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Citations sur L'apparence de la chair (30)

Elle m’interrompt d’un geste de la main amical puis place sa paume au-dessus de la carte la plus à droite.
L’est, le passé.
Comme pour transmettre un fluide ou une énergie invisible, elle réalise plusieurs mouvements circulaires avant de s’en saisir. C’est encore une figure. Un homme pendu par le pied gauche. Elle en fait l’interprétation immédiate :
– Le pendu. Debout. La carte du sacrifice. Du don de soi. Une cause. Une cause que vous jugiez élevée. Votre travail, sans doute. D’après ce que je vois, vous avez mis entre parenthèses votre vie familiale au profit de votre carrière.
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La nuit est tombée et un froid glacial s’est abattu sur la ville. La séance de psychanalyse est terminée et mes espoirs se sont évanouis avec elle.
Je marche dans la rue, hagarde, encore sonnée par mes visions.
À chaque fois, cela me fait le même effet. Pourtant, ce n’est pas faute de m’y être préparée. Affronter mes vieux démons, les matérialiser pour mieux les terrasser, cela fait partie de ma thérapie. Mais, visiblement, brasser les souvenirs relève toujours pour moi d’une expérience extrêmement douloureuse.
Ces images, ces images terribles, baignent encore mon inconscient malgré les années. Je suis marquée au fer rouge – le sceau du diable – pour l’éternité.
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Je le dévisage, encore perdue dans cette déferlante d’horreur, peinant à retrouver mes repères. Réalisant enfin mon retour dans le monde réel, je détaille la pièce rapidement. Elle m’est familière. L’homme aussi. Quinze ans que nous nous fréquentons.
Lui, c’est le docteur Pérusa, psychiatre de son état.
(...) Exténuée par l’expérience, je hoche la tête puis lui adresse un timide sourire.
– Ça va. Ça va, docteur.
– Que s’est-il passé ? Ça avait l’air plus intense que d’habitude.
– C’était… c’était horrible. J’étais avec lui. Il me menaçait. Je l’ai vu comme je vous vois.
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– Tu sais que si tu ne fais pas ce que je te demande, je me vengerai sur quelqu’un de ton entourage.
– Non !
– Ton mari, peut-être ?
– Non ! !
– À moins que ce ne soit ta fille. Tu sais où est ta fille ? Hein… Tu sais où elle est en ce moment ?
La douleur est telle que j’ai l’impression que mon cerveau va exploser…
(– Je vais compter jusqu’à 3…)
– Ta fille.
(– 1…)
– Ta putain de fille… Tu imagines ce que je vais lui faire quand tu ne seras plus de ce monde ? (– 2…)
– Elle sera mon garage à…
(– 3…)

J’ouvre les yeux, en nage. Tremblante.
Il me surplombe, blanc comme un linge, assurément inquiet.
– Madame Branetti, est-ce que ça va ?
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Une minute interminable s’écoule puis l’homme, habillé d’une combinaison intégrale en latex, boucle enfin le périmètre de découpe d’un mouvement brusque du poignet. Avec entrain, il se penche sur la victime puis se saisit des téguments à pleines mains.
– Mon Dieu, vous l’avez tuée… Vous… vous êtes immonde.
Il me nargue, exhibant son trophée à bout de bras.
– Qu’est-ce que tu croyais, pouffiasse ? Que j’allais la…
(– Madame Branetti…)
Grésillements dans mon cerveau.
– Alors ! ! Tu vas enfin faire ce que je te demande, espèce de salope ?
(– Madame Branetti…)
Nouveau grésillement, strident… Insupportable. J’essaye de réagir, mais n’y arrive pas. Les drogues qu’il m’a injectées dans le sang sont plus fortes que ma volonté.
(– Vous allez vous réveiller… Doucement… Je vais…)
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Le sang ruisselle désormais sur le sol. La victime est à l’agonie, parcourue de spasmes nerveux.
Malgré cela, je m’entête, continue à l’implorer pour qu’il la laisse en vie. En boucle… répétant les mêmes mots, invariablement.
– S’il vous plaît, arrêtez ça ! On vous soignera. On s’occupera de vous. Je vous jure que…
– Ta gueule ! Ça suffit, maintenant. Si tu veux qu’elle cesse de souffrir, laisse-moi terminer.
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Le spectacle terrifiant se poursuit encore un long moment, comme s’il prenait son temps, fignolant son œuvre, peaufinant les moindres détails.
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Mais j’en suis certaine, elle souffre. À un point inimaginable. Ses yeux… Ses yeux qui m’implorent, qui me supplient de l’aider, sont à la dérive. Elle n’est plus qu’une âme en perdition s’accrochant désespérément à la vie.

Je ne peux rien faire pour toi… Je suis désolée. Je ne peux rien faire pour te sauver, nom de Dieu !
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Le sang perle des blessures qu’il vient d’occasionner. Rapidement, les soubresauts deviennent convulsions et les sillons, des rivières pourpres. J’assiste à une barbarie sans nom. C’est terrible. Mon estomac se contracte. Rien qu’à imaginer les souffrances de la fille étendue sur cette planche, j’ai envie de recracher tout ce que j’ai avalé ce matin. Le pire, c’est l’absence de cris, comme si le bâillon retenait la douleur.
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Je hurle à m’en décrocher la mâchoire, mais il n’en a que faire. Avec habileté, il plonge la lame étincelante entre la chair et le derme de la jeune femme qui se débat à quelques mètres de moi.
– Vous… Vous n’êtes qu’un monstre ! !
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