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sur 545 notes
Un roman de SF utopique paru en 1975 et dont je n'avais jamais entendu parler jusqu'à l'année dernière, à ma grande surprise.

Résumé : plusieurs États de la côte ouest des États-Unis se sont séparés du reste du pays pour fonder une nouvelle société, basée sur le respect de l'environnement. Vingt ans plus tard, le journaliste William Weston est le premier Américain autorisé à se rendre dans cette nation afin d'écrire une série d'articles sur son fonctionnement interne.

Entièrement rédigé à la première personne, le roman alterne entre les articles que le narrateur envoie au fur et à mesure aux États-Unis et les entrées de son journal personnel. le tout est assez didactique, il n'y a pas d'autre intrigue que Weston qui découvre peu à peu Écotopia et voit son point de vue évoluer sur ce pays au fonctionnement si différent du sien. Personnellement, j'ai préféré ses articles, où l'on sent son point de vue évoluer subtilement en filigrane à travers sa rédaction journalistique « neutre », plutôt que son journal intime principalement centré sur son histoire d'amour avec une Écotopienne (histoire que j'ai personnellement trouvé très fade).

Le roman a mal vieilli sur plusieurs aspects (tout comme certain·es lecteur·ices, je pense notamment aux passages sur les combats tribaux ou à l'infirmière coquine), tandis que d'autres sont très actuels : la débat sur la préservation de l'environnement par la décroissance, bien sûr, mais aussi l'idée d'un revenu minimum garanti (cela m'a étonnée de constater qu'on y pensait déjà dans les années 70).

Le gros point fort de cette utopie, c'est que tout n'y est pas parfait en tout point et que ses habitant·es ne sont pas toujours d'accord sur la direction à faire prendre à leur société. J'ai aimé aussi que l'on évoque les conséquences de l'absence de solitude (beaucoup d'utopies collectivistes m'apparaissent comme un cauchemar pour les introverti·es, un aspect souvent balayé sous le tapis).

Par contre, à la lecture, on a du mal à croire que la société écotopienne n'existe que depuis vingt ans : même les personnages plus âgés n'ont pas l'air de se rappeler quoi que ce soit à propos des États-Unis. Aussi, je remarque qu'il est fréquent d'imaginer une société autosuffisante dans un climat tempéré avec des hivers doux, ce qui permet d'évacuer pas mal de problèmes que poserait un climat plus rigoureux.

En résumé, une lecture très enrichissante et intéressante pour qui s'intéresse à la littérature utopique, malgré ses aspects plus litigieux. Malgré l'anachronisme, j'aurais tendance à classer ce roman comme l'ancêtre du solarpunk (et j'y vois une certaine ironie à me dire qu'il est paru sept ans avant l'invention du cyberpunk).
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William Weston va en Écotopia, un pays indépendant des États Unis depuis vingt ans, pour faire le premier reportage et essayer de faire reprendre les liaisons diplomatiques. Pendant son séjour, William découvre petit à petit ce nouveau pays dont il avait autant de préjugés et ses gens. Il nous livre ses articles ainsi que ses notes personnelles, où il raconte cette utopie écologiste et égalitaire : l'égalité hommes-femmes, les vingt heures de travail hebdomadaire, l'autogestion, la décentralisation, le recyclage systématique, l'utilisation des énergies renouvelables, les nouveaux rapports entre les personnes...
Une description éblouissante d'un monde qui fait rêver. Gros coup de coeur.
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En l'an de grâce 1999, Will est journaliste et s'envole pour Ecotopia, une nation réunissant la Californie, l'Oregon et l'état de Washington qui s'est désolidarisé du reste des USA vingt ans auparavant.

Ecotopia est un mystère: les légendes les plus folles courent parmi le bon peuple américains sur cet endroit qui refuserait tout procédé polluant, qui armerait les femmes mais pas la milice et qui flirterait même avec le cannibalisme! William a toutes les appréhensions du monde lorsqu'il pose le pied à l'intérieur de ce territoire inconnu.
Et là, surprise: les habitants ont l'air d'être une bande de hippies vivant en harmonie avec la nature et avec leurs pairs, le premier parti du pays est dirigé par une femme qui a l'air de prendre des mesures adéquat pour le peuple, et -comble de l'horreur, rendez-vous compte!- une pression maximale est mise sur les épaules de tout citoyen pour que le tri des déchets soit systématique. L'horreur, quasiment le fascisme. Comment notre héros, homme journaliste sur le point de vivre le changement de millénaire, va faire pour survivre à cette société qui semble être revenue à l'âge de pierre?

