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Trois hommes, trois générations, trois deuils dans leur histoire récente. le hasard va les réunir autour d'un projet de construction mystérieux, au coeur de l'Idaho sauvage, au bord d'un canyon. L'auteur s'attache à décrire en détail leur vie quotidienne, la construction de leur camp, les repas, leur travail, le paysage aride qui les environne, leurs déplacements vers la ville proche ou le ranch dont le propriétaire est le commanditaire de l'ouvrage à construire. L'écriture se focalise à décrire avec beaucoup de soin celle-ci, peut-être pour montrer de quelle manière ces petites routines de la vie de tout les jours peuvent devenir un refuge où la solitude et leurs blessures, même si elles sont inguérissables, peuvent être au moins un temps, tenue à l'écart. Les caractères sont forts, contrastés, les dialogues minimalistes et la relation de confiance qui se noue peu à peu, apportent un charme qui n'est pas sans rappeler dans l'écriture, et dans l'humour, les grands classiques du western. Dans ce paysage sauvage, sous un ciel immense et changeant, leur construction devient comme un symbole de l'hubris humaine, et cela devient un défi presque
menaçant et quand on se met à trembler pour ces personnages de papier, c'est que l'auteur a gagner.
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Ron Carlson est né en 1947, en Utah. Il est l'auteur de plusieurs recueils de nouvelles et de quatre romans qui ont reçu de nombreuses distinctions aux États-Unis. Il enseigne la littérature à l'Université de Californie, à Irvine, et vit à Huntington Beach.
Son premier roman paru chez nous, le signal, m'avait déçu car il ne reflétait pas du tout les critiques que j'en avais lues avant de le lire. J'hésitais donc à m'engager dans son nouvel opus et c'est grâce au commentaire encourageant d'un lecteur de ma chronique que j'ai finalement ouvert son nouveau bouquin.
Nous sommes dans l'Idaho au coeur des Montagnes Rocheuses, au bord d'un profond canyon. Trois hommes qui ne se connaissent pas travaillent sur un chantier de construction. L'objet du projet en devenir n'est pas immédiatement révélé et ne le sera que plus tard, par touches successives. Tout ce qu'on sait, c'est qu'il agace les gens du coin, comme tout ce qu'entreprend le propriétaire du terrain, Curtis Diff, un homme âgé de soixante-dix ans mais encore plein d'énergie.
Darwin Gallegos est le chef du chantier, il a engagé les deux autres rapidement. Il n'y a pas bien longtemps, il travaillait encore pour le compte de Diff mais ça c'était avant le décès de sa femme. Arthur Kay est un colosse, spécialiste dans son métier, il calcule et prévoit tout. Taiseux, il représente la force tranquille mais sous son aspect serein et calme, il cache une blessure profonde, un décès dont il s'estime en partie responsable. Enfin, le troisième homme, Ronnie Panelli, un jeune gars qui se cherche, marchant sur le fil du rasoir avec la loi à laquelle il a déjà eu à faire.
Le roman va nous montrer comment ces hommes venus d'horizons différents et sans lien commun, vont apprendre à se connaître et à se respecter. Petit à petit, les uns et les autres vont se découvrir, révéler leurs souffrances intérieures et faire de ce ciment partagé, le socle sur lequel se construira leur amitié. Trois hommes qui se reconstruisent, parallèlement à leur chantier qui s'élève. Seuls au milieu de ces grands espaces américains, des hommes rongés intérieurement, trouvent le salut dans l'effort physique qui lave et purifie.
Ron Carlson réussit là, un superbe roman sur l'amitié virile. A la force physique nécessaire pour entreprendre leur oeuvre, s'oppose ou s'allie la délicatesse des sentiments, particulièrement chez Kay, ou bien la pudeur entre Ronnie et Traci, une jeune fille dont il fait la connaissance dans le bled voisin.
Le bouquin est écrit dans un style ramassé, fait de phrases courtes mais fortes. Tout comme ces hommes qui parlent peu, se contentant de l'essentiel, Ron Carlson n'écrit que ce qui est nécessaire, ne lâchant des informations qu'au compte-goutte ; que ce soit sur la nature du chantier en cours, que ce soit les démons intérieurs de ces hommes ou des bribes de leur passé, l'écrivain n'étale rien de manière ostentatoire, il dessine sous nos yeux des destins, à petites touches, mais parfaitement bien construites.
Un roman poignant et très fort, fait de portraits psychologiques superbes et d'évènements dramatiques sans pathos, donc plus émouvants encore. Un excellent roman qui me réconcilie définitivement avec l'auteur.
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C'est au coeur de l'Idaho et des montagnes Rocheuses que se retrouvent trois hommes blessés par la vie, et qui vont ensemble se reconstruire, s'aider mutuellement, sur fond de projet d'une construction au-dessus d'un canyon.
Comme tout roman publié chez Gallmeister, il est question de la nature, des grands espaces, ainsi l'Idaho est très présent durant tout le récit et constitue quasiment un personnage à lui seul : "Il y a plus d'éclairs en Idaho que dans n'importe quel autre endroit que je connais [...]. C'est un endroit qui veut vous démolir. le ciel s'arrête jamais."; et également de relations humaines, ici de la rencontre de ces trois hommes, de la construction de leur amitié, chacun cherchant sa rédemption à son passé : "Prends une grande inspiration. le monde n'a pas fini d'attendre.".
Cette entente virile ne m'a pas toutefois pas touchée tant que cela, j'y suis plutôt restée extérieure hormis durant quelques passages.
Les trois personnages principaux ne m'ont pas non plus touchée de la même façon, ainsi je suis restée très en retrait par rapport à Darwin Gallegos, celui pour lequel j'ai ressenti le plus d'empathie étant le jeune Ronnie Panello.
L'histoire reste assez obscure et ne s'éclaircit que durant de courts passages, cela est sans doute dû au fait que le passé de ces hommes et leur histoire ne sont distillés qu'au compte-goutte et de façon discontinue, les bribes de leur passé étant éparpillés dans tout le roman et dans une construction dont je n'ai pas compris le mécanisme avec de surcroît des repères spatio-temporels confidentiels.
Ce roman contient peu de dialogues et beaucoup de descriptions, sans doute trop, particulièrement en ce qui concerne le chantier.
Je n'ai d'ailleurs pas réussi à bien visualiser ce dont il était question, tout cela est resté flou dans mon esprit et j'étais plus intéressée par le passé de ces trois hommes que par des détails sur la construction, les plans de chantier et la façon de procéder.
Je ne remets pas en cause le style de l'auteur, c'est bien écrit et sans aucun doute bien traduit mais je suis restée relativement étrangère à ce récit.

