Ne rien attendre… C’est difficile, pour nous qui avons un pied dans la matière et un autre déjà dans le vide.
Il reste si peu de choses dans le creux de notre dernier lit. Ça ne pèse pas bien lourd, un crâne et ses millions d’images sur l’oreiller d’une agonie.
Et dans chaque être, aussi petit soit-il, il y a pourtant, je vous le jure, ce qui ressemble à l’infini.
(Incipit)
Timide, mal dans ma peau de chameau maigre… Mais au fond, pour parodier Rimbaud, on n’est pas heureux quand on a dix-neuf ans.
C’est curieux, je n’ai aucune mémoire. Ou plutôt j’ai des trous, grands et veloutés comme des ailes de phalènes. La route est une gomme noire. J’avance et tout s’efface derrière moi.
Il en faut du cœur pour souffler et attiser les braises minuscules, afin de relancer au ciel les mille scintillements d’une joie crépitante.
Oui, une vie ça ne pèse vraiment pas lourd quand on veut la mettre en mots, mais si tu tombes sur un regard compatissant, c’est comme un glacier qui n’en finit pas de fondre. Et alors là, toute ton existence te file entre les mains. C’est aussi précieux qu’une éponge qui boit tes litres de tristesse. Parce que la vraie délicatesse est toute d’intuitions. Il lui suffit de lire entre les lignes et le Ciel au fond n’appartient qu’à ceux qui savent lire entre les lignes.
L’humain c’est formidable. Ça a beau être pourrissant, corrosif, destructeur, hystérique, parfois ça badigeonne la vie d’un grand coup de tout neuf. Et rien qu’avec un rire, ça vous glisse une image digne de tout l’Himalaya, ça vous recapitonne le moral de neige toute fraîche, un vrai bain de jouvence, un truc à ressusciter les morts.
Le seul métronome qui calme vraiment mon coeur
c’est la cadence de mes pas sur des routes sans fin.
L’humain c’est formidable. Ça a beau être pourrissant, corrosif, destructeur, hystérique, parfois ça badigeonne la vie d’un grand coup de tout neuf. Et rien qu’avec le rire, ça vous glisse une image digne de tout l’Himalaya, ça vous recapitonne le moral de neige toute fraîche, un vrai bain de jouvence, un truc à ressusciter les morts.
On est toujours le même, il n’y a que le paysage que l’on traverse qui change.
Si le hasard est un bordel, le destin, lui, est un sacré beau dessin.