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Critique de Rodin_Marcel


Cantaloube Thomas (1971-) – "Requiem pour une république" – Gallimard-NRF Série noire, 2019 (ISBN 978-2-07-278756-0) – format 21x14cm, 540p.

Né en 1971, ayant vécu une bonne partie de ces dernières années aux États-Unis, l'auteur n'a qu'une connaissance fort indirecte de l'époque dont il traite dans ce roman, à savoir la guerre d'Algérie et ses conséquences sur le sol de la métropole.
Cela se constate rapidement, car il n'apporte rien de nouveau, se bornant à ressasser ce qui constitue dorénavant une sorte de "vulgate" sur ce sujet, vu depuis un angle qui se dit et se croit "de gauche", centré sur les "hor-r-r-r-r-ibles" agissements des forces de police en collusion avec l'extrême-droite telle que l'extrême-gauche se la représente (là encore, rien de plus dans ce roman qu'un tissu de lieux communs).

Chaque chapitre est précisément daté (de septembre 1959 à avril 1962). le récit intègre des personnages et services réels, que l'auteur fait parler et met en scène dans leur vie quotidienne : Jean-Marie le Pen (p. 107), Mitterrand le "ministre à tout faire de la IVe République" (p.133), le SAC (service d'action civique – p. 184), Michel Debré (p. 272), Céline et Claude Gallimard (p. 457) sans oubllier Maurice Papon.

Journaliste à "Mediapart", cet auteur a l'habitude de romancer l'actualité de façon à ce qu'elle corresponde à sa vision du monde. Cela manque toutefois d'approfondissement : pour ne prendre que Mitterrand, l'auteur relate le ridicule auto-attentat soigneusement organisé par celui qui fut l'homme politique le plus fourbe de sa génération, mais il ne fait qu'une très très brève allusion à sa responsabilité dans le déclenchement du soulèvement algérien, omettant de mettre en perspective historique la situation catastrophique dont De Gaulle hérite lors de son retour au pouvoir en 1958.

Je n'apprécie guère qu'un auteur se serve d'un sujet historique pour illustrer ses croyances politiques à grand renfort de lieux communs.

Sur le thème de la Guerre d'Algérie, il existe des romans ou témoignages plus nuancés, écrits par des auteurs bénéficiant d'une approche personnelle directe de leur sujet, comme par exemple :
Georget Philippe – "Les violents de l'automne"
Belezi Mathieu (pseudonyme de Gérard Martial Princeau, né vers 1947-48) - «C'était notre terre»
Blas de Roblès (Jean-Marie) – "Dans l'épaisseur de la chair"
Mauvignier Laurent - «Des hommes» - éditions de Minuit, 2009
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