"Cinq ciels" de Ron Carlson est un livre au rythme discontinu qui n'a pas réussi à me toucher, ou alors juste pendant de brefs moments.
Cela reste du nature writing, un genre que d'ordinaire j'affectionne, et c'est la première fois que je suis majoritairement déçue par un livre édité chez Gallmeister.
Espérons que ce ne soit que l'exception qui confirme la règle.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Quand Arthur Key et Ronnie Pannelli sont embauchés pour construire une rampe dans les montagnes, ils ont tous les deux des blessures qui pèsent sur leur vie. L'isolement et leur travail avec Darwin vont leur permettre de s'ouvrir mais le travail pour lequel ils sont payés ne plaît pas à tout le monde. Un beau portrait d'hommes écorchés par la vie mais qui vont trouver un nouveau souffle dans cette communauté éphémère.
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Dans un texte pudique mais poignant, Ron Carlson réunit trois hommes marqués par la vie et habités par leur drame personnel. Trois hommes venus trouver du travail au coeur de l'Idaho et engagés pour construire une rampe de lancement au-dessus d'un canyon afin d'animer un show télévisé pour amateurs de sensations fortes. Un projet d'envergure, particulièrement coûteux, qui n'est pas pour plaire à tout le monde…
Darwin Gallegos, un habitant du coin connu pour être un homme droit et honnête, soucieux et à l'écoute de son prochain, est chargé de mener à bien ce projet colossal. C‘est pour oublier la mort de son épouse dans un accident tragique que ce sexagénaire respecté par tous s'engage à corps perdu dans ce boulot harassant. Pour l'accompagner, il embauche avec lui deux inconnus rencontrés par hasard, deux hommes à qui il va devoir faire confiance. Arthur Key, un colosse qui cache derrière sa stature imposante un calme et un sang-froid à toute épreuve, et Ronnie Panelli, un jeune garçon poursuivit par sa réputation de voleur de bas étages. Aucun d'eux ne se doute alors de l'importance que va prendre ce travail dans leur vie et ce qu'il risque de changer à tout jamais…
Comme toujours avec Gallmeister, je n'ai pas été déçue par ma lecture, loin de là ! Cet éditeur spécialisé dans le Nature Writing nous offre un petit bijou du genre. Ron Carlson dépeint avec une infinie beauté l'atmosphère qui se dégage de l'immensité de ce paysage entre ciel et terre, propice à la solitude et à la réflexion. A travers ces trois taiseux obligés de cohabiter plusieurs mois en plein coeur d'une nature sauvage et désertique, l'auteur montre comment, petit à petit, les barrières tombent, les langues se délient et les coeurs s'ouvrent… L'écriture est extrêmement pudique, lente et plutôt masculine et réussit parfaitement à nous transporter dans le quotidien de ces trois amoureux du travail au grand air. La complicité et l'affection qui finit par unir ces trois hommes émeuvent par la délicatesse qui s'en dégage. Les confidences qui se font à demi-mots et Les destins qui se révèlent par petits bouts ajoutent à ce texte la beauté et la force tranquille suggérée par le paysage.
Un gros merci à Libfly et à Gallmeister pour cette opération Libr'Aire qui m'a permis de faire cette très belle découverte !
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Je remercie Ekaterina Koulechova pour l'envoi de ce livre, et les éditions Gallmeister pour leur confiance renouvelée.
J'avais apprécié le premier roman de Ron Carlson, le signal. J'attendais son nouvel opus , et ainsi confirmer ce que j'avais aimé… C'était risqué, j'ai parié, et j'ai perdu !!!
C'est peu dire si j'ai peiné à la lecture de ce livre ; un démarrage lent et haché, prémices de lendemains qui déchantent (quoi que parfois….) le bon air de la montagne n'y a rien fait. Il m'a vite fallu trouver une parade imparable (dans ce cas, c'est un policier , ou rien).
J'ai peiné, encore, à la reprise…
Mais pourquoi au juste ? L'ouvrage ne manque pas d'atout : bien écrit, un contexte naturel bien défini, une narration bien menée, des personnages qui ont une présence.
Seulement voilà, un peu trop lent pour moi, trop viril …Et puis ces interminables scènes de chantier…c'est que je ne suis pas du métier, et que j'ai un peu de mal à imaginer tout cela ; d'ailleurs je ne sais même pas ce qu'ils construisent au juste. Tout cela n'est pas très clair, et devient assez vite ennuyeux, sauf, et ce furent ces moments de lumières qui me poussaient à continuer, les moments de vérité, ceux où enfin, le lecteur en apprend, un peu plus sur nos 3 types blessés par la vie, et sur ce qui les a poussé au fin fond de l'Idaho.
Hélas, cette histoire est resté bien obscure pour moi, ne m'a pas stimulée, n'a pas titillé ma petite corde sensible spéciale littérature…rien !!! du jamais vu chez Gallmeister qui a toujours su m'émouvoir. Pas grave, on ne peut pas plaire à tout le monde. Ce livre saura trouver son public.


