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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une belle découverte ce récit écrit sans prétention qui laisse une trace de ce qu'était la vie quotidienne dans nos campagnes du début des années 1900 à 1977.

Tout à fait dans le style de la vie d'un simple, d'Émile Guillaumin, Émilie Carles nous raconte son enfance, puis sa vie de femme et d'institutrice dans une région montagneuse et rude.

L'histoire d'une femme humaniste et engagée qui a son niveau aura essayé de faire le monde meilleur, aux côtés de son mari anarchiste libertaire.

Un moment de lecture intéressant, qui nous rappelle les grands bouleversements du siècle dernier. le témoignage précieux d'une institutrice d'un autre temps.
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J'ai trouvé ce récit dans une boîte à livre, une vieille édition à la couverture rouge. Je savais que nous allions partir découvrir la clarée quelques mois plus tard alors je l'ai gardé précieusement de côté. Une soupe aux herbes sauvages fut une merveilleuse lecture de vacances. Quel plaisir de le lire sur les bords de la Clarée, quel écho cela à trouvé en moi. J'ai été émue par l'actualité - voire l'avant-gardisme de ses propos. Emilie Carles raconte sa vie, une vie parmi tant d'autres : la montagne, les paysans, la terre dans ce qu'elle a de plus noble et de plus rude. Cette femme a traversé un siècle fait de changements, si lent dans les campagnes reculées. Elle a traversé les guerres, les deuils, les âges et sa foi en l'humanité en est restée intacte. Un récit à emporter, à dévorer, à prêter tant il fait du bien, tant il rappelle ce qu'il ne faudrait jamais perdre de vue.
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Splendide récit , emprunt d'une immense humilité. Je revois et entend ma grand mère à travers les pages de ce livre. La vie n'était décidément pas simple à l'époque . A mettre entre toutes les mains qui ont du mal à apprécier le confort de notre vie au 21e siècle…
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Cet été, direction le Briançonnais : grimpées de l'Izoard, de la Bonnette, d'Allos, debout sur les pédales de mon infernale machine et belles balades entre ciel et terre. C'est justement en randonnée qu'on a le temps d'ouvrir des bouquins et se laisser emporter dans d'autres univers. Dépaysement total. Physique et littéraire.
Je me souvenais avoir dévoré l'autobiographie d'une institutrice hors-normes il y a quelques années, confortablement installé dans un fauteuil. Je prenais un certain plaisir à m'y replonger, grandeur nature, face aux montagnes dont l'auteur a admiré toute sa vie, à deux pas des vallées où elle a vécu, à l'écoute d'une nature identique (presque), observant les mêmes gestes des derniers paysans restés au pays (avec l'aide de quelques machines), respirant le même air (enfin, un soupçon de pollution en plus).
Emilie Allais est née avec le siècle (le XXème, je précise) à un jet de pierre de Briançon, dans la sublime vallée de la Clarée qui va mourir au pied du Mont Thabor (en faire le tour, sur les magnifiques sentiers balisés reste un des moments forts d'une vie, je vous l'assure). Fille de paysan et, accessoirement, contrebandier (il fallait bien arrondir les fins de mois), et avant dernière d'une fratrie imposante, Emilie connait le dur labeur des gens d'ici, rudes et épais, taillés dans le roc, ces cailloux qui donnent aux Alpes du Sud son côté minéral, pour lesquels l'école est une perte de temps, spécialement lorsqu'il faut rentrer coûte que coûte les foins. Car, il y a un siècle, ça ne lambinait pas au parc à jeux : dès 7 ou 8 ans les enfants étaient propulsés gardiens de troupeaux, commis à tout faire, sans congé ou RTT ni sécurité sociale. On ne remplissait pas les salles d'attente des médecins, même dans les cas graves (elle faillit mourir à l'âge de six ans). Pourtant Emilie aime l'école et, à une époque où l'instruction faisait office de formidable ascenseur social, son institutrice, le directeur de l'école et même le recteur la poussent à continuer. le père finit par céder : Emilie deviendra professeur. C'est compter sans la première guerre mondiale qui va toucher cette famille dans sa chair, comme tant d'autres. Emilie finira par devenir institutrice, allant d'un village reculé au fond d'une vallée en hameau perdu là-haut sur la montagne. Sa force : elle connait bien les mentalités des gens de la terre et sait comment les prendre. Toute sa vie, elle n'aura de cesse d'éduquer davantage qu'instruire leurs rejetons, leur expliquant les méfaits de l'alcoolisme et l'importance de savoir lire et posséder de l'instruction.
Puis un jour, elle rencontre François Carles, un ouvrier qui va changer sa vie. Profondément antimilitariste, situé bien à gauche tout en aimant le travail bien fait, eux deux vont développer ce qu'on appellerait dorénavant un gîte dans cette vallée sublime.