Bon, je crois que ça c'est compris, je n'ai pas trop aimé ce livre.
Pourtant ça avait l'air de partir d'une idée louable: un auteur imbibé de conscience écologique et d'idées progressistes comme l'égalité homme/femme ou le respect de la sexualité de chacun (pour peu que les participants soient majeurs et consentants) qui décide d'écrire un livre sur une utopie sociale et économique où l'écologie et le respect de chacun prime sur le confort de sa petite personne, ça me parle carrément.
Honnêtement, je pense que je porte en moi à la fois un peu de morale écotopienne et un peu de morale williamwestonienne: le personnage principal m'est autant sorti part les yeux que les citoyens d'Ecotopia. William Weston incarne le cliché du Ricain moyen, sûr de la supériorité du système social, politique et économique d'où il vient; l'homme de base ahuri devant une femme dirigeante politique, comparant les habitants sacrifiant leur petit confort personnel au nom de la préservation de la planète et des espèces la peuplant à une bande de bouseux tout juste bons pour Woodstock. Bref, je n'avais pas envie de connaître le point de vue de ce personnage.
Les Ecotopiens ne m'ont pas paru mieux puisqu'ils ont l'air d'être un ramassis de clichés de bouseux sortis de Woodstock avec leur promotion du lien spirituel avec les plantes, leur rejet des animaux domestiques puisqu'un animal est forcément sauvage, leur consommation de drogue, leur école sans règle et l'amour pour tous. Si quelqu'un me lit, je voudrais juste m'expliquer: pas qu'en soit ces valeurs me soient toutes totalement étrangères ou que j'y soit hermétique! Je trouve seulement que cette façon de voir l'utopie avec un peuple qui coche toutes les cases des clichés des hippies des années 70 est plus ridicule que vraisemblable aujourd'hui. Après, je pense qu'il faut garder à l'esprit que le livre a été écrit dans les années 70 et que certains clichés étaient véhiculés à l'époque sur ce que pourrait être un futur utopiste de la société sans penser à mal (un peu comme quand petite je pensais qu'en 2020 on se baladerait tous avec une antenne sur la tête et en voitures volantes).

Bref concernant ce livre je passe volontiers mon chemin, mais je serais curieuse de voir ce récit réécrit avec les connaissances en matière d'écologie et de l'acceptation de l'autre que l'on a aujourd'hui.
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Après avoir lu le meilleur des mondes cet été, une aimable personne m'a conseillé de lire Ecotopia. Alors que le meilleur des mondes était une dystopie, Ecotopia offrait, lui, une utopie et dans la littérature de science-fiction c'est plutôt rare. Intrigué, j'ai donc commencé ma lecture sans trop savoir à quoi m'attendre.

Un journaliste américain est envoyé en Ecotopia pour décrire dans les colonnes d'un journal américain cette société ayant fait sécession trente ans plus tôt et qui prône un mode de vie basé sur le recyclage infini ainsi que de très nombreuses avancées sociales.
J'ai été tout de suite porté par le roman qui alterne entre articles décrivant la société écotopienne (dont l'écriture fait vraiment penser à une étude ethnologique) et écrits du journal intime du journaliste. La description de cette société est criante de réalisme et met en évidence beaucoup des préoccupations actuelles de nos sociétés sur la question de l'environnement (bien que ce roman ait maintenant près de 50 ans).

A aucun moment ne sont décrits des phénomènes totalement irréalistes, tout parait plausible. L'auteur ne se contente d'ailleurs pas d'une description où tout est rose et met en avant certains aspects plus sombres de cette société, le plus frappant étant sans doute le fait que cette société soit un peu une dictature cachée qui n'arrive pas à rassembler l'ensemble de sa population.

La question finale qui est posée est finalement la suivante : Sommes-nous prêt à perdre quelques libertés si l'objectif final est de permettre une vie meilleure pour tous, y compris les générations futures ?
A vous de répondre à cette question !
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J'ai beaucoup aimé l'idée de ce roman : un journaliste new-yorkais se rend en Californie pour un reportage à Ecotopia, un Etat indépendant depuis la sécession de l'Ouest des Etats-Unis. le narrateur arrive sur place avec tous ses préjugés et ses aprioris sur le pays et le peuple qu'il va découvrir, et le récit est exactement cela : une découverte d'un mode de vie différent de celui dont le narrateur et nous-même avons l'habitude.

