AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les raisons du doute (18)

Chaque métier possède ses points, ses signes de rupture. Des fissures dans le mur de la conscience qui vous avertissent – qui devraient vous avertir – que le moment est venu de s’arrêter, de changer, de faire autre chose. Si possible. Naturellement, ça ne l’est jamais, ou presque. Et, de toute façon, il est rare que l’on ait le courage de l’envisager.
Commenter  J’apprécie          610
Nos mots sont souvent privés de signification. Et ce parce que nous les avons usés, épuisés, vidés, par un usage excessif et surtout inconscient. Nous les avons transformés en cocons vides. Pour raconter, il nous faut régénérer nos mots. Leur rendre sens, consistance, couleur, son, odeur. Pour ce faire, il nous faut les mettre en pièces, puis les reconstruire.
Commenter  J’apprécie          390
- Salut. Je voulais...
- Je suis contente que tu m'aies appelée. J'aimerais te voir."
J'envie les gens - des femmes le plus souvent - naturels qui disent tout haut ce qu'ils pensent et souhaitent. J'en suis incapable. Je me sens depuis toujours inadapté. Un intrus à une fête où tout le monde connaît les règles de conduite.
Commenter  J’apprécie          170
Avouer aux autres et à soi-même ses souhaits - les vrais- est dangereux. S'ils sont réalisables, et ils le sont souvent, les formuler vous oblige à affronter la peur de tenter votre chance. Et donc votre lâcheté. On préfère alors ne pas y penser ou se dire que l'on a des souhaits impossibles, que les adultes ne songent pas à des choses impossibles.
Commenter  J’apprécie          170
J'apprécie les individus qui ne font pas de commentaires stupides. Et la meilleure façon de ne pas en faire,c'est de se taire.
Commenter  J’apprécie          92
« J’ai toujours détesté les gens qui pleurnichent sur leur sort.
Je décidai donc d’aller acheter un livre.
A l’heure qu’il était - 23 heures – il n’y avait qu’un seul endroit où acheter des livres et bavarder un peu. L’Osteria del Caffelatte qui malgré son nom est une librairie.
Elle ouvre le soir à 22 heures et ferme le matin à 6 heures. Le libraire, Ottavio, est un ancien professeur de lycée insomniaque chronique. Il a détesté avec ténacité son métier d’enseignant pendant tout le temps qu’il a été contraint de l’exercer
Il y a toujours du monde à l’Osteria del Caffelatte. Pas beaucoup, mais tout le temps. Des individus bizarres, bien sûr, surtout des individus normaux. Qui sont plus étranges que les autres puisqu’ils achètent des livres à 4 heures du matin.
La librairie possède trois tables et un petit comptoir de bar. Quand on en a envie,on peut consommer une boisson et un morceau des gâteaux qu’Ottavio prépare l’après-midi. Au petit matin, il est possible de prendre un petit déjeuner composé de ces mêmes gâteaux et d’un café au lait. A l’heure de la fermeture, Ottavio vous offre le gâteau entamé, vous salue et fume devant l’entrée son unique cigarette de la journée. Après quoi, il fait un tour dans la ville qui se ranime et va se coucher au moment où les autres commencent à travailler, parce qu’il ne parvient à dormir que le jour."
Commenter  J’apprécie          70
Il faisait un froid de loup à Foggia ce matin-là, et il fut donc très agréable de pénétrer dans le restaurant bien chauffé et plein de bonnes odeurs. Colaianni était déjà là, assis à une table en compagnie de deux individus à l'air peu recommandable : les policiers de son escorte.
Nous nous étreignîmes, échangeâmes les politesses habituelles de lycéens d'un certain âge. Sans un mot, les deux membres de l'escorte se levèrent et prirent place à une autre table, près de l'entrée.
« Depuis combien de temps vis-tu à Rome ?
- Depuis trop longtemps. J'en ai plein les bottes. En particulier, j'en ai plein les bottes du boulot de l'anti-Mafia. Nous passons notre temps à arrêter trafiquants et dealers, à dépenser des centaines de milliers d'euros en écoutes téléphoniques, à interroger des repentis, ou des pseudo-repentis, et rien ne change. Je devrais me trouver un travail honnête. »
Voilà, pensai-je, c'est exactement ce que je me suis dit il y a quelques jours en sortant de la prison. Nous étions les meilleurs représentants d'une génération en plein succès professionnel.
Je gardai ces réflexions pour moi, et il poursuivit. Il avait brusquement abandonné le ton de la plaisanterie pour celui d'une amertume que je n'aurais jamais soupçonnée chez lui.
Contrairement à moi, il avait toujours nourri des passions et surtout des certitudes.
Commenter  J’apprécie          60
Les fascistes étaient organisés de façon très professionnelle. Comme des criminels professionnels. Ils avaient pour arguments politiques des barres de fer, des chaînes et des couteaux. Quand ils n'empoignaient pas des révolvers. Il suffisait de traverser la via Sparano, non loin de l'église de San Fernandino, considérée comme une zone noire, avec un journal, un livre, voire des vêtements inadéquats, pour passer un mauvais quart d'heure. J'en fis, moi aussi, l'expérience.
Commenter  J’apprécie          50
L'humiliation et la peur sont les sentiments que l'on oublie le plus difficilement.
Commenter  J’apprécie          40
On raconte que vous ne vous dérobez pas quand la cause est juste. "On raconte que vous êtes un type bien." Je sentis un léger fourmillement sur le cuir chevelu, puis le long de la colonne vertébrale. "Et on raconte que vous êtes très habile." Je ne savais pas quoi dire. Il poursuivi, et sa voix se fêla, comme s'il avait épuise les forces dont il avait besoin pour se maîtriser. "Sortez-moi d'ici ! Je suis innocent, je vous le jure. J'ai une petite fille. C'est la seule chose qui compte vraiment dans ma vie.
Commenter  J’apprécie          40






    Lecteurs (144) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Grandes oeuvres littéraires italiennes

    Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».

    Si c'est un homme
    Le mépris
    Le désert des Tartares
    Six personnages en quête d'auteur
    La peau
    Le prince
    Gomorra
    La divine comédie
    Décaméron
    Le Nom de la rose

    10 questions
    832 lecteurs ont répondu
    Thèmes : italie , littérature italienneCréer un quiz sur ce livre

    {* *}