Ce qu'il y a de passionnant dans le récit de cette vie, c'est justement ce décalage entre un milieu et des idées (qui ne restent pas seulement des idées mais sont mises en pratique dans la vie de tous les jours). Cette force de caractère de celles et ceux qui vivent selon leurs principes et font tache d'huile autour d'eux mérite le respect le plus profond. Tolérants en pleine guerre civile, intègres au coeur de la Mafia, altruistes parmi les comportements les plus racistes et xénophobes, avant-gardistes aux idées réformistes au milieu de réactionnaires passés d'âge : ces hommes et ces femmes qui se redressent face à l'adversité, refusant de courber l'échine devant l'oppresseur ou, tout simplement, entendant vivre leurs idées en les faisant admettre autour d'eux forcent la plus haute considération. Toute sa vie, Emilie Allais devenue Emilie Carles, restera fidèle à ses principes, n'hésitant pas, à 70 ans passés, à manifester dans le centre ville de Briançon contre le projet immonde d'une autoroute en projet, défigurant sa belle vallée.
De telles personnes méritent d'être appelées Madame. Alors, merci Madame Carles.
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Emilie Carles nous offre avec une générosité incroyable le récit de sa vie, issue d'une famille de paysans survivant tout juste dans les Hautes-Alpes au début du 20ème siècle, toute en rigueur, mais baignée de bienveillance et de justice (on dirait aujourd'hui d'amour, mais la pudeur des sentiments de l'époque ne le permettait pas).
Sans misérabilisme ni recherche d'exotisme, elle peint un tableau vivant de cette région de France, de l'état d'esprit de cette population simple à travers le temps (elle est décédée en 1977). Elle transmet son amour pour la nature, adorée pour sa beauté et ses ressources, et crainte pour la violence qu'elle fait subir aux hommes, aux animaux et aux récoltes...
Elle décrit aussi avec précision la naissance de son engagement politique et sa mise en oeuvre, à son échelle de simple institutrice et citoyenne de son village et de sa région.
C'est une grande dame d'une simplicité merveilleuse que l'on aurait aimé avoir comme amie, et ce livre - que je découvre tardivement après en avoir longtemps entendu parler - rejoint mes préférés, pour l'espoir qu'il insuffle encore malgré la période bien morose et anxiogène que nous vivons aujourd'hui.
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Merci Émilie. Je t'ai découverte quand j'avais 22 ans.Tu as enfermé pour moi l'âme de la Clarée, de Briançon à Fontcouverte, ce paradis que d'aucun appelle le petit Canada en automne. Chaque sommet que j'atteins me rappelle combien la volonté d'être est un long travail. Nul autre ne m'a parlé de ce que je ressens quand je divague , comme toi Jadis, dans ces pentes vertes, ces rochers abruptes et ces torrents impétueux qui nous façonnent...
Si pour certains, lire ce livre sera un rite initiatique, pour d'autre il rappellera parfois l'univers du désert des tartares, où la dureté des sommets et la beauté des paysages ont le dont de nous transformer et rappelle parfois que "la nature est un temple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles". Émilie ton temple est toujours là, toi qui l'a tant défendu. Quand la lecture devient un voyage, personne ne peut ignorer ton oeuvre...
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Une soupe aux herbes sauvages est une autobiographie d'Emilie Carles (1900-1979) que j'ai beaucoup aimé !

L'autrice est née dans un petit village des Alpes, elle raconte son enfance dans une famille de paysans pauvres, puis comment elle est devenue institutrice, son combat pour l'accès à l'instruction pour tous les enfants, ses idéaux de liberté, une pointe de féminisme et de défense de sa vallée face à un projet de construction d'autoroute.

Elle a vécu les 2 guerres mondiales, a eu beaucoup de malchance dans sa vie mais c'est une femme forte et inspirante.
Pour être allée plusieurs fois dans la vallée de la Clarée, j'ai reconnu des lieux, des villages et je connaissais son histoire mais ce livre est un coup de coeur !
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Un superbe roman à découvrir absolument ! de ce récit sort une souffle, une vie qui tranparait entre les lignes et la vie rude de la campagne française est ici peinte pendant un demi siècle sans jamais paraitre ennuyeuse et on passe d page en page avec bonheur: un petit bijou à ne pas rater !
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Terrible, et prenant !
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Le portrait des Hautes-Alpes du XXe siècle. La rudesse des Hommes, le travail harassant et une vie douloureuse. Pourtant, ce livre et cette vie incarne l'espoir et le courage. Une grande dame...
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