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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une fleur en enfer marque le retour d'Alper Kamu, cinq ans, lecteur de philosophe, cynique, désespéré par la vie (« Je comprends la vie, seulement, je ne parviens pas à m'y résigner ») et enquêteur hors pair. Ici, Alper se trouve confronté à deux mystères. D'abord la mort de son oncle qui semble avoir vécu un amour déçu et/ou impossible, ce qui ne peut que toucher l'enfant qui tend à tomber amoureux de toutes les femmes qu'il croise. Ensuite celle du fils handicapé d'une drôle de famille qui vient de s'installer dans son quartier décrépit d'Istanbul. Et puis il y a bien sûr les tensions diplomatiques qui règnent entre les enfants du pâté de maison et ceux du quartier voisin qui pourraient tourner à la guerre ouverte…
On a déjà dit ici le plaisir que l'on avait eu à découvrir Alper Kamu avec L'assassinat d'Hicabi Bey. Il en va de même avec Une fleur en enfer dans lequel on retrouve les séduisants ingrédients du premier roman d'Alper Canigüz : un regard mordant sur la société turque, un sens aigu du décalage, de et une atmosphère oscillant entre la fable humoristique et le conte pessimiste.
Et si l'on peut toujours rester de prime abord circonspect face à ce narrateur de cinq ans à l'éloquence d'adulte, Canigüz parvient néanmoins à le rendre presque crédible en l'affligeant plus encore que dans son précédent roman de caractéristiques propres aux enfants de cet âge. Ainsi le voit-on s'endormir en pleine enquête à l'heure de la sieste, avoir le béguin pour toute les jeunes adultes qui lui portent de l'attention et, surtout, se prendre à rêver entre deux investigations, sur une magnifique voiture à pédales. Ce sont ce décalage constant, cette capacité à enchaîner les situations cocasses et les aphorismes cyniques de son personnage et ce portrait ciselé de la société stambouliote qui, une fois encore, permettent à Alper Canigüz d'attraper le lecteur pour ne plus le lâcher.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Alper Kamu (ce nom ne vous rappelle pas un certain auteur français ?) a cinq ans et vit à Istanbul. A la lumière de ses réflexions ou des ses actes, c'est un enfant... carrément précoce ! Et évacuons tout de suite la question, sa "maturité" m'a quand même franchement gêné durant une bonne partie de la lecture. Je me disais sans cesse : "enfin, un gamin de cinq ans ne peut pas penser ceci, ne peut faire cela". Bref, j'avais beaucoup de mal à trouver cela crédible. Et puis, j'ai fini par m'y faire, dépasser le truc. Et je me suis mis à vraiment apprécier ce gamin, ses reflexions amusantes et pleines de naturel, ses enquêtes touchant à des secrets de familles (y compris la sienne), la vie de son quartier et son ambiance "guerre des boutons". "Une fleur en enfer "est un roman frais, léger, impertinent. Allez, je rajoute même une quatrième étoile, tiens !
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Un certain nombre d'aspects inscrivent ce deuxième roman policier de l'auteur turc Alper Canigüz dans la continuité avec le précédent, L'assassinat d'Hicabi Bey, avec cependant des éléments de complexification qui contribuent à me le faire juger plus mature et accompli.
Dans la continuité, nous retrouvons le héros, Alper Kamu (référence à Albert Camus, suggérée pas assonance), qui a toujours cinq ans, les mêmes caractéristiques intellectuelles et caractérielles, les mêmes moments de spleen et questionnements adultes notamment sur ses rapports à l'autre sexe... Les petits chenapans du quartier populaire continuent d'avoir une part importante dans le récits, de par leurs relations avec Alper et leur « guerre des boutons » entre eux. Les deux représentants de la justice, le commissaire adjoint Onur Çalışkan et le procureur Metin Bilgin ont aussi un rôle (encore plus) fondamental dans la fabula. Enfin, l'on retrouve aussi une histoire dans l'histoire, de nature fantastique et métaphysique encore, écrite et italiques, sous la forme, cette fois, non d'une hallucination par auto-intoxication mais d'une fable contée par le père du petit garçon.
Parmi les éléments de complexification, nous sommes confrontés dès le début du récit à deux décès : celui, pour cause naturelle, de l'oncle paternel d'Alper, et celui, par meurtre – en fait, un assassinat – d'un enfant du voisinage de notre petit détective. le meurtrier avoué, frère de la victime et environ du même âge qu'Alper, s'avérera ne pas l'être, grâce à l'enquête de celui-ci qui, cependant, pour avoir révélé sa découverte à l'assassin avant qu'à la police, se mettra en danger de vie, d'où un long chapitre trépidant de suspense... qui n'est pas la chute du roman, laquelle, beaucoup plus intimiste et psychologique, concernera l'autre décès.
Outre l'imbrication de ces deux histoires de mort, le lien de parenté du défunt adulte avec le petit détective affecte beaucoup ses parents, et lui permet de voir clair dans les causes de leurs rapports si tendus, déprimés et névrotiques – que nous n'avions qu'aperçus avec le sourire dans l'opus précédent. Dans ce roman-ci, les parents sont donc des personnages d'une épaisseur psychologique significative, grâce à leur passé et aux secrets de famille, et Alper est confronté aux relations conjugales adultes dans le plus cru et douloureux questionnement sur ses propres origines et sa place auprès du couple parental. Par conséquent, le personnage d'Alper gagne aussi en profondeur, et ses comportements dépressifs ne sont plus qu'uniquement anecdotiques.
Le style est sensiblement identique à celui que nous connaissons déjà, alternant les registres de langue et jouant constamment sur le décalage entre l'âge mental d'Alper et son quotidien ainsi que son imagination foisonnante de petit garçon.
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