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Critique de Floyd2408


« Au commencement était le Sexe. Sauveur. Chargé d'immoralité. Il y a la Bête. Héroïque. Puissante. Et au-delà de la Bête il n'y a rien. Rien sinon Dieu lui-même. Magnifique et pesant. Avec son oeil de glace. Rond. Statique. Démesurément profond. Fixe jusqu'à l'hypnose. Tragique regard d'oiseau. Allumé et cruel. Impénétrable de détachement. Rivé sur l'infini d'où tout arrive ».

Je pénètre malgré moi une oeuvre incomparable de la littérature française longtemps mise de côté par puritanisme — cause pornographie — comme Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. Ce livre est une explosion des sens où le sexe voltige avec douceur avec les émotions de l'auteur et de son héros. Ce corps à corps sensuel des mots s'enivre de la puissance littéraire de Louis Calaferte perdu dans les humeurs de cet écrivain virtuel aux prises avec ses fantasmes, ses peurs, ses doutes, ses folies, sa débauche, sa phobie du travail. Lire ce livre, c'est comme manger un pigment fort des îles. La sève puissante coule dans vos veines pour vous brûler les entrailles avec malice et diablerie, ce roman autobiographique s'enflamme de ces impudeurs, cette vision des femmes respirent celle d'un homme amoureux de la gent féminine, surtout de leur chair, de leur plaisir, de leur désir, de cette envie de concupiscence, l'acte d'amour, le plaisir de la chair défendue.
Mais la folie rencontre la peur d'écrire, cette paralysie de ne pas pouvoir réussir, ce complexe des autres avec cette force d'attendre le bon moment d'écrire, de réaliser ce livre parfait, d'être dans la bonté des Dieux semant la grâce des mots et de l'inspiration. Nous voyageons dans l'univers d'un pique-assiette allant ci et là, d'amis, de maîtresse devenant gigolo aussi. Cette première partie est un tel délice, une mélopée de mots, de petits noms donnés à la maîtresse de notre héros gigolo, c'est un régal acide, sarcastique, machiste, vulgaire, ordurier…
C'est un roman indispensable à littérature française, Louis Calaferte vit pour l'écriture, il est submergé par cette force incontrôlable littéraire, il vit que pour cette passion dévorante, il s'enrage avec violence et passion dans cette folie où sa vie n'est que support pour cette dévotion de devenir écrivain...
Pour finir, je citerai Philippe Sollers :
« Ne pas avoir lu ou ne pas lire sur-le-champ Septentrion est foncièrement immoral »
Alors aller lire Septentrion !


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