Summerset Abbey, tome 3 : Le temps des insoumises

C’est si difficile d’avoir une mauvaise opinion des gens qu’on aime.

Il y a les bons jours et les mauvais. J’ai toujours eu l’impression d’avoir deux pieds gauches, et le fait de n’en avoir plus qu’un ne me rend pas plus adroit.

Réparer ses torts devait être une priorité. La vie était courte, le temps précieux. Il ne fallait pas le gaspiller.

Elle savait bien que si la guerre durait trop longtemps, les femmes devraient y participer davantage, par pure nécessité.

Tout ce qu’elle voulait, c’était essayer de l’aider, de le sauver. Cet accès de fierté était absurde. Le plus important, c’était de rester en vie !

Non, ne dites rien. Écoutez-moi. Vous m'avez déjà expliqué que vous détestiez votre difficulté à prendre une décision. Mais je vois les choses différemment. Je vois une femme qui aime avec sincérité, et qui craint de faire du mal à ceux qu'elle aime. Je vois une femme de passions, dont les yeux brillent quand elle parle de pilotage. Et je vois une femme dont la beauté égale celle d'une déesse, et qui curieusement ne manifeste aucune vanité. Pour ces raisons, et encore beaucoup d'autres, je vous aime.

– Tu oublies que j’ai été élevée par mon père. Il a négligé de nous enseigner l’art délicat d’être parfaitement inutiles.

Elle aimait cet homme. Peut-être pas avec la passion sauvage que Jonathon avait suscitée, mais son amour ne disparaîtrait pas du jour au lendemain, comme une brassée d’étincelles éphémères. Son amour pour Sebastian était constant, solide, empli d’espérances pour l’avenir.

La plupart de ces hommes étaient si terrifiés, qu’ils se moquaient de savoir qui pilotait l’appareil. Mais cet homme-là avait été furieux de constater que le pilote était une femme. Il avait pris place dans l’avion avec raideur, partagé entre l’envie de manifester son dédain et son instinct de survie qui lui soufflait de ne pas insulter la personne qui tenait sa vie entre ses mains.

Je t’aimerai toujours. Je ne peux pas le nier. Mais même si mon cœur n’appartenait pas désormais à Sebastian, je ne pourrais plus jamais te faire confiance. Certaines choses ne peuvent plus être défaites.