décrire, c’est-à-dire détacher intellectuellement dans le continuum du monde un objet
Tu te rappelles cette plaisanterie : dans un couple, tous les malentendus sont possibles car on se croit deux quand en fait on est toujours six - celui que je suis, celui que tu es, celui que tu crois que je suis , celui que je crois que tu es, celui que je crois que je suis, celui que tu crois que tu es.
De certains de tes amis tu pourrais dire qu'ils sont des imposteurs de l'existence: ils n'ont jamais été convaincus de la légitimité de leur présence au monde. ....
Pour ceux-là, cette posture inaugurale, être debout sur la terre, ne va de soi. Mystère de ce qui a sans doute été retiré dès la naissance, l'amour qui seul peut nous donner à croire que nous sommes attendu, désiré.
Cela l'a appris que le sentiment d'imposture n'avait rien à voir avec la valeur. Ce n'était décidément qu'une représentation, de la case et de soi-même
Tu te rappelles cette plaisanterie : dans un couple, tous les malentendus sont possibles car on se croit deux quand en fait on est toujours six - celui que je suis, celui que tu es, celui que tu crois que je suis, celui que je crois que tu es, celui que je crois que je suis, celui que tu crois que tu es.
Le doué, même troisième ou quatrième quand il n'a pas fait d'efforts, sera toujours plus élégant que le méritant.
Nous pensons, secrètement, à notre insu, que la naissance, la première formation, l'ascendance, inscrivent en nous une nature et que celle-ci finit par nous rattraper, quoi que nous ayons fait pour nous inventer. Chimères. Mais autant regarder les fantômes dans les yeux : Gary se fit Ajar.
tu ne sais pas pourquoi "imposteur" n'existe pas au féminin. Hypothèse de Camille qui te paraît un peu tirée par les cheveux (...) mais bon : on remarque que parmi les mots français qui ne connaissent pas le féminin (ou seulement depuis peu), on trouve ceux qui expriment des fonctions auxquelles est attaché du pouvoir : ministre, directeur de cabinet, conseiller d'Etat (pouvoir réel), écrivain, auteur, peintre (pouvoir symbolique), etc. Or, pour être (ou se sentir) imposteur, il faut occuper une place qui corresponde à un minimum de pouvoir (ce que tu as déjà formulé plusieurs fois : pour se sentir imposteur, il faut avoir réussi). (...) pour qu'un imposteur existât au féminin, il eût fallu que la nécessité s'en fît sentir, c'est-à-dire qu'il y eût des femmes ayant du pouvoir, ou le briguant, ou en jouant. Or la chose est si récente qu'on n'a pas eu le temps (le besoin) d'inventer le féminin de ce substantif.
L'individu souverain, qui n'est semblable qu'à lui-même, dont Nietzsche annonçait la venue, est désormais une forme de vie commune.
Tes imposteurs à toi sont monnaie courante, ils ne le sont pas dans tous les aspects de leur vie mais souvent dans l'un seulement - pas de pot aux roses à découvrir, contrairement à ce qu'ils redoutent, ils ne seront jamais démasqués parce qu'ils ne portent pas de masque. Ils finiront peut-être par terrasser leur chimère et personne ne s'en apercevra, car c'était une affaire tout à fait intime.