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Critique de jmb33320


« La nouvelle s'était répandue que nous avions reproduit les têtes de Flesselles et De Launay. Lorsque, à présent, quelque individu subissait le même sort qu'eux, à savoir qu'on les découpait en proportions inégales, on s'adressait à nous pour en obtenir une réplique valable, afin que, par la suite, une fois les passions apaisées et le soleil levé, l'on pût apprécier les faits d'un oeil plus rationnel. »

Et reproduire en cire diverses parties du corps humain, en privilégiant tout de même les têtes plutôt que les bas morceaux, Petite sait faire. Née Marie Grosholtz, à Strasbourg, en 1761, la future Madame Tussaud part à l'âge de six ans avec sa mère à Berne. Celle-ci a trouvé un emploi de bonne à tout faire qui leur permettra de fuir la misère qui les a toujours accompagnées.

Leur employeur est une figure étrange, un certain Docteur Curtius, qui vit des moulages de diverses pièces et organes du corps humain qu'il réalise pour un hôpital bernois. Il vit seul, est quelque peu maniaque et ne communique guère avec qui que ce soit jusqu'à leur arrivée. Bien vite la mère de Petite disparaît du tableau de ce théâtre de marionnettes qu'est la vie. Curtius prend Petite sous son aile. Elle a alors seulement six ou sept ans. Elle devient son employée et il lui apprend beaucoup de ce qu'il sait de son métier particulier. Curtius décide de partir pour Paris. Il l'emmène avec lui.

Ce sont leurs aventures, souvent cruelles et légèrement horrifiques, que nous conte Edward Carey dans ce roman savoureux, qui a pour scène principale le Paris (et Versailles) de la fin du règne de Louis XVI à la Terreur. Puis du Premier Empire.

Beaucoup de références viennent en mémoire à la lecture de ce roman très réussi : Sterne pour l'humour pince-sans-rire, Dickens pour l'étrangeté de certains de ses personnages. Celui de Marie est évidemment au centre puis qu'elle en est la narratrice. Pour avoir ensuite cherché des éléments biographiques de la vraie Madame Tussaud, je peux dire que, même si on a parfois du mal à le croire, Edward Carey en a presque toujours respecté les grandes lignes. Mais bien sûr, beaucoup de scènes étranges et grandguignolesques sont uniquement le fruit de son imagination !

Je remercie les éditions du Cherche-Midi et NetGalley pour m'avoir donné accès à l'édition numérique de ce livre.
#Petite #NetGalleyFrance
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