Un amour retrouvé

Un amour retrouvé – Véronique de Bure

Que reste-t-il de l'amour entre une mère et sa fille, lorsque sa mère âgée de 73 ans reforme un couple ?
Dans son roman, l'autrice fait écrire à la deuxième personne du singulier les pensées d'une fille, Véronique, 30 ans, envers sa mère.
Au fur et à mesure que la mère s'attache à son nouveau compagnon, Xavier, un ami de jeunesse de 50 ans en arrière, Véronique fait état de ses émotions, de ses doutes, de ses peines et de sa fragilité.
Véronique a du mal à entendre les désirs de sa mère, surtout qu'elle n'a pas encore fait le deuil de son père. Et plus elle découvre sa mère, plus elle s'y attache et plus elle a peur de la perdre. Peur de perdre une complicité et le lien avec les petits enfants.
Des parallèles qui se rejoignent à l'infini dans un amour sans pouvoir y goûter sont aussi difficiles que de recoller une existence entre une mère et une fille pour y réunir le temps.
Les pages de ce beau roman nous invitent à aimer les liaisons familiales qui courent sur une lettre ouverte et des lignes indirectes.

J'avais assisté à une conférence avec Véronique l'an dernier à la Fête du Livre de Saint Etienne. Elle m'avait donné envie de lire son roman autobiographique. Acheté dans la foulée, mais enfoui dans ma PAL, je l'ai ressorti en juin lors de la séance de dédicace organisée par la Librairie Forum. L'occasion de pouvoir discuter avec Véronique et de projeter de lire enfin son roman durant les vacances ! C'est chose faite et je ne regrette qu'une chose : ne pas l'avoir lu avant !

La maman de Véronique, Monique, 73 ans, retrouve son amour de jeunesse, Xavier. Elle a une relation fusionnelle avec Véronique et se confie à elle. Monique et Xavier se sont perdus de vue il y a plus de cinquante ans. Aujourd'hui, ils sont veufs tous les deux et peuvent reprendre leur amour là où ils l'avaient laissé. C'est Xavier qui fait le premier pas, en écrivant à Monique. Il souhaite la revoir.

J'ai trouvé cette lecture très apaisante, calme, touchante. Véronique est la confidente de Monique, sa meilleure amie, jusqu'à un certain point, puisqu'avec cet amour retrouvé, Monique va peu à peu se détacher de sa fille. La relation mère-fille est très bien décrite, elle est bienveillante, complice. Que j'aurai aimé avoir une telle fusionnalité avec ma mère !

La construction du roman nous plonge dans les pensées de Véronique, qui est notre narratrice. Nous suivons donc l'histoire de Xavier et Monique par le filtre de Véronique. Et particularité de la narration : très souvent, Véronique s'adresse à sa mère, utilisant le « tu ». J'avoue que cela pourrait paraître déroutant, mais non. le lecteur s'habitue très vite à ce style, qui semble évident.

La jeune femme sera tout d'abord étonnée de voir sa mère revivre et renaître sous l'amour d'un autre homme que son père, elle sera ravie de la revoir pétiller et être heureuse, pour finir un peu jalouse de la relation de couple nouvellement instaurée, puisqu'elle se fait au détriment de la relation mère-fille, qui n'évoluera pas forcément tel que l'aurait souhaité Véronique. Xavier prend un peu trop de place dans la vie de sa mère ! La vie de Monique est bouleversée par la réapparition de Xavier, mais c'est également tout l'équilibre familial qui doit se ré-articuler autour de ce nouveau membre.

« Tu es libre, totalement libre. Ta vie prend un chemin inattendu. Tu vas vers tes soixante-quinze ans et tu rayonnes. Tu as un amoureux, dans quelques jours tu vas prendre un train pour le rejoindre, rien ni personne ne t'en empêchera. Ma mère est heureuse et je suis jalouse. »

La plume de Véronique est riche, élégante et limpide. Les mots coulent, entraînant le lecteur dans le récit et dans les émotions. J'ai découvert l'amour version « senior », thématique peu abordée dans les romans. le coeur n'a pas d'âge pour aimer. Une personne au-delà de la soixantaine peut très bien trouver l'amour et vivre à nouveau le bonheur. L'amour est la clé des petits bonheurs au quotidien.

