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Critique de Pavlik


Un Brussolo solide et divertissant. Une fois n'est pas coutume, l'auteur canalise son imagination au service d'une histoire rondement menée, en s'appuyant sur les mythes et croyances de l'Egypte antique.

Le Pharaon Anatothep, pour s'assurer l'inviolabilité de sa dernière demeure, embauche l'architecte Dakomon, spécialiste de la conception de labyrinthes funéraires, disons "haut de gamme". Il imagine un système totalement inédit, dont les odeurs sont la clef. Mais la paranoïa de son commanditaire le poussant à le mutiler affreusement, Dakomon s'allie avec Netoub Ashra, le prince des pilleurs de tombes, afin de pénétrer dans la pyramide royale et d'en piller le trésor, que tout Pharaon digne de ce nom se doit d'emmener avec lui dans l'au-delà. Pour cela, ils auront besoin des services d'Anouna, parfumeuse de son état (plus spécifiquement en charge de la préparation "olfactive" des momies).

L'auteur suit son fil rouge et n'abuse pas outre mesure des retournements de situations (même s'il y en a quelques uns quand même), comme cela peut être le cas dans d'autres romans. Résumer l'histoire à un "Ocean's Eleven" avec des touches du "Parfum" (de Patrick Süskind), à la sauce égyptienne est bien évidemment réducteur, mais ça donne une idée du récit.

J'ai particulièrement apprécié la façon dont Brussolo met en scène une ambiance antique crédible. A ce sujet, je ne suis pas du tout connaisseur, en matière d'antiquité égyptienne, et donc je ne saurais dire à quel point celle-ci est fidèle aux connaissances historiques et archéologiques dans le domaine. Mais peut importe, Brussolo ne fait pas des romans historiques. Il traite L Histoire comme n'importe quelles autres sources stimulant son imagination, et non comme un objectif de restitution authentique, en soi. Mais la crédibilité est importante, car il faut que le lecteur soit immergé. On sent quand même un travail de recherches certain, ne serait-ce que pour tout ce qui concerne les processus de momification.

Sinon, le rythme du récit est haletant, les personnages bien campés, relativement développés (mention spécial à Anatothep). Comme souvent avec l'auteur, les puissants en prennent pour leur grade et la démesure et l'absurde sont au rendez-vous. Mais là où c'est fort, c'est qu'ils proviennent bien d'une réalité qui fut tangible, il y a des siècles, en Egypte ; elle pourraient se résumer ainsi : comment l'industrie de la mort hypothèque l'avenir des vivants.

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