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Citations sur Villette (92)

Ce fut un soulagement quand une tante de l'idiote, une bonne vieille dame, vint un jour chercher mon étrange compagne. La malheureuse créature avait souvent été pour moi une lourde charge; je ne pouvais l'emmener plus loin que le jardin, ni la laisser seule une minute; son pauvre esprit, tout comme son corps, était faussé : elle n'avait de dispositions que pour le mal. Une vague tendance à la méchanceté, à une malveillance sans but précis, rendait indispensable une surveillance constante. Comme elle ne parlait que très rarement et qu'hébétée, elle pouvait rester des heures et des heures à faire la moue et à se contorsionner avec d'indescriptibles grimaces, j'avais l'impression d'être enfermée avec un animal étrange et indomptable, plutôt qu'avec un être humain.
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Pour moi, envisager l'avenir n'était pas espérer : aucune consolation, aucun réconfort, aucune promesse de changement ou d'amélioration quelconque ne me permettait de supporter le présent avec plus de courage, dans l'attente de jours meilleurs. Je sentais peser sur moi le poids d'une triste indifférence pour toutes les choses d'ici-bas; et ma résignation était à peine suffisante pour ce qui me resterait à vivre...Hélas ! quand je me laisser aller à considérer la vie ainsi qu'il convient à une personne telle que moi, je n'y découvrais qu'un immense désert : rien que des plaines arides et brumeuses, pas de champs ni de verdure, pas de palmiers, pas de puits -sans oasis. Tous les espoirs si chers à la jeunesse, ces espoirs qui la guident et la soutiennent, je les ignorais et n'osais les caresser. S'ils frappaient par hasard à la porte de mon coeur, un verrou devait être impitoyablement tiré; et quand, déçus, ils s'éloignaient, j'ai maintes fois pleuré des larmes amères.
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Ce petit homme capable, mais emporté et féru d'autorité, avait une manie : toujours lutter contre l'amour-propre de tout le monde, sauf contre le sien. Il adorait s'exhiber en public, mais détestait qu'un autre le fit. Il dictait sa volonté, il l'imposait autant qu'il le pouvait et quand il n'y réussissait pas, il s'emportait et avait des accès de colère ayant la violence d'un orage qu'on eût mis en bouteille.
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La Parisienne, par contre, était prodigue et libertine -en paroles, tout au moins : je ne sais s'il en était ainsi de sa façon de vivre. je n'eus qu'un seul témoignage de sa légèreté : curieux serpent que ce défaut, dont elle ne me montra que la tête, s'avançant avec précaution...Ma curiosité fut éveillée par le peu que j'en vis et si la bête entière s'était courageusement présentée à mes yeux, peut-être aurais-je philosophiquement tenu bon et froidement observé le reptile depuis sa langue fourchue jusqu'aux écailles de sa queue. Mais elle ne fit que me frôler, sous les aspects d'un mauvais roman et, devant ma colère, qu'il eût été plus sage de ne pas montrer aussi rapidement, elle se retira et disparut en sifflant. De ce jour, la Parisienne me hait.
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L'une après l'autre, les institutrices me firent des avances et offrirent de devenir plus intimes avec moi : j'essayai avec toutes...LA première, une honnête femme, était un esprit étroit, aux sentiments mesquins et sans délicatesse, une égoiste. Le seconde était une Parisienne, très raffinée en apparence, elle ne possédait qu'un coeur corrompu, était sans foi, ni principes, ni affection aucune : une fois gratté le vernis de ce caractère, il ne restait qu'un bourbier sous cette bienséance factice. Elle avait la passion des cadeaux et, sur ce point, la troisième institutrice lui ressemblait beaucoup mais, à part cela, elle était parfaitement insignifiante. Autre chose encore la caractérisait : son avarice. La vue d'une pièce d'or faisait briller ses yeux d'un éclat verdâtre, curieux à observer : elle aimait l'argent pour lui-même...Un jour, par faveur spéciale, elle me fit monter dans sa chambre, ouvrit un tiroir secret et me montra son trésor : un amas de monnaies grossières, environ quinze guinées en grandes pièces de cinq francs. Ce trésor, elle le couvait comme un oiseau couve ses oeufs. c'étaient ses économies, et elle se plaisir à venir m'en parler, avec un engouement aveugle et une persévérance ridicule, surtout chez une personne qui n'avait pas vingt-cinq ans.
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Je vivais dans une maison pleine d'une vie puissante. J'aurais pu avoir des compagnes et je préférais la solitude.
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Il se fait que je connais le caractère plutôt méprisable de la personne qui, de la maison d'en face, a essayé par deux fois de troubler la pureté de cet endroit.
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Pour la première fois, j'en suis certaine, il examinait mon visage et il avait le désir, cela ne faisait pas de doute, d'y découvrir une expression de bienveillance qui pût l'autoriser à recommander à mes soins et à mon indulgence quelque créature éthérée que guettaient de sombres maléfices.
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Il ne faut pas que le lecteur se fasse une trop mauvaise opinion de Rosine; en somme, elle n'était pas mauvaise : elle n'avait pas idée que ce pût être mal de prendre tout ce dont elle parvenait à s'emparer ou qu'il pût y avoir de l'effronterie à jacasser comme une pie avec un grand seigneur de la chrétienté.
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J'aimais beaucoup Georgette, c'était une enfant sensitive et aimane et l'avoir sur mes genoux, ou la porter dans mes bras, était pour moi une fête. Je dus, ce soir, poser ma tête sur l'oreiller, à côté de la sienne, et elle m'entoura le cou de ses petits bras. Ses caresses, la tendresse qu'elle me témoignait en pressant sa joue contre la mienne, me firent presque pleurer d'émotion douloureuse. On était si peu sentimental dans cette maison...Mon coeur ne pouvait résister à cette goutte d'affection pure, jaillissant d'une source pure. Les larmes me montaient aux yeux.
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