Le ginkgo est un arbre magique. l'arbre qui a défié le temps. On l'appelle encore l'arbre aux pagodes. Il protégerait du malheur en raison d'une très grande résistance au feu. A mi-chemin de la piste, je me suis construit une cabane. La Maison du thé, où je vais me terrer les soirs d'incertitude. Tout autour, trois ginkgos atteignent déjà un mètre cinquante et se rejoignent dans le tournoiement de leurs banches, les feuilles passent du vert au gris, et enfin l'or de l'automne déploie des reflets qui font vibrer la lumière.
...... J'ai soudain ėtė pris de vertige.J'essayais de me souvenir de mon dernier repas, me décidai à pêcher une où deux truites et finis par en dénicher deux imprudentes et arc-en ciel.Reconnaissant,je les ai vidées ,ai allumé un feu de brandons et les ai fait cuire apres les avoir embrochėes ......
L'après-midi, nous avons curé la bergerie avant que les bêtes n'agnellent. Kevin et moi en avons mis un coup.Le soir,on était flapis. Nous ne pensions plus à rien. On s'est rués sur le repas .Les escalopes ėtaient farcies de champignons,Kevin dėboucha une bouteille de Bordeaux.On riait,se taquinait.La soirée filait avec de jolies mailles .On etait des foulards bleus.Nous ne connaissions pas notre bonheur.
En pleine nuit, la corps ficelé dans un rêve, J'ai soudain entrevu une mauvaise lueur.Le feu ! Le feu ravageait le hangar à foin. Heureusement ,le lavoir n'est pas loin.J'ai ouvert grande la vanne afin que la pression soit suffisante.Le hangar se situe à trente mètres en contrebas. Construit en bois et en pierre,avec le devant ouvert.J'ai dėroulė les tuyaux pendant que Kevin attelait la pompe au tracteur pour puiser l'eau au bassin d'en dessous. Nous avons bataillé une bonne partie de la nuit.Comme des charbonniers .Une chance,il n'y avait pas l'ombre d'un souffle de vent. On s'en était tirés, mais les barreaux du hangar avaient cramé--le foin trempė, à moitié carbonisé et nous ėreintės, fumės comme des harengs ,roussis gonflés jusqu'à l'os. De colère ,je téléphonais à Ginette,juste pour l'informer.
J'ENTERRAIS MES QUARANTE -QUATRE ANS au Léon ,bar bien connu ,sorte de mosaïque d'un Sisteron baladeur et égaré ,où se côtoient pele-mêle routiers,zonards, prolos,vieux fantassins et petits beurs,avec par bonheur.... de temps à autre ,quelques silhouettes féminines occupées à siroter des vodkas orange.
La soirée se terminait mieux que prévu. Le jour se plaisait à m'égarer. Obéissez peu, résistez beaucoup. (p. 80)
Les mécanismes de la pensée sont un théâtre d'ombre. (p. 59)
Il y avait de la lumière ampoulée avec de la musique s'échappant d'un kiosque à demi immergé, Muddy Waters et Fats Waller, blues, be-bop et boogie-woogie.
"La montagne devient toujours, pour celui qui lutte avec elle, une histoire personnelle."
"Les ruisseaux sont des êtres dotés d'une patience infinie."
"Il est des gens que le bonheur grise, moi il m'inquiète. C'est compliqué d'être simple."