Pour lui, le bonheur de l’humanité passait par le bonheur de la banque. De sa banque. Il était sincèrement persuadé que le système français, où les élites formées dans les mêmes écoles atterrissaient ensuite dans tous les centres de décision du pays, et baignaient dans un entrelacs d’intérêts objectifs, était le meilleur, et il avait décidé de le sécuriser à son profit.
Depuis près de trente ans, il avait bâti un édifice unique basé sur une philosophie très simple : ce qui est bon pour le Crédit parisien est bon pour la France. Il avait noué dans le monde politique et dans celui de la haute fonction publique des liens privilégiés avec les personnes qui comptaient, ou qui allaient compter. Il s’était très rarement trompé. Dès le début de leur carrière, il allait voir ceux qu’il appelait les « jeunes talents » et il leur faisait son numéro de charme. C’était la première étape du piège qu’il tissait patiemment autour d’eux, jusqu’à ce que leur communauté d’intérêts avec lui et la banque soit devenue trop étroite pour qu’ils puissent dévier de la ligne.
Matériellement, on peut toujours sauver quelqu'un. Un hasard, un coup de téléphone. Mais si la personne est déterminée, elle recommence. Et recommence. Jusqu'à ce qu'elle y arrive. On ne sauve pas quelqu'un contre son gré. Personne n'aurait pu la sauver. Christophe. Pas toi, ni moi, ni même Stéphanie Sacco. Nathalie voulait mourir.
Pour lui, le bonheur de l'humanité passait par le bonheur de la banque. De sa banque. Il était sincèrement persuadé que le système français, où les élites formées dans les mêmes écoles atterrissaient ensuite dans tous les centres de décision du pays, et baignaient dans un entrelacs d'intérêts objectifs, était le meilleur, et il avait décidé de le sécuriser à son profit.
Daniel Cardet venait juste d'en finir avec la tournée et s'apprêtait à signer un contrat dans une banque d'affaires, où on lui proposait d'ajouter un zéro à son salaire. Il n'avait jamais été particulièrement attiré par l'argent et, au fond de lui, il se voyait davantage comme un hussard de la République que comme un faiseur de deals. Mais c'était une chose de concevoir une vie au service de l’État en faisant le deuil d'une fortune virtuelle. C'était autre chose de devoir faire un choix quand on vous proposait, de façon très concrète, de gagner en un mois la rémunération annuelle du plus haut des hauts fonctionnaires de la République.
Dans la vie, c'est comme en politique. Il faut pas trop s'attacher. Sinon on finit par toujours par souffrir.
Il fallait reprendre la main. Raisonner en politique. Riposter par la raison, pas par l'émotion. Et surtout pas dans la précipitation.
Je vais t'expliquer ce que c'est, la politique, puisqu'on dirait que tu l'as oublié. La politique, c'est quand, en 2008, alors que la situation n'a jamais été aussi tendue sur le marché interbancaire, les gouvernements européens annoncent publiquement, tous ensemble, qu'ils soutiendront leurs banques. Ça oui, c'est de la politique, parce que, à ce moment-là, tout le monde comprend que les gouvernements, les banques, que tout le système va tenir le coup. Et l'opinion des investisseurs change. La confiance revient. La politique, c'est ça : faire revenir la confiance et, quand elle est là, la cultiver. Ce gouvernement fait exactement le contraire. Il fait de l'idéologie. Et l'Histoire nous montre que l'idéologie cause beaucoup de dégâts.
[U]ne majorité de Français […] n'éprouvait que du dégoût pour la finance. Ils étaient incapables de comprendre que leur quotidien médiocre dépendait de la bonne santé de ce secteur. Ils n'en connaissaient rien d'autre que la caricature véhiculée à dessein par des politiques et des médias engagés dans un concours de fainéantise intellectuelle.
Bercy: pourquoi 2 inspectrices des finances se suicident après avoir mené une enquête sur la plus grande banque française qui s'apprête en plus à sombrer, si l'état n'intervient pas???