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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Étudiant en théorie cinématographique, j'attendais les ouvrages de Joseph Campbell comme le messie. Son études des mythes est en effet précieuse pour une meilleure compréhension des grands scénarios hollywoodiens :

D'après Campbell, tous les mythes ont une construction identique. Des récits antiques au textes religieux asiatiques en passant par les contes des Indiens d'Amérique, la figure du « héros » parcoure des étapes similaires quant à son aventure. Un appel au voyage (c'est à dire un événement qui pousse le héros à quitter son « pays » et ses proches), un premier obstacle dont il sortira plus réfléchi, et une succession de périples qui vont l'enrichir jusqu'à l'acquisition de l'objet de sa quête (matériel, spirituel, etc.). Et enfin le retour au « pays », où le héros se retrouve grandi par son expérience initiatique.

Ce modèle narratif, traité de manière symbolique ou littérale, est le fondement même de la figure héroïque épique, romanesque ou cinématographique. La théorie du « mythe universel » défendue Campbell (et largement inspiré par Jung et son « inconscient collectif ») est fascinante. Sans aucune roublardise intellectuelle, son schéma à priori simple peut facilement s'adapter à grand-nombre d'oeuvres littéraires et cinématographiques :

Voyage au bout de la nuit, Autant en emporte le vent, les contes de fées, les aventures de Tintin, Indiana Jones, Star Wars, Au coeur des ténèbres, Moby Dick, Matrix, Happy Feet, etc, etc.

Autant d'oeuvres très différentes et qui pourtant partagent un génome identique. Celui d'un récit initiatique ou le héros/anti-héros ressort grandi ou amoindri. Celui d'un périple universel, où chacun de nous peut se retrouver dans des aventures pourtant extraordinaires.

Il est d'ailleurs difficile de dire si ce schéma clairement philosophique s'inspire de « nos » vies (sur une échelle des siècles et des civilisations) ou si nos vies s'inspirent des mythes (à ce titre, Campbell se pose clairement la question dans le chapitre « Émanations », à savoir si le mythe s'inspire du «principe philosophique » (celui-là même qui s'interroge sur notre condition) où si ce même principe est la quintessence du mythe ?

Même si j'ai acquis le livre de Campbell pour enrichir mon travail d'étude (je travaille sur l'influence du Serial hollywoodien des années 50), j'ai trouvé ici un livre historique extrêmement précis (la plupart des grands civilisations sont traitées), une analyse rigoureuse de leurs mythes et surtout un livre théorique et philosophique pour comprendre un peu mieux l'existence, la prédominance du culturel et la condition humaine dans son ensemble.

Je félicite d'ailleurs les éditions Oxus d'avoir songé à publié ce livre indispensable et à mon avis révolutionnaire dans son travail et son mode pensée. Un must absolu !
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J'ai reçu ce livre dans le cas de l'opération Masse critique de Babelio. Un grand merci pour cette découverte !

Je n'ai pas tout lu. Impossible en un mois. Trop riche, trop dense. C'est le genre de livre qui doit, à mes yeux, se laisser reposer sur la table de chevet pour être, petit à petit, digéré, remâché, réfléchit, mûrit. Mais j'en ai lu suffisamment (un peu plus de la moitié) pour évaluer avec stupeur la somme folles de connaissances et de réflexions qu'il contient. Et le placer en coup de coeur.

Qu'est ce que ça raconte ? Il s'agit d'une étude de mythologie comparée, Campbell l'illustrant, à torrents ouverts, de mythes du mondes entiers. On découvre aussi bien la Bible, le bouddhisme, que les mythes grecs ou japonais en passant par des contes indiens ou esquimau ! (...)

Campbell nous développe sa thèse du monomythe, c'est à dire que tout les mythes du monde suivent les mêmes schémas généraux. Il s'attache plus particulièrement à la figure du héros. J'ai trouvé tout simplement passionnant le lien qui est fait entre la psychologie et les mythes : en effet si les rêves expriment l'inconscient du dormeur, les mythes quand à eux font parler l'inconscient collectif ! Ce pourquoi ils utilisent des symboles proches des rêves, car le but est de nous faire passer des messages, alors autant utiliser le langage que l'on est sensé comprendre ! Si les codes sont clairs pour notre inconscient, le conscient lui, a parfois bien besoin d'un décodeur !

Pour Campbell, le Héros est l'homme lambda qui parvient à se hisser à un niveau collectif et mondial. Il ne représente plus l'individu en tant que tel, pris dans son égo et ses passions, mais va au delà, il devient l'Homme avec un grand H, l'homme qui comprend ce qu'est la divinité et la dépasse... avant de revenir sur terre, parmi la vie "normale", prosaïque et pleines de passions, des hommes, et tente de leur enseigner ce qu'il a appris.

