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sur 79 notes
Nord de l'Italie. Un braquage qui a vraiment mal tourné. Deux losers, le butin de la bijouterie dans un sac, tentent tant bien que mal de semer la police lancée à leurs trousses. Raffaello, en panique totale, prend en otage un gamin. Se sentant menacé, il le tue froidement, les hurlements de la maman déchirant l'air jusqu'à ce qu'elle reçoive une balle dans le ventre. Mais, il se fait bien vite rattrapé par les flics, son complice réussissant à s'échapper avec le butin. Condamné à perpétuité... 
Mais, quinze ans plus tard, il est condamné. Un cancer aura raison de lui d'ici 2 ans. Pour se racheter une bonne conduite et mourir en homme libre et par la même occasion riche, sa part du butin étant mise à l'ombre, il envoie une lettre à Silvano, le père et le mari des otages tués. Il lui demande un avis favorable à son recours en grâce. Mais, Silvano refuse. Il n'en a que faire de ses états d'âme, lui qui, depuis la mort de sa famille, vit telle une ombre, les souvenirs encore ancrés dans sa mémoire. Il désire avant tout retrouver le complice de Raffaello et assouvir sa vengeance. Bien vite, une idée germe alors: la libération de ce dernier ne pourrait-elle l'aider dans sa quête? 

Deux hommes qui s'affrontent. Deux âmes meurtries, emplies de haine. Construit habilement sur cette confrontation et donnant successivement la parole à chacun, ce roman noir, machiavélique et terriblement efficace ne laisse finalement que très peu d'espoir. Ce braquage, finalement, fera bien plus de victimes qu'il n'y paraît. Outre cette notion de justice, l'on est confronté à ces désirs de vengeance et de rédemption. Ce roman, bref mais dense et profond, nous interpelle. Qu'aurions-nous fait à la place de Silvano? D'une écriture efficace, parfois dure, l'auteur nous offre un roman d'une froideur implacable où les bons sentiments n'ont pas leur place. le dénouement est, là encore, surprenant. 

L'on entrevoit déjà L'immense obscurité de la mort...
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Raffaello et Silvano, deux faces d'une même pièce, celle du désir de rédemption et de vengeance.

Raffaello croupit en prison. Quinze ans plus tôt, il est arrêté pour braquage, tentative de fuite avec son complice, prise d'otage puis double meurtre.
Il a pris perpet'.
Silvano attend sa femme et son fils comme tous les jours. Clara et Enrico ne rentreront pas, froidement assassinés par leurs ravisseurs d'un jour.
Il a pris perpet'.
Aussi, lorsque le premier lui demande d'accepter un recours en grâce tout en jurant ses grands dieux qu'il regrette, Silvano n'y voit lui qu'un moyen d'assouvir enfin sa vengeance.

