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Critique de DavidG75



Il est de ces lieux reculés de tout, reculés de tous, où les grains de poussière qui composent le grand sablier de la vie paraissent se figer, comme maintenus en suspension dans un Au-delà de l'esprit, confessionnal de notre pensée, vestibule de nos doutes et de nos envies, où l'Âme a besoin de se mettre à nu, se laver, se purger, étape nécessaire avant d'en franchir le seuil...

Au détour de votre conscience, dans un pays imaginaire où se dresseront les grands arbres d'une forêt sans nom, au bout d'un chemin fait de pierres basaltiques, d'obsidiennes noires tranchantes comme des rasoirs et de cendres ardentes, qui n'existera sur aucune carte que celle de votre paix intérieure, peut-être découvrirez-vous, comme Théo, votre Mayacumbra...

Le voyage jusqu'à ce petit village perdu au bout du monde se mérite... C'est un pèlerinage qui vous attend, une élévation de soi, un appel au silence et à la beauté de la simplicité du monde qui vous entoure...

Il vous faudra plusieurs jours pour y parvenir... Parce que les mots qu'Alain Cadéo sème sur votre chemin se dégustent en prenant le temps. On les lit, les relit, on les roule sous la langue comme un galet suit le lit de la rivière sous le courant tranquille qui l'emporte...

Les mots s'envolent de la plume d'Alain Cadéo et se déposent en une brise légère sur nos coeurs qui cognent. On se pose. On sent vibrer au loin le volcan somnolent qui berce la vie des habitants de Mayacumbra, comme une bête meurtrie, mémoire des hommes et de la terre, ogre de pierre au coeur flamboyant, purgatoire des âmes errantes...

On se sent petit mais on se sent bien... On se glisse avec Théo, enfant des étoiles, gardien du volcan, sous les couvertures de notre passé, de notre présent et de notre avenir, pour essayer d'en sortir le meilleur de nous-même...
On regarde, par delà les grands arbres, les brumes de notre esprit se déposer dans la vallée jusqu'à ce que le soleil levant fasse apparaître sur l'horizon les premières lueurs du jour, arlequin de couleurs aux mille feux, rouge, orange, mauve... Nos sens ouverts à l'écoute du Monde, à l'écoute de notre Monde, quelque part en nous, quelque part entre ciel et terre, quelque part entre doutes et bonheur.
Plénitude.
Dépaysement total.

Mayacumbra, ce sont les limbes dans lesquels s'aventure tout voyageur de l'âme à la croisée de ses chemins, coincés entre un coin d'enfer et petit bout de paradis. C'est une terre de contrastes, de désolations, de coulées de boues noires, rude, sauvage, mais en même temps si fertile en beaux mots, en joie et bonté pures et en amitié. C'est un chant de loriots au-dessus de la canopée. Ce sont des morceaux d'amour que l'on sème avec Théo pour Lita, sa bien-aimée. C'est un diamant brut qu'Alain Cadéo aura pris le temps d'extraire des entrailles de ce volcan et de polir à l'eau de la source de Mayacumbra. Cette source que seul Théo franchira sur le dos de son âne, son fidèle Ferdinand, pour faire corps avec ce volcan, corne de Dieu qui surplombe Mayacumbra, pour y bâtir un sens à sa vie...

Mayacumbra. Une bien belle pépite, un Eldorado de beaux mots qui se lovent en un filon de gemmes/j'aime et qui se parent de leurs plus beaux habits...

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Cher Alain,

« de vent et d'océan, votre prose se nourrit et nous ramène à l'essentiel », avais-je écrit après avoir savouré Comme un enfant qui joue tout seul et Des mots de contrebande.

Avec Mayacumbra, je peux à présent y rajouter le feu et la terre...

Je me réjouissais de découvrir ce nouveau roman, si gentiment dédicacé et je n'ai pas été déçu !

Quelle joie et quel privilège de partager il y a peu avec vous ce petit déjeuner et cet instant hors du temps...

Merci pour ces quelques confidences éparpillées au gré du vent, cette richesse dans vos mots, cette bonté sincère, cette « transmission » de pensées matinales et ces échos de vie...

Merci pour Rimbaud, Baudelaire, Zweig et tous ces fabuleux auteurs évoqués.

Vous êtes un Passeur de Mots, un vagabond qui sème ses rêves deci delà et nous permet d'en toucher, du bout de votre plume, toute la délicatesse...

Merci à vous d'abreuver de lumière les petits farfadets que nous sommes, à la recherche d'humanité, de quelques gouttes de poésie et de si belles phrases...

Ce fut un réel plaisir de passer ce moment en votre compagnie. Une belle rencontre qui restera gravée en moi comme une trace de poussière d'étoile, sous le ciel de Mayacumbra !
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