Citations sur Comment j'ai tué mon père... sans le faire exprès (9)
La vérité sait se débrouiller pour briller, même si on se donne beaucoup de mal pour l'ignorer.
En bruit de fond, j’entendais la rumeur constante des milliers de personnes qui arpentaient les rues encombrées. Elles bavardaient, jacassaient, se plaignaient de bêtises – et patati et patata et bla bla bla bla bla et patati et patata. Venus de rues plus éloignées, les sons discordants d’autres musiciens ambulants se mêlaient maladroitement au brouhaha ambiant [...] Un bruit de fous. Trop de monde, trop d’immeubles, trop de bruit, trop de tout. Il est là en permanence, ce bruit, mais personne ne l’écoute jamais. Parce que, dès qu’on commence à prêter l’oreille, on ne peut plus s’arrêter, et à la fin, ça rend complètement maboul.
En tout cas, j’étais là à contempler les jouets, essayant de trouver quelque chose susceptible de lui plaire et qui serait dans mes moyens, quand je me suis brutalement rendu compte qu’en réalité, je ne regardais rien du tout. Ou plutôt, je regardais sans voir. A cause du bruit qui m’empêchait de me concentrer. Une immonde mélodie de Noël à trois sous sortait des haut-parleurs du plafond. [...] Insupportable.
Je savais qu'il était mort. Je le sentais. L'air dans la pièce, cette atmosphère plate, cette absence de vie.
Je suis resté immobile 1mn, debout, à regarder fixement devant moi, l'esprit vide, le coeur battant à tout rompre. Etranges, le manque d'émotion, l'absence de spectaculaire dans la réalité. Quand les choses arrivent pour de vrai, une situation extraordinaire, on n'entend ni musique ni pom-pom-pom-pom! Pas de gros plans. Pas de prises de vue dramatiques. Il ne se passe rien. Rien ne s'arrête, le monde continue à tourner. Pendant que je contemplais le corps encombrant de papa étendu devant la cheminée, la télévision bavardait toujours en fond sonore.
Rien n’avance en ligne droite, rien n’est simple. Voilà pourquoi, si on considère la situation sous un angle amusant, c’est l’intégrale de l’édition illustrée de Sherlock Holmes qui a tué mon père.
Dans la vie, on doit parfois faire des choses qu'on n'a vraiment pas envie de faire. Il faut y aller, on n'a pas le choix. Inutile de souhaiter que la situation soit différente, qu'on puisse revenir en arrière, qu'on ait droit à une nouvelle chance.
Les rêves, on se les fabrique soi-même. Aucun méchant démon, embusqué quelque part, n'attend qu'on dorme pour s'introduire dans votre cervelle et y faire la démonstration de sa folie. On se fabrique ça tout seul. Dans sa propre tête. Les démons qu'on a là-dedans, on les y a invités. Ce sont des démons personnels. Les siens et ceux de personne d'autre.
J'ignore ce que cela signifie.