Voilà en quelques lignes succincte sa thèse, qu'il étudie avec nous dans le moindre détail : les différentes étapes par lequel le Héros doit passer dans sa quête, les différents symboles que l'on retrouve dans la plupart des mythes du monde, le tout abondamment illustré d'exemples, avec les textes originaux, décryptés en détails. J'ai par exemple appris, qu'au départ, Adam de la bible représentait autant le principe masculin que le féminin ! Et je sais pourquoi XD

(...)

Vous l'aurez sans doute compris, j'ai totalement adhéré à ce livre, complexe mais passionnant. J'ai le sentiment, en refermant ces quelques pages, de mieux comprendre la psychologie humaine et ses symboles. Je crois que ce livre aide à faire un bout de chemin avec le Héros
Je le conseille donc chaudement. Si vous avez un petit bagage philosophique et/ou mythologique cela vous aidera mais je ne crois pas que cela soit tellement indispensable. Je pense qu'avant tout, il faut avoir l'esprit ouvert à la réflexion. Ensuite il suffit de se laisser guider En tout cas moi ça me donne envie de me remettre à Freud, à l'anthropologie, aux mythes etc !
5/5

Lien : http://chezlaventurierdesrev..
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Dans cet essai de mythologie comparée, Joseph Campbell, professeur de mythologie, nous expose sa théorie du monomythe. le héros, et ce peu importe son continent d'origine, subira exactement le même schéma archétypal.
Qu'il s'appelle Ulysse, Jésus ou plus récemment Néo (Matrix) ...

Tout commence bien sûr par un appel à l'aventure, que le héros peut accepter ou décliner. Pour l'homme qui aura accepté cet appel, un adjuvant (une aide surnaturelle) l'aidera au début de sa quête. le premier seuil franchit marque la première étape qui le conduira aux premières épreuves.
S'ensuivent différentes rencontres : la déesse, la femme tentatrice ...
Avant le retour à la maison,

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

la route n'est pas encore terminée. La finalité de cette aventure est avant tout de rendre cet homme meilleur. Aussi devra-t-il passer par le don de soi. Une forme d'apothéose.

Ces mythes, véritables métaphores des hommes, existent pour rendre l'homme meilleur. On leur donne de nombreuses fonctions : expliquer le monde, former l'individu et le rendre meilleur au sein de ses semblables, refléter l'univers des rêves (le mythe renvoyant à l'insconscient collectif), voire même être le miroir de la pensée divine. Il serait vain de ne pas rendre compte du mythe dans son ensemble. Il possède toutes ces fonctions-là.

Au départ du mythe, il y a le rêve, formé par notre inconscient. Puisque la principale fonction des mythes a toujours été de fournir à l'homme une aide pour aller de l'avant, à faire face à ses fantasmes qui le freinent. L'homme est en effet entravé par un schéma qui perdure depuis sa plus tendre enfance. Ce lien avec cette mère qui l'empêche souvent de grandir, et ce père vu comme un rival qu'il faudra combattre pour le dépasser. Idée récurrente chez Sigmund Freud que reprend ici Campbell. le mythe permettra justement à l'homme d'accéder à un autre niveau, de grandir. Telle est la première fonction du mythe.

Même si le livre a été écrit en 1949 (il s'agit d'une réédition), il reste un "must read" pour le lecteur fan de mythologie (selon la légende, George Lucas a même lu ce livre quand il a écrit Star Wars. Rien que ça.)
C'est un essai dense, fourni, dont je relirai certains chapitres. Joseph Campbell fournit ici un travail titanesque qui compare les mythes les plus connus : religion chrétienne, bouddhiste, mythologies grecque, romaine, aztèque voire même esquimaude ...
Dans sa conclusion, on se rend bien compte qu'écrire après la seconde guerre mondiale n'était pas anodin. C'est une conclusion assez pessimiste : pour lui le mythe tel qu'il a été inventé dans l'antiquité n'existe plus. Il lui faudra se renouveler pour revenir. Bien sûr, on sent bien là la perte de la foi après cette effroyable catastrophe humaine.
Plus de cinquante ans après, on se rend bien compte que le mythe est toujours présent dans nos sociétés. Il est même la base même de notre condition d'homme. Nous faire rêver, apprendre à nous dépasser, trouver des leçons, non, le mythe est toujours indispensable à l'homme.
Lien : http://leiloona.canalblog.co..
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Dans cet essai de mythologie comparée, Joseph Campbell, professeur de mythologie, nous expose sa théorie du monomythe. le héros, et ce peu importe son continent d'origine, subira exactement le même schéma archétypal.
Qu'il s'appelle Ulysse, Jésus ou plus récemment Néo (Matrix) ...