Roman crépusculaire à deux voix 100 % arabica , L'immense obscurité de la mort séduit de par son originalité et la psychologie des deux damnés particulièrement bien soignée.
Ni juge, ni partie, Carlotto évoque deux âmes perdues à la dérive que plus rien ne semble rattacher à la vie.
Si l'un semble être le pire des salopards, l'autre apparaît finalement ne pas valoir beaucoup mieux et c'est là que l'auteur fait très fort en inversant les rôles. L'on se prendra finalement d'un minimum de sympathie pour ce loser rongé par le cancer qui ne rêve plus que de finir ses jours au Brésil tout en estimant que le second, pour parvenir à ses fins, use de moyens plus que discutables.
L'enfer, c'est les autres qui vous ramènent cependant à vos propres démons.
Dualité de l'homme dans son immense complexité.
Un roman noir intelligent et poisseux qui, en plus de vous tenir en haleine, amène à une certaine réflexion quant au pardon, et ce d'où qu'il vienne..
L'immense obscurité de la mort, qui a éteint la lumière ?
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« Ah c'est ça t'es un connard de justicier à la Charles Bronson. » (p. 166). Après un justicier dans la ville sans justicier, (Arrivederci amore, 2001) voilà, du même auteur, un justicier dans la ville avec justicier. Cette fois il manque la politique : pas de gauchiste à la dérive. le sexe et la mort se partagent l'avant-scène devant un rideau noir. Et la pièce est bien connue : « que justice soit faite ». le personnage usuel, ivre de la mixologie classique -1/3 brandy, 1/3 testostérone 1/3 vengeance -comme dans "Death Wish" (1974), fait le devoir de la police parce que le vieux commissaire mou ne pense qu'à sa retraite. le vengeur sans étoile passe de victime civilisée à bourreau barbare en deux pages, c'est vous dire comme tout cela est divertissant et cathartique. On en a tellement bouffé de ce genre de scénar, hormonal mais pas original, que forcément on cherche autre chose: une culture, des caractères, une ville… En vain. Tout ça pourrait se passer à Oslo ou à Palaiseau. Seule fantaisie de ce polar, le récit à deux voix : quand on n'en peut plus du justicier en goguette, l'assassin plein de regrets prend le relais. Il ne nous épargne rien de sa cellule où il ne se passe rien. Côté sexe, si d'ordinaire Bronson n'exige pas de coucher avec la femme de l'assassin, chez Carlotto, ça se fait. ( Arrivederci amore) . le vengeur extorque du tueur ses richesses et les fesses de son épouse. Les deniers et le fessier, le pognon et le fion, le grisbi et le zizi, les écus et le cul. Che noia !
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Raffaello Beggiato prend perpète pour un braquage qui laisse deux victimes innocentes sur le carreau...Un petit garçon et une femme : la famille de Silvano.
Fou de chagrin, Silvano ne trouvera pas de repos tant que le complice de l'inculpé court toujours. Mais Raffaello n'est pas un donneur. La loi du silence est sacrée et une partie du magot l'attend quelque part au chaud à sa sortie...
Quinze ans plus tard, ce dernier atteint d'un cancer incurable demande la grâce. Or il doit d'abord obtenir le pardon de Silvano ...

Que ferait-on à sa place ?
Vengeance ou pardon... telle est la question
Un choix cornélien...finalement pas insoluble, pour une âme torturée.

Massimo Carlotto alterne les points de vue : un coup dans la peau de Silvano et un autre dans la tête de Raffaelo...Le premier une âme en peine , le deuxième qui purge sa peine. Deux hommes qui n'ont plus rien à perdre mais ont encore quelques rêves noirs ou roses à réaliser. Au fur et à mesure des chapitres les choix se précisent, les cou(p)s tordus et les pièces sacrifiées ne laissent plus beaucoup de doute quant à la fin à moins qu'un des deux la jouent fair play ? Peut-on rêver devant l'immense obscurité de la mort ?

Le scénario de l'auteur est diabolique, les personnages sombres et réversibles et la fin exotique.
Un très bon roman noir qui remue les tripes et les méninges
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Du grec au latin… Quelle est la recette idéale pour composer un bon Carlotto ?

Pour l'entrée, je vous conseille fortement de s'inspirer du démarrage détonnant de « Funky Guns » écrit par le grand auteur d'origine grecque George Pelecanos ("Un nommé Peter Karras", "Blanc comme neige", ...). Afin d'éviter le cliché italien, vous remplacez astucieusement le braquage d'une pizzeria par celui d'une bijouterie.

En revanche, pour pimenter à souhait cette mise en bouche, il faut impérativement conserver les meurtres des pauvres otages qui n'y sont évidemment pour rien dans l'histoire. Ainsi, malheureusement, une maman et son enfant vont donc tomber sous les balles des braqueurs dont un seul des deux fugitifs pourra s'échapper avec le butin conséquent de la bijouterie.

Sous forme de plat de résistance, rien de mieux que l'univers désespérant de la taule comme Edward Bunker l'avait décrit si brillamment de l'intérieur dans « La bête contre les murs ». (1)

Comme l'auteur américain, Massimo Carlotto a connu également les affres de la prison et peut faire ressentir comme nul autre la violence physique et psychologique de l'univers carcéral.