Les habitants d'Ecotopia ont un crédo : construire une société la plus auto-suffisante possible et durable, dans le sens où elle ne doit pas prendre plus à la nature qu'elle n'est capable de lui rendre. La rupture avec notre mode de vie ne s'arrête pas à cet aspect écologique, puisque la vie en société est également marquée par une vision à long-terme : les décisions sont prises en fonction du "coût social" de leurs impacts. Clairement, Ecotopia se trouve dans la mouvance de la décroissance, avec une vision consistant à limiter l'impact humain sur son environnement et à vivre en harmonie avec la nature, même si cela passe par de la décroissance économique et démographique.

Le style du livre est parfois rébarbatif, quand les articles du journaliste ressemblent plus à des cours d'économie ou de sociologie qu'à un roman. Ceci est toutefois contrebalancé par les entrées plus personnelles du narrateur dans son journal intime.

Je pense que lire ce roman aujourd'hui, à une époque où les enjeux environnements sont compris - à défaut d'être réellement pris en compte - est très différent par rapport à l'époque de la publication de ce roman, en plein coeur des années 1970, après les grandes années hippies et au début des grandes crises pétrolières. J'ai globalement bien aimé ce roman, malgré son style parfois ennuyant.
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Une utopie écrite dans les années 70 et d'une actualité brulante en 2022. Sous forme de journal intime et d'article de journal, toutes les thématiques d'une société sont passées au crible d'une prospective environnementale et écologique inspirante. L'idée d'avoir quelques états américains ayant fait sécession vis à vis du reste du pays est brillante !
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Certains auteurs (et autrices, n'oublions pas les femmes), arrivent à mettre le doigt, bien à l'avance, sur des phénomènes de société.

Que ce soit Orwell et la terrible dictature du Big Brother (1949), ou Katharine Burdekin, mettant en garde contre l'idéologie nazie (en 1937), ces personnes avaient un côté avant-gardiste.

Ils sont nombreux, mais je ne citerai que ces deux-là, sinon, ma chronique fera 10 pages.

Ernest Callenbach, lui, avant l'heure, parla d'écologie, de décroissance, sans pour autant que les gens qui la choisissent vivent comme des Amish (cfr votre président). Même s'il me serait difficile de vivre comme les gens d'Écotopia et non pas en raison du manque de technologies.

Non, non, ils possèdent des technologies, mais tout doit être réparable ! Bon, je possède deux mains gauches, mais ce qui me gênerais le plus dans cette société qui est tournée vers l'écologie, c'est la promiscuité entre les gens. J'ai tendance à être ours des cavernes et vivre avec tout un tas de personnes me dérangerais fortement. Idem pour l'amour libre.

Comme cela fait 20 ans que trois états ont fait sécession avec le reste de l'Amérique et que personne ne rien d'eux, on a envoyé le journaliste William Weston mener l'enquête. Comme moi, il est sceptique, il n'a rien du ravi de la crèche et cette société lui semble trop belle pour être vraie. Il sera impartial ! de plus, il est stéréotypé et rempli d'apriori.

Tout comme moi, s'il est resté froid au départ, ne voulant pas se réjouir trop vite de cette nouvelle société écologique, voulant, comme moi, des preuves que tout cela est génial, il s'est peu à peu laissé gagner par Écotopia et son côté égalitaire pour les hommes et les femmes, l'acceptation de l'homosexualité et son anticapitalisme.

Moi aussi, je me suis laissée doucement séduire, parce que j'y ai trouvé des bonnes idées qui étaient novatrices et que vu où nous en sommes, si on ne braque pas direct, on va se prendre le mur (qu'on se prend déjà dans la gueule).

Par contre, là où le bât a blessé, c'est dans la manière narrative : le ton est plat, il ne se passe pas grand-chose, notre journaliste découvrant, peu à peu, tout ce qui fait cette nouvelle société (éducation, temps de travail, chasse, énergies, société, sexe…), qui, par certains de ses comportements, pourrait faire penser à une bande de hippies.

Bon, au lieu de kèter (mot wallon) et de nous raconter ses nuits agitées, j'aurais préféré que William Weston nous dévoile autrement Écotopia. le cul, c'est bien, mais à force de lire ses parties de jambes en l'air, ça devient lassant.

Bizarrement, notre journaliste a commencé à s'ouvrir à la société écotopienne quand il a pu se vider autrement qu'à la force du poignet… Cela mériterait bien une enquête.

