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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Roman en deux parties :

La première se passe au Zimbabwe. Chérie a dix ans et vit entourée de ses amis Batard, Chopo, Dieusait, Sbho et Stina. La vie à travers les yeux de cette petite fille de dix ans est à la fois drôle et terrifiante. Les enfants vivent dans un bidonville et pour tromper leur faim se déplacent dans des banlieues « riches » pour y voler les goyaves des jardins. Chérie raconte en vrac son enfance : elle n'a pas toujours été dans ce bidonville, avant elle habitait dans une petite maison d'un quartier tranquille avec son papa et sa maman. Puis ils ont été chassés par les bulldozers, conduits par des hommes noirs. Les parents n'en revenaient pas : ils avaient réussi à de débarrasser des colons blancs des années auparavant et des noirs les expulsaient de chez eux. Pour nourrir sa famille le père est obligé de partir travailler en Afrique du sud. Les ONG interviennent pour apporter un peu d'aide à une population qui n'a le choix qu'entre la misère ou l'exil vers les pays voisins.
Chérie arrive cependant à garder l'espoir (magie de l'enfance et aussi espoir de partir aux USA chez sa tante qui a émigré (illégalement)

La deuxième partie nous montre une Chérie qui a réussi à émigrer (illégalement elle aussi aux États unis) . Commence alors le récit de son exil entre déracinement et fascination à l'égard des USA.

Il s'agit là d'un roman fascinant, vue par une enfant puis une adolescente, sur le déclin d'un pays jadis prospère et mené à la ruine par un dictateur et ses sbires.

Une lecture coup de poing !
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C'est un roman, en fait une suite de nouvelles, avec les mêmes personnages, dont Chérie, la narratrice, Bâtard, Chipo, Dieusait, Sbho et Stina. Tous sont d'un bidonville nommé Paradise (cela ne s'invente pas) à coté de Budapest, là où vivent les vrais gens, avec de vraies maisons et des arbres (dont des goyaviers dont la petite bande se nourrit – entre autre). le tout est raconté dans la langue de Chérie, avec des désirs d'Amérique où elle ira peut être rejoindre sa tante Fostalina. Mais que peut bien signifier ce pays avec son « Destroyedmichygen » pour ces enfants.
On se doute que le titre et cette référence à de nouveaux noms renvoie explicitement au pays et à son vieux président Robert Mugabe. Une société injuste et abusive qui en fait leur a volé leur jeunesse on est vieux à 17 ans) et qui les a endurci (stina c'est le mot pour brique) et qui fait déjà de leur corps des cadavres raidis.
Société totalement abusée, dans laquelle une très jeune fille quasi anorexique se marrie avec un américain obèse juste pour avoir ses papiers d'immigration. Société dans laquelle Chérie regarde des films pornos qui en fait sont très édulcorés par rapport aux discussions qui ont eu lieu auparavant à propos de faire avorter Chipo, (« on se débarrasse du ventre de Chipo »)(11 ans) enceinte de son grand père (son seul défaut étant ne plus courir aussi vite pour aller chiper des goyaves).
L'avenir pour ces enfants ? Sortir de Paradise ? C'est facile, les mères sont occupées à se coiffer et à parler. Les hommes ne lèvent pas le nez de leur jeux de dames sous les jacarandas. Mais pour aller où ? dans les quartiers voisins avec les vrais maisons. Retour à la normalité ? Laquelle ? « Si je suis un misérable Bâtard, alors tu en es aussi un ». L'échappée par les ONG ou l'église ? (un remarquable « Prophète des Révélations Bitchington Mborro »).
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