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Critique de Walden-88


Olivier Bruneau c'était d'abord une découverte avec Dirty Sexy Valley, une sorte de nanar porno aux airs de films d'horreurs de série B, l'humour en plus. Désormais c'est une confirmation avec son second roman Esther.

Olivier Bruneau nous dépeint un futur assez angoissant ou excitant, cela dépend de quel côté on se place. Les robots sont omniprésents dans la société, qu'ils soient d'apparence grossière comme ceux qui aident à faire les tâches quotidiennes (cuisine, ménage...) ou bien plus complexe, à s'y méprendre avec un être humain comme les lovebots. Robots synthétiques, à la peau douce comme celle d'une femme, faits de chair, qui peuvent saigner, ressentir des émotions, interagir avec leurs maîtres. Les lovebots ont la particularité d'avoir été crées pour satisfaire les moindres désirs des humains (les organiques). Rassurez-vous mesdames, il existe également des lovebots hommes. Les lovebots réalisent vos moindres désirs, et mieux encore anticipent ces derniers, apprennent à connaître ce qui vous plaît pour vous amener au septième ciel. Comme qui dirait des sex toys intelligents.

Anton et Maxine, un couple qui a la quarantaine, un ado de 17 ans à la maison, s'enlise dans la routine, cela fait longtemps qu'il n'y a plus de désir entre eux. Une nuit, en rentrant d'un dîner, ils trouvent dans une ruelle parmi les ordures un robot, une lovebot nue, dans un sale état. Désemparés, ils décident de le laisser là et de rentrer chez eux, mais c'était sans compter sur Anton qui ira la récupérer un peu plus tard dans la nuit. L'irruption de ce robot dans leur vie va radicalement changer les choses. En réveillant Esther, ils ouvrent en quelques sortes la boîte de Pandore...

Ce qui m'a plu dans ce roman, assez dense de par son contenu et ses réflexions, c'est qu'Olivier Bruneau ne survole pas les choses, il crée un futur plausible avec de nombreuses descriptions. Les voitures autonomes qui n'ont plus besoin de conducteurs organiques, la Générale, société dans laquelle travaille Anton, sorte d'hydre incontournable, qui remplace l'Etat et regroupe des domaines comme la santé, la sécurité, l'assurance, la justice, l'épargne ou encore l'emploi. Une sorte d'entreprise froide et déshumanisée où le nombres de ventes et le profit sont au centre de tout.

L'auteur a une écriture habile et limpide et sait nous happer dans cette histoire maîtrisée du début à la fin. le point de départ est plutôt banal, la recherche du plaisir et de la jouissance de la race humaine mais évolue rapidement vers des réflexions plus profonde sur l'intelligence artificielle, le rapport organiques/synthétiques, le lien entre la créature et le créateur.

Entre le thriller et la science-fiction, cette uchronie sans fausse note reprend les points forts de l'auteur à savoir l'humour, des scènes torrides et des personnages attachants. Un grand bravo !
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