue. Parmi eux, Olivier Fleurance, patron d'un groupe alimentaire au scoring au ras des pâquerettes, qui vient de perde dramatiquement sa femme et son nouveau-né lors d'une manifestation anti-Savidan...

Dans cette dystopie glaçante, Thomas Bronnec, journaliste, distille un malaise grandissant. Car sa fiction est proche, très proche de notre réalité. Son discours nous serait presque familier. Il pose un paradoxe : face aux désastres dont il est responsable, l'homme va élire un président écologiste mettant en place des mesures extrêmes qui limitent ses libertés individuelles. L'être humain est-il capable d'accepter de se restreindre pour le bien-être du plus grand nombre ?

Pas si simple.

L'auteur ouvre le débat à travers une question soulevée par Savidan lui-même : pour sauver l'humanité, serions-nous capables d'en sacrifier la moitié ?

Thomas Bronnec connaît parfaitement les rouages politiques, les coulisses du pouvoir, ses jeux de dupes et de faux-semblants. Il nous entraîne dans un monde où le pouvoir est tel un shoot dont on ne peut plus se passer. Une vraie mélasse, au sein de laquelle mensonges, traîtrises et violences sont légion.

Quand la démocratie flirte avec la dictature, cela donne un texte effrayant... mais haletant ! 

Alors ? Accepter ? Changer ? S'assujettir ? Se révolter ?

Un roman noir intelligent, très documenté et clairvoyant, doublé d'un suspense très addictif.

Une réussite !

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