« Ainsi donc à soixante-dix ans passés, on peut encore rêver, avoir l'oeil qui frise, le coeur qui s'affole. »

J'ai aimé découvrir comment Xavier et Monique vont refaire connaissance, se ré-apprivoiser. C'était une lecture très touchante et émouvante, puisque nous suivons l'ultime amour avant la fin, la dernière chance à saisir. Monique a su la saisir.

Le milieu dans lequel se déroule le récit est celui de l'aristocratie actuelle. On y découvre ses codes sociaux, créant une atmosphère particulière. Je me suis laissée emportée dans cet univers feutré, délicat.

En étant fille et maman, je me suis retrouvée en Véronique et Monique, j'ai compris la vision et les aspirations de l'une et de l'autre, je suis restée neutre, sans aucun jugement, profitant simplement de ma lecture.

Un récit tendre, sur l'acceptation du temps qui passe, sur l'amour, sur la relation mère-fille, que je vous conseille. Un petit bonbon d'émotions, à l'approche originale.

« Et de fait, ce baiser volé entre deux portes me conforte dans l'idée qu'il est toujours là, que tu ne l'as pas effacé. Xavier, c'est la nouveauté. Papa, c'est l'éternité. »

#unamourretrouvé #VéroniquedeBure #Flammarion
Lien : https://soniaboulimiquedesli..

"Il m'arrive une drôle d'histoire" voilà les mots que sa mère a choisis pour annoncer à Véronique la réception d'une lettre de son amour de jeunesse, disparu de sa vie il y a déjà cinquante ans. de cette lettre l'amour va ressurgir à petit pas dans la vie de cette femme de soixante-treize ans, alors qu'elle peine à faire le deuil de son mari, elle n'ose alors y croire.

Si comme moi vous avez lu Un clafoutis aux tomates cerises, vous connaissez alors déjà la délicatesse avec laquelle l'auteure nous parle du grand âge. Ici on comprend très rapidement que le propos y est plus personnel et c'est alors avec la plus grande sincérité qu'elle va nous offrir cette histoire d'amour d'une autre époque que sa mère n'espérait plus.

Page après page l'amour va peu à peu s'installer, commençant par de douces retrouvailles, puis de jolies lettres d'amour comme on n'en connaît plus mais comment accepter de laisser la place à un autre amour après avoir perdu l'homme de sa vie.

L'auteure aborde avec beaucoup de finesse la question de l'amour alors que l'âge laisse imaginer à chacun que le corps et les sentiments ne peuvent plus renaître. On sent tout l'amour de cette fille pour sa mère, et ce que ce nouveau bonheur va venir chambouler dans leur relation.

Un roman d'une grande douceur, un amour qui ose s'inviter et qui nous fait réfléchir sur toutes ces choses qu'on peut se dire sur le grand âge. Pour tout ceux et celles qui comme moi ont une tendresse particulière pour ces romans où le temps semble s'arrêter auprès de ceux qui ont vécus avant nous, courez vous procurer ce livre vous passerez un délicieux moment de lecture avec de jolies images au fond des yeux.

Je lis en quatrième de couverture un bref résumé. Monique, 73 ans, veuve, reçoit une lettre de son ancien amour de ses 20 ans, Xavier, 76 ans, veuf également.
De suite, je me dis que c'est un classique, se replonger puis reprendre un amour de jeunesse. Quatre scénarios s'imposent.
Fleur bleue, ils reprirent l'histoire là où elle s'était interrompue, retrouvèrent leur jeunesse, se marièrent mais n'eurent pas d'autres enfants.
Le temps les avait rendu étrangers l'un à l'autre et ils en restèrent là.
Ils se retrouvèrent, mais l'un des deux mourut et l'imagination prit le relais d'une suite.
Enfin, dernier scénario, celui du livre que j'attends avec une relative curiosité.

Lisons.