Malgré tout, par bien des innovations, cette société était en avance sur son temps et très écologique (recyclage des déchets, agriculture sans pesticides, zéro voiture,…) et le récit, même s'il manque de chaleur, n'en reste pas moins intéressant, même s'il n'est pas toujours facile à lire. Disons que le récit est exigeant, sans pour autant qu'il soit nécessaire d'être écolo ou d'avoir fait ingénieur.

Bien qu'il comporte quelques longueurs, que le style narratif du journaliste se fasse sur un ton assez froid, ce roman SF dystopique n'en reste pas moins intéressant, surtout à notre époque où tout bascule. Déjà, lors de sa publication en 75, il était novateur, puisque situé juste après le choc pétrolier.

L'univers mis en place n'est pas chimérique, ni le pays des Bisounours, que du contraire, il est réaliste.

Peut-être plus tout à fait en 2022 (où Internet et les smartphones sont rois), et pourtant, une grande partie des préceptes mis en place à Écotopia pourraient fonctionner de nos jours, mais pas sûr que la majorité ait envie de s'y plier.

Une dystopie intéressante à découvrir, malgré le fait qu'il n'y ait pas vraiment d'intrigue.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Excellente lecture!
La SF n'est pas un genre auquel je suis très habituée mais ce titre m'a fascinée!
Nous suivons un journaliste américain autorisé à visité l'Ecotopia, regroupement de trois états américains ayant fait sécession vingt ans avant le début du récit. William a donc l'opportunité de découvrir comment ces Etats se sont réorganisés, les règles qui régissent le quotidien, les modes de vie qui ont été établis pour protéger l'environnement, vivre de manière plus durable et écologique.
J'ai été stupéfaite de voir à quel point les projections de l'auteur rejoignent les préoccupations actuelles, certains événements n'ayant pas encore eu lieu au moment de l'écriture m'ont étrangement fait penser à des faits avérés depuis...
Même s'il date un peu, ce roman est très bien pour déclencher une prise de conscience, se poser des questions importantes sur notre société surconsommatrice.
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Le présent roman est paru en 1975.

Il nous parle d'Ecotopia, ce nouveau pays, né une vingtaine d'années en arrière, réunissant trois états de la côte ouest des Etats-Unis : la Californie, l'Orégon et Washington. La sécession a eu lieu et désormais, Ecotopia s'affirme et se construit dans un souci de respect fondamental de l'écologie et du bien-être de chaque citoyen.

A l'heure de la reprise des relations diplomatiques entre Ecotopia et les Etats-Unis, ces derniers dépêchent un journaliste, William Weston, pour observer les moeurs et tous les aspects de la société écotopienne.

L'auteur construit son roman à partir de l'ensemble des articles écrits par William, envoyés quotidiennement au Times-Post, au milieu desquels s'intercalent des passages, au jour le jour, de son journal intime sur une période de 7 semaines.

C'est passionnant. Tous les aspects sont abordés : de l'économie à la politique, … de la scolarisation à la création de la famille élargie et de la vie en communauté en passant par la liberté sexuelle, … de la légalisation du cannabisme à une autre forme de médecine et de vie à l'hôpital, … du recyclage et de la gestion des déchets à la gestion des énergies et des forêts … de la journée de travail de 20h aux activités sportives et intellectuelles, …. à tous les aspects du passage à une société écologique.

Cela demande au lecteur de la persévérance car les descriptions et argumentations sont nombreuses.
Les passages tirés du journal intimes romancent cette description quasi sociologique. Notre journaliste, très sceptique et bourré de préjugés, va peu à peu évoluer dans sa façon d'être et de penser.

J'ai beaucoup aimé ce roman et la société décrite à tel point que je regrette qu'un tel endroit n'existe pas, j'aurai bien pris un billet aller simple…

Je vous invite vivement à découvrir cette utopie écologique.



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Difficile de classer ce roman. Anticipation ? Utopie ? Propagande écologiste ? En tout cas, on se laisse porter par la plume simple et efficace de Callenbach.
Le roman alterne articles de journal écrit par William Weston, envoyé spécial, et extrait du journal de bord de ce même journaliste.
Ce qui m'a le plus surpris (atterrée), c'est que les idées écologiques et sociétales mises en scène par l'auteur en 1975 sont encore et toujours débattues de nos jours ! La surpopulation, le problème de l'eau, le rapport au travail, les relations hommes/femmes, et tant d'autres, tout ce dont on parle aujourd'hui était déjà dans les débats à l'époque.
Un point qui rend le roman intéressant, c'est que tout n'est pas parfait en Ecotopia. C'est une société qui s'est construite dans la douleur et qui continue d'évoluer.
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