« Ah c'est ça t'es un connard de justicier à la
Charles Bronson. » (p. 166). Après un justicier dans la ville sans justicier, (
Arrivederci amore, 2001) voilà, du même auteur, un justicier dans la ville avec justicier. Cette fois il manque la politique : pas de gauchiste à la dérive. le sexe et la mort se partagent l'avant-scène devant un rideau noir. Et la pièce est bien connue : « que justice soit faite ». le personnage usuel, ivre de la mixologie classique -1/3 brandy, 1/3 testostérone 1/3 vengeance -comme dans "Death Wish" (1974), fait le devoir de la police parce que le vieux commissaire mou ne pense qu'à sa retraite. le vengeur sans étoile passe de victime civilisée à bourreau barbare en deux pages, c'est vous dire comme tout cela est divertissant et cathartique. On en a tellement bouffé de ce genre de scénar, hormonal mais pas original, que forcément on cherche autre chose: une culture, des caractères, une ville… En vain. Tout ça pourrait se passer à Oslo ou à Palaiseau. Seule fantaisie de ce polar, le récit à deux voix : quand on n'en peut plus du justicier en goguette, l'assassin plein de regrets prend le relais. Il ne nous épargne rien de sa cellule où il ne se passe rien. Côté sexe, si d'ordinaire Bronson n'exige pas de coucher avec la femme de l'assassin, chez
Carlotto, ça se fait. (
Arrivederci amore) . le vengeur extorque du tueur ses richesses et les fesses de son épouse. Les deniers et le fessier, le pognon et le fion, le grisbi et le zizi, les écus et le cul. Che noia !