Ce n'est pas ce que j'avais imaginé et espéré. Ce qui n'est pas plus mal. Monique et Xavier les impétrants à une nouvelle vie s'effacent derrière la narratrice, Véronique la fille de Monique.
De plus Véronique entretenait une relation fusionnelle avec sa mère. Relation n'ayant pas lieu d'être mais c'est ainsi. La fusion n'est ni bonne pour celui ou celle qui l'induit, on ne règle pas ses problèmes de fond ainsi, ni pour l'objet fusionné, cela crée une dépendance préjudiciable, et ni pour les autres qui auront du mal à se faire une place auprès des fusionnés, à commencer par Xavier.

Plutôt que le décours des émotions de Monique et Xavier, nous aurons celles de Véronique, partagée entre modernité, allez y et fusion, n'y allez pas, je ne veux pas perdre ma relation.
Bien sûr nous aurons aussi l'histoire de la relation Monique - Xavier, mais vue de l'extérieur.

Un amour retrouvé est un livre plaisant, en première page, entre la narratrice un peu groggy et Monique qui a des étoiles dans les yeux, je me dis, ce ne sera pas du Proust. Et en ce qui concerne la recherche du temps perdu vous n'aurez pas plus de temps retrouvé car les personnes âgées, vous savez, on parle facilement en leur lieu et place. Monique et Xavier, n'ont pas de vie intérieure, mais ce n'était pas l'objet du livre.

Et Véronique qui finit par accepter, trop tard évidemment ce qui n'est pas plus mal, pardon, ce qui est dommage.

Et parole de curé et d'habile connaisseur, que vient faire ce sermon sur la tendresse en fin de livre.

Un joli roman plein de finesse et d'humanité, qui va au coeur des émotions, et qui questionne sur le vieillissement, le deuil et la place de chacun.
L'auteure observe la vieillesse avec délicatesse, et sait en dépeindre la complexité et les contradictions avec bienveillance.
J'ai sans doute été touchée parce que je suis à la fois fille, mère et grand-mère, donc très concernée par les questions existentielles soulevées quand l'âge réaménage les liens familiaux...

"𝙰𝚙𝚛𝚎̀𝚜 𝚌𝚒𝚗𝚚𝚞𝚊𝚗𝚝𝚎-𝚍𝚎𝚞𝚡 𝚊𝚗𝚜 𝚍𝚎 𝚜𝚒𝚕𝚎𝚗𝚌𝚎, 𝚌𝚎𝚕𝚞𝚒 𝚍𝚘𝚗𝚝 𝚝𝚞 𝚗'𝚊𝚟𝚊𝚒𝚜 𝚓𝚊𝚖𝚊𝚒𝚜 𝚌𝚘𝚖𝚙𝚛𝚒𝚜 𝚙𝚘𝚞𝚛𝚚𝚞𝚘𝚒 𝚒𝚕 𝚜'𝚎́𝚝𝚊𝚒𝚝 𝚎́𝚟𝚊𝚗𝚘𝚞𝚒 𝚟𝚒𝚎𝚗𝚝 𝚍𝚎 𝚛𝚎́𝚊𝚙𝚙𝚊𝚛𝚊𝚒̂𝚝𝚛𝚎. 𝚃𝚘𝚗 𝚙𝚛𝚎𝚖𝚒𝚎𝚛 𝚊𝚖𝚘𝚞𝚛. 𝙹𝚎 𝚛𝚎𝚟𝚘𝚒𝚜 𝚝𝚘𝚗 𝚛𝚎𝚐𝚊𝚛𝚍 𝚙𝚕𝚎𝚒𝚗 𝚍'𝚎́𝚝𝚘𝚒𝚕𝚎𝚜, 𝚝𝚊 𝚌𝚑𝚎𝚖𝚒𝚜𝚎 𝚍𝚎 𝚗𝚞𝚒𝚝 𝚛𝚘𝚜𝚎. 𝙴𝚝 𝚙𝚞𝚒𝚜 𝚝𝚎𝚜 𝚖𝚘𝚝𝚜 : "𝙸𝚕 𝚖'𝚊𝚛𝚛𝚒𝚟𝚎 𝚞𝚗𝚎 𝚍𝚛𝚘̂𝚕𝚎 𝚍'𝚑𝚒𝚜𝚝𝚘𝚒𝚛𝚎".
.
La mère de Véronique a soixante-treize ans. Veuve, elle reprend contact avec son premier amour, Xavier, disparu il y a plus de cinquante ans. Très vite leurs retrouvailles vont laisser place à des visites émues, des billets doux et les émois des amours vrais. Comment vit-on les sentiments renaissants à l'âge des tables de bridge ? Et comment, lorsque l'on peine encore à faire le deuil d'un père trop tôt disparu, accepter l'intrusion de l'homme du passé et la liberté nouvelle d'une mère qui nous échappe ?
.
Être amoureux même quand la vie est passée, même quand on est plus prêt de la fin que du début. S'autoriser encore à rêver, malgré ce temps qui a tout pris et ces habitudes qui nous figent. Être l'enfant, et accepter qu'il y ait encore de l'espoir pour son parent, qu'il lui reste encore des choses à vivre, parfois si différentes de notre définition du bonheur.
C'est l'histoire d'une seconde vie, qui commence quand on ne s'y attend plus. A l'aube du déclin, là où il reste finalement bien plus à vivre que tout ce qu'on s'autorise parfois à imaginer. Véronique de Bure, narre avec talent les liens du sang et les saveurs de l'amour, par-delà l'âge et la raison offrant ainsi, une magnifique ode à l'amour, brûlante et touchante, qui vous ira droit au coeur.
.
Pour tous ceux qui aiment les tendres histoires sur ce temps qui passe.
Lien : https://www.instagram.com/p/..

