En effet, le silence aussi peut être considéré comme une forme de discours, en tant que refus de l'usage que d'autres font de la parole ; mais le sens de ce silence-discours réside dans ses interruptions, c'est-à-dire dans ce que de temps en temps l'on dit et qui donne un sens à ce que l'on tait.
« L’inconscient est l’océan de l’indicible, de ce qui a été expulsé du pays du langage, supprimé à la suite d’anciens interdits. »
« En contemplant les étoiles, il s'est habitué à se considérer comme un point anonyme et incorporel, oubliant presque qu'il existe ; pour s'occuper désormais des êtres humains, il ne peut s'empêcher de s'impliquer, et il ne sait plus où se trouve son moi.
Avoir pensé correctement n'est pas un mérite : statistiquement, il est presque inévitable que, parmi les nombreuses idées saugrenues, confuses ou banales qui se présentent à son esprit, il s'en trouve quelqu'une de perspicace, ou même de géniale ; et de même qu'elle est venue à lui, il peut être certain qu'elle est venue aussi à quelqu'un d'autre.
En relisant le tout, je m'aperçois que l'histoire de Palomar peut se résumer en deux phrases: "Un homme se met en marche pour atteindre, pas à pas, la sagesse. Il n'est pas près d'arriver."