Tout commence bien sûr par un appel à l'aventure, que le héros peut accepter ou décliner. Pour l'homme qui aura accepté cet appel, un adjuvant (une aide surnaturelle) l'aidera au début de sa quête. le premier seuil franchit marque la première étape qui le conduira aux premières épreuves.
S'ensuivent différentes rencontres : la déesse, la femme tentatrice ...
Avant le retour à la maison,

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

la route n'est pas encore terminée. La finalité de cette aventure est avant tout de rendre cet homme meilleur. Aussi devra-t-il passer par le don de soi. Une forme d'apothéose.

Ces mythes, véritables métaphores des hommes, existent pour rendre l'homme meilleur. On leur donne de nombreuses fonctions : expliquer le monde, former l'individu et le rendre meilleur au sein de ses semblables, refléter l'univers des rêves (le mythe renvoyant à l'insconscient collectif), voire même être le miroir de la pensée divine. Il serait vain de ne pas rendre compte du mythe dans son ensemble. Il possède toutes ces fonctions-là.

Au départ du mythe, il y a le rêve, formé par notre inconscient. Puisque la principale fonction des mythes a toujours été de fournir à l'homme une aide pour aller de l'avant, à faire face à ses fantasmes qui le freinent. L'homme est en effet entravé par un schéma qui perdure depuis sa plus tendre enfance. Ce lien avec cette mère qui l'empêche souvent de grandir, et ce père vu comme un rival qu'il faudra combattre pour le dépasser. Idée récurrente chez Sigmund Freud que reprend ici Campbell. le mythe permettra justement à l'homme d'accéder à un autre niveau, de grandir. Telle est la première fonction du mythe.

Même si le livre a été écrit en 1949 (il s'agit d'une réédition), il reste un "must read" pour le lecteur fan de mythologie (selon la légende, George Lucas a même lu ce livre quand il a écrit Star Wars. Rien que ça.)
C'est un essai dense, fourni, dont je relirai certains chapitres. Joseph Campbell fournit ici un travail titanesque qui compare les mythes les plus connus : religion chrétienne, bouddhiste, mythologies grecque, romaine, aztèque voire même esquimaude ...
Dans sa conclusion, on se rend bien compte qu'écrire après la seconde guerre mondiale n'était pas anodin. C'est une conclusion assez pessimiste : pour lui le mythe tel qu'il a été inventé dans l'antiquité n'existe plus. Il lui faudra se renouveler pour revenir. Bien sûr, on sent bien là la perte de la foi après cette effroyable catastrophe humaine.
Plus de cinquante ans après, on se rend bien compte que le mythe est toujours présent dans nos sociétés. Il est même la base même de notre condition d'homme. Nous faire rêver, apprendre à nous dépasser, trouver des leçons, non, le mythe est toujours indispensable à l'homme.
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Un traité de mythologie qui part d'un postulat simple voir simpliste : tous les mythes sont bâtis sur le même schéma - le monomythe.
La démonstration est à l'américaine bien sûr - point de thèse, antithèse ni foutaise - mais une suite d'arguments historiques, littéraires, couvrant un nombre de civilisations et d'époques totalement impressionnant et organisés de telle manière qu'il soit impossible d'échapper à l'implacable logique. Pour celui qui accepte cette logique inductive typique des publications américaines, le propos est profond, argumenté et se lit avec bonheur.
On peut sans doute regretter que cette logique élimine d'office tous les mythes qui n'irait pas dans le sens de la démonstration. Mais on doit reconnaître à cette méthode un effet pédagogique certain et une facilité de lecture qui est un vrai confort pour un lecteur non spécialiste de mythologie comparée (ce qui est largement mon cas !).
On en sortirait presque avec l'envie d'appliquer la recette - car c'est un véritable manuel d'écriture d'histoire mythique- et de se mettre à écrire soit même des histoires inspirée du modèle proposé. Au delà de Georges Lucas, il est fort possible que la recette proposée fasse naître quelques beaux moments de littérature ou de cinéma.
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Le héros aux mille visage est un de mes livres de chevet. Cela faisait longtemps que je connaissais l'ouvrage de Joseph Campbell car souvent cité dans des livres de cinéma et autres critiques de film, et j'attendais donc patiemment une édition française. Même si j'avais loupé le coche de la parution, je me le suis procuré il y a peu et je n'ai pas été déçu :
C'est un livre somme, une somme hallucinante de savoirs, qui parcourt la structure même des mythes d'une grande partie des civilisations historiques. Même si l'on peut discuter de la théorie présentée (l'interconnexion de toutes les civilisations qui fonctionne sur des mythes communs), c'est un véritable trésor d'érudition écrit dans une langue simple et jamais sibylline. À ce titre, j'ai beaucoup aimé le chapitre « Initiation », qui, à travers des exemples de mythes japonais, africains ou latin, est un condensé des grands thèmes de la littérature (« l'initiation n'est autre qu'un condensé de la « vie ») et décrypte brillamment « l'humain » à travers un alibi historique.
Je ne m'en lasse pas : un grand livre, assurément.
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