Touchante est cette jeune femme dont la mère septuagénaire vient de retrouver son amour de jeunesse. Après tout, il n'y a pas d'âge pour aimer. Ainsi "à soixante-dix ans passés, on peut encore rêver, avoir l'oeil qui frise, le coeur qui s'affole". La fille s'en réjouit, il y a longtemps qu'elle n'avait pas vu sa mère si heureuse. Mais quand sa mère, avec qui elle partage tout, s'éloigne pour roucouler avec un bel octogénaire qui vient prendre la place qu'elle occupe dans son coeur et quelque part aussi la place de son père dont elle ne parvient toujours pas à faire le deuil, l'amertume s'installe.
Un roman qui se lit facilement, le sourire aux lèvres et dans les yeux.

Les relations mère-fille ne sont jamais faciles mais quand en plus sa mère tout juste veuve et qu'on croyait en fin de vie se met à vivre une histoire d'amour digne d'une jeune fille en fleur, cela déboussole la jeune adulte.
Mais au final cela fait une histoire délicieuse qui se lit comme un conte de fée.
On voudrait y croire.

Ce livre est touchant et nous mets un claque qui nous rappelle que nos parents ne sont pas éternels.
Je me suis retrouvée dans la relation de Veronique et sa mère, une relation fusionnelle et pleine de confidence.
Je me suis mise à sa place et je réagirai sûrement de la même manière si ma mère rencontrerai quelqu'un d'autre que mon père. C'est une part d'égoïsme, c'est sur ! Cela reste compréhensible quand la relation qu'on a, peut devenir du jour au lendemain platonique.
J'ai été emu, je me suis surtout empressée d'appeler ma mère !

Un amour retrouvé de Véronique de Bure est classiquement un roman d'amour. Que l'on peut lire en douceur pour se réchauffer l'âme et le coeur. L'autrice d'Un clafoutis aux tomates cerises nous propose ici d'accompagner les émotions d'une septuagénaire qui, un jour, reçoit une lettre de son premier amour de jeunesse perdu de vue depuis plus de cinquante ans. Tout se bouleverse dans son coeur et dans sa vie. Car la perception qu'elle a du monde qui l'entoure et des gens se modifie petit à petit. Quand un amour a couvé durant 50 ans, il ne faut pas grand chose pour qu'il allume à nouveau des étincelles de vie dans les yeux. Mais c'est aussi une histoire d'amour avec sa fille. Et les relations humaines sont souvent plus complexes qu'on ne l'imagine. Les non-dits et les attentes irréalistes peuvent entraver les rapports humains.
Lien : https://branchesculture.com/..