Ce doit être comme le vin, l'amour entre deux êtres, ça évolue avec le temps, il y en a qui tournent au vinaigre, d'autres qui se bonifient.
Le monde est rempli de myopes qui veulent vous convaincre que le monde est flou.
Peut-être qu'il y en a aucune, de meilleure période. Juste des petits moments à voler. Et essayer de les faire durer.
L'enfance malheureuse, ça aurait dû être aboli en même temps que la peine de mort.
Ça a juste été un regard, mais parfois, ça suffit pour changer une vie.
Si je n'accordais pas d'importance à ma vie, qui le ferait ?
Venise, c'est pas qu'en Italie, c'est un peu en chacun de nous
Nietzsche a écrit que sans musique, la vie serait une erreur, mon père dit que même avec la musique, la vie est une erreur, et bourrée de fausses notes en plus."
Il y a un coup de téléphone, c'est maman qui vous l'annonce, elle rentrera pas parce que Mamie vient de nous quitter, le téléphone a sonné comme d'habitude, mais après avoir raccroché, on ne se sent pas du tout pareil, il y a un grand silence, un silence plat et long, comme la surface d'un lac dans la nuit, et on se dit que la mort, c'est la fin du bruit.
On était en train de déjeuner tous les deux, assis face à face. Elle m’avait fait des radis avec du beurre et du sel, des escalopes de dinde aux champignons avec du riz, j’adore, c’est un de mes plats préférés. On ne parlait pas. Moi je pensais à une fille que je ne connaissais pas, que j’avais entendue dans la cour du lycée raconter qu’elle écrivait un journal intime. Ça m’avait marqué. En mangeant mon escalope, j’ai soudainement lancé à Maman comme ça, sorti de nulle part, que les gens qui écrivaient des journaux intimes, ils donnaient trop d’importance à leur vie. Ma mère m’a regardé et m’a répondu ave une douceur inhabituelle que si je n’accordais pas d’importance à ma vie, qui le ferait ? Je me suis senti bête, ma mère, elle ne parle pas trop, c’est loin d’être une intello, mais là, je dois dire qu’elle m’a scotché. Alors mercredi dernier, comme l’après-midi on n’a pas cours, je suis allé rue Dorée, dans la librairie Soret, et j’ai acheté ce beau cahier sur lequel je suis en train d’écrire, avec mon stylo plume Waterman et ses cartouches d’encre qui finissent toujours par fuir et vous en foutre plein les doigts. Parait pourtant que ce sont les meilleurs stylos-plume, les Waterman. Sauf les Montblanc, mais c’est plus le même registre, il y a de quoi s’acheter un scooter à la place du stylo, puis je suis sûr qu’ils finissent par fuir aussi, même si ça met plus longtemps. » p 9 (Incipit)