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Trois hommes entreprennent un chantier gigantesque loin du monde dans les montagnes rocheuses. Trois êtres brisés par le destin : Darwin a perdu sa femme dans un accident, Key se sent responsable de la mort de son frère et le jeune Ronnie est un fugueur à la dérive. Ils vont se reconstruire lentement grâce au travail, au contact direct avec la nature, à leur patience et leur solidarité. Beau roman sur l'amitié, l'apprentissage, le goût du travail bien fait dans un style qui rend bien compte de la psychologie de ces personnages et de la richesse de leur environnement. Une écriture au plus près des choses et des hommes.
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Un roman réunissant trois hommes blessés par la vie, fuyant leur souvenirs. Trois hommes taiseux au milieu de nul part, réunis par le hasard pour construire on ne sait quoi...mais pour sûr quelque chose qui défigurera le paysage et qui sera tout compte fait parfaitement inutile.

Tout cela forme un roman qui avance au rythme lent mais sûr et efficace d'un faucheur...ou plutôt d'un charpentier!
Mais régulièrement ...on prend une claque, les choses s'accélèrent, les coups durs, les coups du sort, les coups tout courts nous rattrapent et nous font vibrer pour ces trois hommes qu'on espère voir sortir guéri de cette aventure partagée.
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Darwin, un chef de chantier, est chargé d'un projet de construction au-dessus d'un canyon dans l'Idaho. Pour l'aider, il recrute deux inconnus, Art et Ronnie. Ces 3 hommes d'âge et d'horizons différents vont passer l'été ensemble. Chacun tente de refouler un passé récent particulièrement douloureux.
Cette vie de chantier réveille en eux un sentiment qui leur était étranger depuis des mois, une sorte de bonheur qui leur donne la force d'affronter l'avenir, d'avoir un esprit apaisé. Une solide complicité ne tarde pas à s'installer entre eux.

J'ai beaucoup aimé le mentorat exercé par Darwin et Art sur le jeune Ronnie, un voleur à la tire qui a déjà fait de la prison. Mais le roman pèche par l'excès de détails sur les travaux de construction.

Ce n'est pas un mauvais roman.
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Amateurs de dialogue s'abstenir : voici un roman très narratif, riche de longues descriptions des Etats-Unis encore sauvages, dignes d'un guide Clio. C'est aussi le récit d'une amitié masculine, voire virile, et inattendue, qui se crée par le travail. Ron Carlson nous fait voyager dans les montagnes rocheuses où s'échaffaude un chantier pour une émission de télévision qui vient enlaidir ce coin de l'Idaho, mais qui va cimenter les relations entre trois écorchés. Leur histoire se révèle entre coups de marteaux et pelleteuse, pour finir ... je ne vous dirai pas comment . du pur nature writing, comme seules les éditions Gallmeister savent dénicher.
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