_ Pourquoi te promènes-tu avec un livre ? Je me rendis compte que je n'avais aucune raison de sortir avec un livre. (...)
Avais-je besoin, par timidité, de tenir quelque chose à la main ? Peut-être étais-je simplement victime de cette manie de certains citadins aimant se balader avec un livre, quel qu'il soit, même parfois un petit dictionnaire.
Comme je regrettais d’avoir voulu être autre chose, une personne quasi irréelle, absente de ses origines, d’avoir été entraînée, influencée, trompée, d’avoir joué le numéro de la femme émancipée, soi-disant moderne, d’avoir voulu y croire, d’être passée à côté des choses, d’avoir raté une vie, peut-être.
Comment huit, douze femmes, pouvaient-elles partager la même chambre et avec le même homme ?
Moi qui appartenais à la classe de celles qu'on disait allées à l'école des Autres, je ne pouvais pas comprendre cela et encore moins l'admettre.