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Critique de Christophe_bj


Coup de coeur ! ● 1962. le jeune Nelson Doughty est scout depuis qu'il a huit ans. Tous les ans il va avec son père Clete au camp de Chippewa dans le Wisconsin. le camp est dirigé par Wilbur Whiteside, un vieux monsieur plein de vertu et qui tente de l'enseigner aux jeunes gens. Nelson est sensible à cet enseignement et s'applique à obtenir les insignes des scouts pour finir « Eagle », la consécration suprême. Pourtant, son père ne lui montre pas beaucoup d'affection, et le bat même parfois, comme il bat sa femme notamment lorsqu'elle essaie de s'interposer. Au camp, Nelson sonne le clairon tous les matins, un instrument qu'il tient de son grand-père, qui l'a lui-même utilisé pendant la guerre de 14 ; il n'a pas d'amis, en dehors peut-être de Jonathan Quick, et est l'objet de mauvais traitements de la part de ses condisciples. ● le roman est divisé en trois parties auxquelles s'ajoute un épilogue ; si la première se passe en 1962, la deuxième se déroule en 1996 et la troisième en 2019, nous permettant de suivre les familles des personnages sur trois générations. ● J'ai adoré tous les romans que j'ai lus de Nickolas Butler, La Maison dans les nuages, le Petit-fils, Retour à Little Wing, et celui-ci ne fait pas exception : quel beau texte ! On a envie de le lire d'une traite, on ne peut pas le lâcher ! ● Les personnages, décrits de façon approfondie, sont extrêmement attachants, et la structure du roman nous permet de les voir grandir puis vieillir, de même qu'elle permet de voir les Etats-Unis changer, et pas pour le meilleur. ● Mais ce que j'aime par-dessus tout chez cet auteur, c'est son goût pour la nuance. Rien n'est manichéen alors que tout pourrait l'être dans ses histoires. ● Je lis dans d'autres critiques que ses idées seraient conservatrices. Pourtant dans la dernière partie il y a bien une réelle dénonciation du trumpisme et du républicanisme dans sa version actuelle (aux Etats-Unis bien sûr). Je ne sache pas que le goût pour la vertu soit spécifiquement de droite : la gauche ne peut-elle pas aspirer à la vertu ? En fait l'auteur a le tact et l'intelligence d'échapper à ses classifications sommaires et il est dommage de ne pas le voir. ● Son refus des extrêmes ne se constate-t-il pas dans un passage comme : « une ambiance propice aux ondes malveillantes semble envahir l'Amérique actuelle. Les citoyens s'indignent hâtivement à tout propos, se réfugient dans une attitude défensive archaïque et critiquent les arguments des uns et des autres plutôt que de chercher un terrain de compromis, à défaut d'un terrain d'entente. » ● J'aime aussi son style très agréable, avec de très belles descriptions de la nature, des fulgurances poétiques. ● C'est un auteur d'une grande sensibilité qui fait preuve de tendresse envers ses personnages et sait passionner le lecteur avec des histoires magnifiques qui brassent des grands thèmes comme l'amitié, l'honnêteté, la transmission, l'humanisme, l'héroïsme… ● C'est un magnifique roman et je ne saurais trop vous conseiller de lire les livres de Nickolas Butler.
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