AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur 3 fois plus loin (41)

Les cadavres carbonisés me souriaient, les lèvres étirées par la chaleur sur des dents d'une incroyable blancheur. Ils semblaient m'inviter dans leur danse macabre. Leur cage thoracique éclatée par la chaleur laissait deviner des entrailles parcourues de flammèches. Le cœur. Leur cœur est en train de fondre, ai-je songé à cet instant. Et le mien ? Qu'allait-il devenir ?
Commenter  J’apprécie          10
Il n'était alors question que de survivre, échapper à l'enfer, tromper celui qui m'avait conduit là, au bord de ma propre folie, au seuil de l'aliénation où je fus le seul à basculer.
Commenter  J’apprécie          10
Partout s'élevaient de grands feux rouges et malodorants. Dans les braises incandescentes, des corps partiellement carbonisés se ratatinaient. Il fallait fuir sans délai, faute de quoi le rideau brûlant allait se refermer sur moi. Sans hésiter, je me suis élancé à travers le brasier. Des charbons ardents ont reçu mes pieds, puis mon dos et l'arrière de mon crâne. Le contact n'a duré qu'une fraction de seconde, mais la douleur, fulgurante, m'a laissé des cicatrices pour le reste de mon existence.
Commenter  J’apprécie          10
L'instinct de survie transforme l'homme en bête furieuse. Et la bête joue des coudes, donne des coups de pied et de poing, se contorsionne tant que rien en cet instant ne pourrait la vaincre. L'envie de vivre est une véritable décharge de violence.
Commenter  J’apprécie          10
L'instinct de survie transforme l'homme en bête furieuse.
Commenter  J’apprécie          10
Aujourd'hui encore, je ne saurais dire ce qui m'a aidé, la chaleur grandissante, la transpiration de mon propre corps, les fluides des autres ? Bien avant que mes yeux voient à travers les fumées épaisses, ma main a compris ce qui m'entourait. Mes doigts se sont accrochés à une matière molle, ils ont tiré dessus. La vie contre la vie. Oui, mes doigts se sont recroquevillés autour d'un membre, un bras sans doute, je ne le saurai jamais, et ont tiré. Fort ! Si fort ! J'entendrai éternellement le craquement qui s'en est suivi. Ma main s'est hissée au-dessus de la masse, mon bras ensuite, mon coude s'est posé sur d'autres chairs molles et peu à peu, lentement, mon corps a glissé, s'est frayé un chemin jusque vers la sortie. Le point culminant d'un monceau de cadavres. En prenant appui pour m'extraire totalement de cette ignominie, ma main gauche s'est refermée sur un visage, mes doigts ont fouillé l'intérieur d'une bouche, ont palpé une langue froide. De ce corps d'enfant, la vie s'en était allée. De celui-ci, et de tous ceux que j'ai pu toucher en m'agitant comme un diable.
Commenter  J’apprécie          10
Dans l'enfer qui m'a mené où je suis aujourd'hui, cet enfer où je repris enfin conscience, une phrase dont le sens m'échappait alors m'obsédait. Plus jamais ça ! D'épaisses volutes de fumée noire s'élevaient lentement vers la frondaison et l'air, saturé d'humidité, emprisonnait les vapeurs âcres sous la canopée, bien avant qu'elles n'atteignent l'éther où mille milliards d'étoiles ne brillaient que pour elles-mêmes. Dans cet épais brouillard toxique, où se mêlaient cendres et débris, mes yeux peinaient à rester ouverts. J'étais sur le point d'abandonner, tant la fatigue me tirait vers le renoncement. Comment espérer, dans ce déferlement d'horreurs où plus aucune plainte ne montait du tas humain ? Pourtant, il devait exister un sens à cette horreur. Un sens à ma présence dans ce lieu oublié de Dieu. Cette chaleur, ces odeurs immondes, cette quasi-impossibilité de respirer. Plus jamais quoi ?
Commenter  J’apprécie          10
Depuis que notre espèce s'est dressée au-dessus des herbes, elle rase plus vite qu'elle ne bâtit, coupe les têtes plus vite qu'elles ne poussent et rivalise dans l'horreur, sur tous les continents, à toutes les époques et depuis la nuit des temps.
Commenter  J’apprécie          10
En regard des autres êtres vivants, l'humanité possède une magnifique propension à créer et dans le même temps, son exact contraire. Car le plus grand de ses talents est celui de la destruction.
Commenter  J’apprécie          00
Et si on s'arrêtait, l'espace de quelques instants, sur les tenants du destin des hommes, qu'y verrions-nous ? Cette question m'a hanté tant de fois, et pourtant, je me suis toujours heurté à la même réponse.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (287) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Malhorne (tome I)

    Comment se prénomme le chef de la tribu des Kayapos

    Mlotec
    Pokétan
    Arinaou
    Pakéra

    14 questions
    20 lecteurs ont répondu
    Thème : Malhorne, tome 1 : Le trait d'union des mondes de Jérôme CamutCréer un quiz sur ce livre

    {* *}