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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Une belle déception que ce second tome. Comment peut-on réaliser un récit aussi peu poignant avec un tel matériel de base ?

Jason et les Argonautes est un mythe qui m'a fait rêver des années après l'avoir vu filmé par Don Chaffey. Ces aventures étaient palpitantes, dans la mode des grands péplums des années 1950-1960. Ici c'est d'une platitude affligeante. Après deux ans de navigation dont on n'entendra jamais parler, les aventures de l'Argo se succèdent à vitesse grand V sans explication ni lien les unes avec les autres, sous le coup d'une urgence que l'on ne comprend pas vraiment. Une succession de péripéties en rien épaissie par le charisme absent des protagonistes.
Jason, Thésée, Héraclès, Orphée, Castor et Pollux. On réunit pourtant une palette de héros qui pourrait passer pour la Ligue des Gentlemen Extraordinaires si elle était anglaise. Eh bien Luc Ferry et Clothilde Bruneau n'en tirent rien, qu'une bande de soldats de plomb sans caractère. Seul Héraclès tire un peu son épingle du jeu.

Le dessin n'est pas mauvais cependant, même si les personnages prennent de pauses figées pendant les scènes de combat.
Dans son dossier, Luc Ferry ne tire pas vraiment une sagesse de ce mythe. A la place il nous présente ce qu'était la notion de justice pour les anciens grecs. Une vision ma foi plutôt éloignée de la nôtre mais qui ferait plaisir à tous les puissants de ce monde (et serait rejetée par ceux qui essaient de devenir puissants). Puis Ferry nous conte le mythe d'Orphée et la morale que lui-même en extrait.

Je ne suis pas très pressé de lire la fin, même si j'espère que la présence de Médée fera pencher la balance du bon côté. Pourvu que les auteurs ne la gâche pas.
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Si la légende de Jason et les Argonautes a traversé les siècles c'est parce que c'est une formidable histoire d'aventure, mêlant dans une quête de vengeance donc de justice l'épique et le tragique. Mais dans ce tome 2 intitulé "Le Voyage de l'Argo" il n'y a ni aventure, ni épique ni tragique, donc on s'ennuie ferme !
La couverture de Fred Vignaux est magnifique, les dessins d'Alexandre Jubran assisté aux couleurs par Scarlett Smulkowki et guidé par Didier Poli sont très plaisants, donc le problème vient du fond : si le tome 1 reprenait joliment les ingrédients universels de la Quête du héros aux mille et un visages, dans ce tome 2 Luc Ferry reprend ses mauvaises habitudes de compiler, cataloguer et concilier des mythes de sources différentes, divergentes et contradictoires, issues de divers époques, contrées et mentalités... Du coup on surfe d'ellipses en ellipses durant lesquelles s'écoulent des heures, des jours, des semaines, des mois, des années. On enchaînent les épisodes et comme aucun personnage n'est développé, ils vont, viennent, et disparaissent dans la plus parfaite indifférence : on tue les géants criminels puis les habitants innocents du royaume de Cyzique (aucun élément d'explication donc WTF ?), Hylas disparaît et Héraclès se lance à sa recherche (aucun élément d'explication donc WTF ?), Pollux fils de Zeus rabat son caquet à Amycos fils de Poséidon, les Boréades affrontent les Harpies et libèrent le devin Phinée, on survie aux Roches Cyanés, on croise la route de Prométhée (pourquoi on le compare à Phinée pour justifier de ne pas le libérer ? Je n'en sais fichtre rien !), de nouveaux compagnons disparaissent à cause de maléfices de femmes femelles sortant d'on ne sait où et voulant on ne sait quoi... La Team Jason parvient en Colchide en suivant son échéancier qui oblige le chef de l'expédition à abandonner tout ceux qui ne le respecte pas à la minute près, et Éétès lui lancent un défi mortel qu'officiellement il relève et qu'officieusement il craint plus que la mort... Fort heureusement sa fille Médée mouille sa culotte pour lui et donc lui révèle les moyens de triompher ! To Be Continued ?
Pas de lien et pas le liant, peu d'action et pas d'émotion, donc difficile de se prendre au jeu : rendez-nous la magie des films de Ray Harryhausen ! Clotilde Bruneau, scénariste que j'aime beaucoup, ne fait pas ici beaucoup d'effort pour compenser les conneries de Luc Ferry. Il ne reste donc à se mettre sous la dent qu'un certain érotisme latin diffusé par les graphismes et les situations...


Dans les appendices l'ancien ministre de l'éducation, de la jeunesse et de la recherche est aussi lourd, indigeste et imbuvable que l'habitude : relecture intellectualiste de mythe d'Orphée qui met de côté toute humanité en le noyant dans les balourdises de l'Âcadémie Française, saillie contre le commun des mortels qui vulgarise en les mélangeant allègrement les figures foisonnantes de la mythologie alors qu'en tant que pur produit des élites franco-françaises c'est exactement ce qu'il fait et même pas correctement en plus, et grand discours sur la morale antique dans lequel il défonce des portes ouvertes en redécouvrant la trifonction indo-européenne de Georges Dumézil (que visiblement il n'a toujours pas lu !). Donc selon Luc Ferry (qui réussit l'exploit de placer dans sa réflexion néocons de l'autopromotion) dans l'Antiquité les intellectuels réfléchissent, les guerriers agissent, tous les autres travaillent à leur place avec la captation de richesses qui va avec, et tout personne n'étant pas d'accord pèche par hybris et devient donc un criminel qu'il faut punir immédiatement et sévèrement : humain ou divin, nous sommes en face d'un ordre établi aristocratique qui abuse de sa position dominante pour se perpétuer indéfiniment à travers les institutions matérielles et immatérielles qu'il a mis en place à seul profit... Karl Marx avait raison mais ce n'est pas un scoop, mais Luc Ferry balaye d'un revers de la main tous les débats politiques du monde grec antique, mais également 4000 ans de débats sur le fait que la loi n'est pas forcément la justice ! Né avec une cuillère d'argent dans la bouche et ayant toujours vécu en haut d'une tour d'ivoire, Luc Ferry ne risque pas de remettre en cause ses préjugés : il distingue la pensée naturelle et aristocratique des Anciens et la pensée artificielle et méritocratique des Modernes, mais à aucun moment il ne se désolidarise de ce qui est anti-républicain et anti-démocratique, pire on ressentirait presque sa nostalgie de l'Ancien Régime...
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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