Les grands vaincus de l'histoire

Maharbal a alors cette saillie, passée à la postérité : « Il est clair que les dieux ne comblent pas le même homme de tous les dons. Toi, tu sais vaincre, Hannibal, mais tu ne sais pas profiter de la victoire. »

En 260 av. J.-C., les Romains, moqués pour « ne pas savoir faire flotter une planche », remportent leur première bataille navale, à Mylae (Milazzo), face aux îles Lipari. Le « corbeau » a fait ses preuves. Cette passerelle basculante dotée d’un bec métallique - d’où son nom - s’emboîte dans le pont du navire ennemi et permet aux fantassins de fondre sur le bateau adverse. Les légionnaires, qui n’ont pas le pied marin, ont la sensation de combattre au sol, où ils excellent.

Se sachant menacée par les hommes de son frère qui cherchaient à l’éliminer physiquement - une tradition familiale qui s’était prolongée jusqu’à leur propre père qui avait égorgé leur sœur Bérénice ! -, elle avait mis au point un stratagème audacieux pour approcher le « divin chauve ». Revenue clandestinement à Alexandrie, elle s’était glissée dans un tapis qu’un de ses plus fidèles serviteurs avait apporté comme présent à l’imperator.

En se faisant mi-agneau mi-loup face à un lion, le souverain aztèque laisse entrevoir la faiblesse de son caractère et son médiocre sens politique. Offre-t-on des présents à quelqu’un qu’on menace ? Menace-t-on quelqu’un a qui on offre des présents ? Dans le meilleur des cas, les chefs des Espagnols sera intrigué. Dans le pire, sa résolution n’en sera que décuplée et sa curiosité, renforcée. Et avec elle, son ambition et sa cupidité.