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Critique de Isacom


L'impératrice Tseu-Hi est une figure majeure de la Chine du 19ème : entrée à la cour comme simple concubine, elle a accédé au pouvoir suprême et l'a exercé pendant 47 ans ! Autant dire que sa vie est un roman.
Adolescente, j'avais lu La vallée des roses de Lucien Bodard, un peu par hasard, et j'avais été fascinée par la description de la vie de cour dans la Cité interdite.
Mais là où Bodard tente une approche intimiste et sensuelle, Pearl Buck, elle, nous livre un captivant roman historique, une fresque gigantesque de la Chine face à la modernité, et un exceptionnel portrait de femme.
Oui, ça fait beaucoup d'adjectifs élogieux, mais comme ce roman les mérite !
C'est une biographie qui se lit comme une série à épisodes : il y a du suspense et on attend la suite avec impatience. (Si je n'avais pas eu de famille à la maison, je n'aurais pas levé le nez de ce livre jusqu'au mot fin.)
Pearl Buck trace, de son écriture élégante, le portrait d'une femme immensément solitaire à la tête du pouvoir. Tseu-Hi est attachée aux traditions et à la grandeur de la Chine mais, recluse dans la Cité interdite, elle n'a jamais appréhendé le monde qui changeait ; entre aveuglement et atermoiements, elle n'a jamais pris les bonnes décisions.
Elle s'entoure de conseillers mais, habituée à ce que tous plient devant sa volonté, elle décide de tout elle-même en dépit de leurs avis. "Ô ! femme obstinée ! Quand comprendrez-vous la futilité de votre résistance au progrès ?" lui lance son conseiller Jung-Lu, cousin et amour de jeunesse.
Plusieurs épisodes sont révélateurs : les ambassadeurs étrangers sont reçus avec faste, mais dans une salle d'audience de peu d'importance. Tseu-Hi jubile de l'affront qu'elle estime leur avoir infligé... mais elle est bien la seule à en saisir le sens.
Quand intelligence se conjugue avec ignorance… "Ses yeux tombèrent sur cette phrase étrange, écrite des siècles auparavant par le Sage Confucius : "Un dessein grandiose a échoué, faute d'un esprit large et d'une véritable compréhension."

Traduction parfaite de Lola Tranec.

Challenge Nobel
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