Autant Ron le taulard de Buncker est très jeune et espère sortir rapidement, autant Raffaello, qui a écopé de la perpetuité, ne peut espérer sortir que pour des raisons de santé. En effet, prisonnier durant quinze ans et atteint d'un cancer, Raffaello peut demander une libération anticipée à une seule condition : que le père et mari des deux victimes du braqueur, Silvano, accepte son recours en grâce.

Pour terminer le menu du jour, en guise de dessert, je vous suggère une dernière partie inattendue et machiavélique à l'image de l'excellent « Alex » de Pierre Lemaitre. Mais je ne vous donnerai pas la composition exacte du succulent final, histoire de ne pas vous dévoiler le bouquet final de ce menu à déguster sans modération.

Pensant découvrir un simple polar classique, « L'immense obscurité de la mort... » est en fin de compte un roman très noir, beaucoup plus complexe et ambigu qu'il ne parait. Jusqu' à y perdre ses repères et surtout son latin !

arrivederci e grazie a tutti…

Note : 4.5/5

(1) Je vous conseille plus que vivement la lecture du fantastique "Aucune bête aussi féroce". Juste inoubliable !


Ps : J'ai trouvé sur internet l'histoire de l'auteur résumée en quelques lignes et vous la restitue telle quelle :

En Italie, il existe une «affaire Carlotto», page sombre de l'histoire de la justice italienne qui faillit priver le monde d'une des plumes les plus attachantes du noir contemporain.

Étudiant de 19 ans engagé dans les mouvements contestataires d'extrême gauche, Massimo Carlotto est témoin, par une nuit de 1976, du meurtre d'une jeune femme. Après avoir tenté de la secourir, sans succès, il prévient la police, qui l'interpelle aussitôt. Accusé de meurtre, Carlotto est initialement acquitté, faute de preuves et d'une enquête rigoureuse, avant d'être reconnu coupable en cour d'appel sans que des faits nouveaux aient été révélés. En 1982, on le condamne à dix-huit ans de prison. Acculé au pied du mur, Carlotto s'enfuit en France puis au Mexique, avec un détour par Buenos Aires.

Capturé puis ramené en Italie à la fin des années 1980, il est cette fois condamné à seize ans de réclusion, et ce, en dépit des nombreuses irrégularités révélées lors du nouveau procès. Outrée, l'opinion publique s'enflamme. Si bien que, en 1993, le président de la République italienne, Luigi Scalfaro, prononce la grâce inconditionnelle de Massimo Carlotto. Les vestiges de ce passé douloureux, on les retrouve dans plusieurs de ses romans.
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Deux hommes, un braquage d'une bijouterie qui tourne mal. Une femme et son enfant abattus comme des bêtes par un des braqueurs qui carburait à la poudre Blanche.

Un mari et père dévasté par la mort brutale de sa femme, Clara et d'Enrico, son fils de huit ans. Dévasté est encore un faible mot pour un homme qui n'a jamais su se relever.

Roman à deux voix, celle de Raffaello, le braqueur qui a pris perpète car il n'a pas donné le nom de son complice et celle de Silvano, l'homme qui a tout perdu. Notre braqueur étant atteint d'un cancer incurable, il a demandé à Silvano d'accepter sa mise en liberté.

Roman 100% ♫ black is black ♪ car il ne reste plus aucun espoir à Silvano sauf la vengeance, qui, comme vous le savez, se déguste froide.

Donc, si Raffaello – qui n'a rien d'une douceur à la noix de coco – sort de cabane, non seulement Silvano pourra se venger de lui, mais aussi mettre la main sur le complice, celui qui a flingué ses deux amours.

L'auteur, qui sait ce que c'est la prison, esquisse le milieu carcéral avec réalisme, sans en faire trop, sans en faire des tonnes. La vérité dans sa nudité toute nue.

Oui, la prison est méritée pour certains, mais elle reste néanmoins inhumaine et n'a rien d'un Club Med comme on pourrait le penser parfois. Les geôliers étant de pires voleurs que ceux qu'ils surveillent.

Durant tout le récit, jamais l'auteur ne se pose comme juge ou comme avocat de la défense. Au lecteur de porter un jugement sur les deux damnés que sont Raffaello et Silvano et moi, je ne m'y risquerai plus.

