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Critique de le_chartreux


BEST FRIENDS FOREVER… : Une étude psychologique et sociale très réussie.
Il s'agit des histoires croisées d'une bande de potes, des trentenaires insouciants, qui essayent de profiter des derniers instants de leurs « vies d'avant » avant de renoncer à cette fameuse liberté chérie qui consiste à (5B) : Barcelone, Biture, Bonnasses, Boîte eeeet… Biture ! avant de rentrer – certes, très lentement et à reculons – dans l'âge adulte ; leurs marottes, qui ont des yeux de poupées cauchemardesques, point de croix et grosse laine, sont, et pas forcément dans l'ordre : le mariage (très sympa quand il s'agit de celui des autres car l'occasions d'EDVF et d'EDVG mémorables mais qui sont sinon de grosses sources à emmerdes), la fidélité conjugale, le fait de rentrer à l'heure, d'affronter les difficultés et surtout... la réalité.
Ils ont chacun leurs petites cachotteries ordinaires – de celles qui ne font pas trop souffrir et dont on rigole lors des soirées de beuverie – et d'autres secrets bien trop lourds pour être partagés entre amis – surtout entre amis ; de ceux qui font les mélodrames, explosent lorsqu'ils s'éventent à la manière des gaz pyrophoriques et sont si toxiques qu'ils risquent de faire vriller la gentille story en un sordide « Petits Meurtres Entre Amis ».

Alors, au commencement, il y avait Claire et Olivier ; 17, 18 ans à tout casser, pianistes l'un et l'autre, et très amoureux. Puis une audition où l'un est très remarqué, et pas l'autre…
Ensuite, plus rien ne s'est déroulé comme il aurait fallu.

Mensonge ou vérité ; that is the question… car de trop loin, on ne voit rien. Et de trop près, on ne voit plus rien, tout est redevenu flou. Ou alors c'est qu'on ne veut pas voir…

Il y a Olivier, le « gentil », le surdoué, celui qui est pianiste de renommée internationale, mais qui le dissimule à ses amis pour préserver cette sacro-sainte amitié ; c'est le confident des filles, celui qui aide à faire la vaisselle en fin de soirée, qui ne refuse jamais l'hospitalité à un ami, même bourré – surtout bourré – qui n'est jamais vulgaire, ni défoncé ; la perle rare en fait…
Pour ses amis, il est un intermittent du spectacle en galère dont les fins de mois sont difficiles et qui vit chichement dans un petit studio ; traces sur les verres, petit désordre, stores qui pendouillent, vêtu d'un éternel T shirt de Charlie Brown ou de Batman... Mais la réalité est bien différente. A la manière de Don Diego de la Vega, il vit deux existences parallèles et habite un confortable appartement haussmannien de 130 m² contigu à son studio. Ses amis l'aiment bien, mais pas pour les bonnes raisons.

Il y a Oscar, le meilleur « coup » à cent lieues à la ronde mais de loin le plus con. Quoi que « connard » sonnerait mieux… Personne ne peut lui faire confiance, et surtout pas ses proches. C'est un profiteur, un vandale, un bloc d'indifférence ; il ne respecte rien, ni personne. A éviter… sauf si on souhaite une aventure sans lendemain. Et encore...
Baptiste, le pote de longue date ; sympa mais lourdingue. Un genre de Jean-Claude Dusse, attachant mais très vite insupportable.
Camille, beau cul, belle gueule, qui a réussi la performance de trahir honteusement et régulièrement son mec ainsi que sa meilleure amie. Pour l'heure, elle est toujours mariée avec Clément.
Clément, justement, le mari de Camille ; celui qui voit le plus clair dans le jeu des autres... mais pas dans le sien. Sa lucidité et sa relative maturité ne lui profite pas.
Claire, l'amour de jeunesse d'Olivier. A la suite de leur séparation, elle est tombée dans les bras d'un fieffé connard – le fameux Oscar – et leur mariage s'annonce pour bientôt. Claire aimerait qu'Olivier lui consacre un peu de temps et qu'il joue au piano pour son mariage ; « Alleeeez... juste une simple petite mélodie joyeuse ». Entre eux deux, rien n'est simple ; dix ans plus tard, elle a toujours un faible pour lui et inspire toujours Olivier, lequel n'aura pas à se faire trop tirer les oreilles pour composer une musique romantique en diable...
Céline est la moche du groupe, mais aussi la plus pertinente ; son nez et ses oreilles ne l'arrange pas et, bien pire, elle n'a jamais eu de style. Mais de sa place, elle voit et entend tout ; on ne se méfie jamais assez des moches… Elle sait que ses prétendus amis ne l'apprécient pas vraiment et qu'elle a gagné sa place dans le groupe uniquement parce ce que les « astres » ont besoin d'ombre pour paraître brillants. Et, comme toutes les filles sensées, elle aime Olivier. Mais l'intelligence et la clairvoyance se payent cash ; elle gagne bien sa vie et relance l'économie en passant pas mal de temps sur le canapé de son psychiatre…
Amy Baker ; elle n'a rien à voir avec la bande de pote car elle est l'agent artistique d'Olivier. Elle est celle qui arrange tout, programme tout, fait de la carrière d'Olivier une formidable réussite. C'est le personnage ENFJ ; Si la partie d'Olivier est la musique classique, la partition d'Amy s'écrit en Dollars, et le couple s'entend à merveille !

Cet album est une vraie réussite !
Je ne mentionnerai donc que très peu de points négatifs, sinon quelques difficultés à la lecture ; un choix de police peu lisible, un coloris de police et de fond parfois peu judicieux (des lettres noires sur un fond bleu céruléen), et parfois l'ordre dans la lecture des vignettes.
Mais je ne boude pas mon plaisir, j'ai adoré !!!
Aussi, je remercie BABELIO et Deborah ainsi que les éditions Delcourt pour cet album qui m'est parvenu dans le cadre d'une opération Masse Critique.

- « There's no time for us... there's no place for us... what is this thing that builds our dreams, yet slips away from us... Who wants to live forever ? »





Ci-dessous, ma première critique enthousiaste (à chaud) :

RRRrrrr !!! Mais en voilà album qui décoiffe !
Je remercie Déborah, BABELIO ainsi que les éditions Delcourt pour l'album BFF de Thomas Cadène, Joseph Safieddine et Clément Favre qui m'est parvenu dans le cadre d'une l'opération Masse Critique.

"Ceci n'est pas une critique."

Je vois déjà quelques sourcils se relever… des yeux s'agrandir légèrement (si si ! je le vois…), des lèvres s'arrondir d'étonnement pour former un Ô singulier…
Je devrais donc naturellement écrire par souci de la vérité : « Ceci n'est pas ENCORE une critique » car je n'ai pas encore tout à fait terminé la lecture de ce roman graphique étonnant.
Il est gros, comporte 256 pages… mais je suis déjà emballé !
Tant et tellement que je viens de tout lâcher pour donner à chaud mes premières impressions !
Mais je reviendrai remplir le contrat ; "I'll be back !"

A Paris, quelques amis trentenaires que les études et la vie ont rassemblés sont en bon chemin pour faire grincer quelques dents, se faire la guerre… ou plus si affinité.
Car dans BFF, il est question de chausse-trappes, de tromperies et de mensonges de la part de personnages qui s'arrangent avec la réalité, la fidélité et la crédulité des uns et des autres.
Forcément, comme dans un Mikado, il est rare que l'on tire toutes les ficelles sans que l'édifice ne s'ébranle…
A très bientôt…
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