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Critique de StCyr


Sacrifier au résumé pour cet objet littéraire non identifiable relève de la gageure, cela n'aurait tout simplement pas de sens. Fort approximativement, à la louche, voyez-y l'adaptation façon daiquiri, mojito, Cuba Libre - à votre convenance, à la bonne vôtre, des déambulations dublinoises de Leopold Bloom et Stephen Dedalus. C'est un peu plus libre, plus baroque et foutraque, moins érudit peut-être, que le chef-d'oeuvre de James Joyce, mais c'est tout autant déroutant, illisible diront certains. Disons que ça relate les virées, principalement nocturnes, d'un peu près quatre personnages, dans la capitale de Cuba, durant la dictature de Fulgencio Batista, plus décadente quoique moins déliquescence, embargo oblige, que celle du Lider Maximo.

 Dans ce qui est considéré comme son grand oeuvre, Guillermo Cabrera Infante s'affranchit des conventions du roman traditionnel, tant dans la structure du récit que dans l'emploi et  la mise en oeuvre du langage. Calembours, combinaisons drolatiques et farfelues des syllabes, incessantes références à la culture universelle  sous forme de clins d'oeil, ce roman iconoclaste est un magistral exercice de style.  Néanmoins, ce continuel feu d'artifice sémantique de près de cinq cents pages, si déroutant et exigeant eu égard à ses dimensions et à sa folie jaculatoire, dépasse de beaucoup l'endurance et les capacités d'assimilation du lecteur lambda. On serait tenté de classer cet opus, qui par son caractère excentrique et dévastateur, a quelque chose qui s'inscrit parfaitement dans le patrimoine de la littérature d'Amérique latine, parmi les chefs-d'oeuvre inaccessibles. 
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