Sans concession aucune pour ses deux personnages clés, l'auteur les tourmente, nous plongeant dans leurs pensées les plus obscures, secrètes, leurs désirs les plus fous et, tout d'un coup, nous renverse la vapeur en nous démontrant que dans tout homme sommeille la bestialité et que de victime, on passe facilement au statut de bourreau.

Si au départ j'avais pensé que l'histoire allait être téléphonée, je suis vite revenue sur mes pas car le roman part dans un sens totalement inattendu, plongeant même au plus profond de la noirceur humaine.

Un roman court, bref, intense, plus fort qu'un expresso dont la cuillère n'oserait pas descendre, de peur de se perdre dans ce noir 100% remplit de sombritude (néologisme).

Corsé, âpre, avec un récit taillé au scalpel, une plume acide et une autopsie de l'humain sans concession aucune pour le lecteur.

Un récit de rédemption, de folie et une vengeance qui fait froid dans le dos. Les personnages qui gravitent dans ce petit univers ne sont ni tout noir, ni tout blanc, ni tout à fait bon, ni tout à fait méchant. Ils sont gris.

Ici, en plus d'un récit noir, on a plein de nuances de gris et croyez-moi, il y en a plus que 50…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Texte à deux voix, alternant celle de la victime indirecte, celui qui survit : Silvano a perdu son épouse et son fils; et celle de l' assassin , celui qui purge sa peine (Raffaello, incarcéré, rêve de retrouver son complice et sa part de butin).
Une douleur qui enfle, un cri trop longtemps retenu, qui "dévore" l'âme de Silvano comme le cancer qui "ronge" le corps de Raffaello.
Silvano au bord de la folie se transforme en justicier vengeur, en bourreau halluciné et Raffaello en repenti.
Un roman fort, rapide avec pour toile de fonds le milieu carcéral italien et ses rouages judiciaires.
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Après un braquage qui a mal tourné, Raffaello croupit en prison depuis 15 ans. Lors de ce braquage, shooté à mort, il a abattu froidement un petit garçon de huit ans et atteint sa mère d'une balle dans le ventre. Elle décèdera peu après à l'hôpital. Il n'a jamais dénoncé son complice, qui a pu s'enfuir avec l'argent du braquage.

« C'est tout noir, Silvano. Je vois plus rien, j'ai peur, j'ai peur, aide-moi, c'est tout noir. » Moi aussi, j'aurais voulu hurler jusqu'à l'épuisement, jusqu'à la mort.

Les derniers mots de son épouse, alors qu'elle est en train de mourir et qu'il lui tient la main, obsèdent Silvano depuis plus de 15 ans.
Alors, lorsque Raffaello, après 15 ans de détention, comme le lui permet la loi italienne, lui demande son pardon pour bénéficier d'une remise de peine, Silvano, scandalisé et choqué, refuse.

Dans un deuxième temps, il acceptera d'accorder son pardon, par le biais d'une lettre ouverte aux journaux, mais pour mieux mettre en place une vengeance terrible et mûrement réfléchie.
Ces quinze ans de solitude, il les a occupés à devenir transparent, il ne supportait plus d'être « le pauvre mari » de la victime, époux et père endeuillé.

« Les seules photos que je gardais près de moi avaient été prises sur le lit en acier de l'institut médico-légal. J'observai le thorax ouvert et saccagé par les bistouris de ma femme et de mon fils. La douleur battit plus fort en moi et un coup monta de l'estomac jusqu'à la gorge, mais de penser que Beggiato était malade ne me fit pas pleurer. Ce pauvre connard pensait que j'étais capable de gestes nobles. Pour pardonner, il faut éprouver des sentiments, avoir une vie. Or, tout ce qui m'était resté, je le tenais là, dans la main. »

Après la libération de Raffaello, Silvano met en place son plan machiavélique, et l'on assiste à la modification des caractères. le meurtrier, malade du cancer, et qui n'a plus que deux ans à vivre, n'aspire qu'à retrouver son ancien complice, récupérer sa part de butin et finir sa vie au Brésil. Il semble regagner un peu d'humanité, alors que Silvano, prisonnier de sa haine et de sa rancoeur, va peu à peu devenir pire que le monstre qui lui a tout pris. Il va s'acharner, sur ses proches, s'octroyant les faveurs sexuelles de la petite amie de Raffaello emprisonné, et ensuite, sous la menace du chantage, de la femme de son complice.

« T'es libre et t'as plus de temps à perdre. Maintenant la mort, ça me fait vraiment flipper. Dans ma cage, parfois, j'pensais que ça pouvait être ma seule libération de la perpète, mais là, maintenant, j'me sens comme un condamné à mort. J'ai l'impression d'avoir une bombe à retardement dans le fion. le cancer, c'est une énorme bite qui t'encule jusqu'à te tuer. »

Carlotto nous donne à voir deux monstres générés par les conséquences d'un même évènement. le premier a purgé sa peine et serait plutôt sur la voie de la rédemption. le second s'est enfermé dans une conduite vengeresse, déterminé à appliquer la justice lui-même. Il se révèle d'une cruauté froide, sans bornes.

Tout au long du roman, la référence aux derniers mots de la morte, sonnent comme un leitmotiv qui justifie tous les actes de Silvano, obstiné à venger la mort de sa femme et de son fils, dusse-t-il pour cela endosser lui-même le costume du monstre.

Ce roman à deux voix alternées, est une oeuvre noire, poisseuse. Carlotto utilise un style très direct, un langage très cru, voire vulgaire. Et tout son récit est mené sur un rythme endiablé, sans une respiration, sans un moment de répit, jusqu'à ce que toutes les frustrations et le désir de vengeance accumulés pendant quinze ans se déchaînent, dans une explosion de violence gratuite et paroxystique.

Un excellent roman, d'une noirceur désespérée, où nul n'est complètement innocent, et où on ne sait plus bien qui sont les victimes et les bourreaux.

Éditions Métailié, 2006
Lien : https://thebigblowdown.wordp..
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Ce roman très court vous met une grande baffe dans la figure et il vous hante longtemps après que vous ayez fini de le lire.

Il raconte l'histoire d'un homme qui veut se venger de ceux qui ont tué sa femme et son enfant. On peut facilement s'identifier avec le héros et se demander jusqu'où nous serions prêts à aller nous-même. C'est en ce sens que ce livre est dérangeant. La vengeance peut-elle tout guérir ? L'auteur reste sur le fil et n'apporte pas de réponse simple.
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« Ma vie était enfermée pour toujours dans l'immense obscurité de la mort. Mon présent et mon avenir n'étaient que du temps passé dans l'antichambre à attendre la fin, parce qu'il ne me restait rien d'autre. »

L'un est en prison au sens propre du terme, pour avoir tué une mère et son fils lors d'un braquage. L'autre est enfermé dans sa douleur suite au meurtre de sa femme et de son épouse.
L'assassin a besoin du pardon de la victime pour purger à l'air libre une autre peine, celle de la maladie incurable.

C'est l'histoire d'une vengeance minutieusement préparée, et une réflexion sur le pardon en général. L'homme peut-il, veut-il pardonner à celui qui l'a anéanti ? La vengeance apaise-t-elle toutes les douleurs ?apporte-t-elle la paix recherchée ?

Massimo Carlotto met en parallèle deux hommes, deux univers dans ce roman noir à deux voix qui se succèdent.

Le style est sans pitié, l'écriture sèche, sans fioriture. Tout est net et sans bavure ; redoutablement efficace, prenant. Massimo Carlotto ne s'encombre pas de détails. Il réussit en moins de 200 pages à construire une intrigue intelligente, et surtout à montrer le cheminement intérieur de deux hommes blessés face à leur propre destin. Il laisse le lecteur face à cette question ouverte de la réponse à apporter quand on est victime. Il se garde bien d'apporter la moindre réponse ; ne juge ni l'un, ni l'autre ; ne désigne ni vainqueur, ni vaincu. Une seule certitude, si la vengeance n'a pas sa place dans une société de droit, elle n'en demeure pas moins humaine et compréhensible.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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