Citations sur Témoin involontaire (16)
Le rire est important, parce qu'on ne peut pas tricher. Pour comprendre si quelqu'un est franc du collier ou pas, la seule méthode efficace est de regarder - et d'écouter - son rire. Les personnes qui valent vraiment la peine sont celles qui savent rire.
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Si on a le sens de l'humour - je ne parle pas d'ironie ou de sarcasme, c'est autre chose - , on ne se prend pas au sérieux. On ne peut donc pas être méchant, on ne peut pas être idiot, on ne peut pas être vulgaire. Si on y pense, ça concerne presque tout.
J'ai rencontré plein de gens - surtout des hommes - qui se prenaient terriblement au sérieux. Mon fiancé fait partie de ceux-là : capable de te faire rire, sympathique. Il est intelligent, il est drôle et ainsi de suite. Mais il n'est capable d'ironiser que sur les autres. Il est incroyablement sérieux quand il s'agit de lui.
Et savez-vous, jeune homme, quand on a beaucoup de choses à faire, on n'a pas le temps de penser que la vie est fichue, de penser à combien de temps il nous reste; qu'on va mourir. De toute façon, on va mourir, alors...
Certaines femmes - mais surtout certains hommes - vous serrent la main avec force, mais l'on s'aperçoit immédiatement qu'on est dans la représentation. Ces personnes veulent faire comprendre qu'elles sont déterminées et franches, mais leur force ne relève que des muscles de leur main et de leur bras. Je veux dire : rien ne vient de l'intérieur. Certains peuvent même vous broyer les doigts, mais c'est comme s'ils faisaient du culturisme.
Quand elles vous serrent la main, d'autres personnes - elles sont rares - vous disent qu'il y a quelque chose derrière les muscles.
Je me souviens parfaitement du jour, ou plutôt de l'après-midi, où tout a commencé. J'étais arrivé à mon cabinet depuis un quart d'heure, et je n'avais aucune envie de travailler. J'avais déjà consulté mon courrier électronique, ouvert ma correspondance, remis de l'ordre dans mes papiers, passé deux ou trois coups de fil inutiles. Bref, j'avais épuisé tous les bons prétextes pour ne rien faire.
Quand je vais chez quelqu’un pour la première fois, je vérifie s’il y a des livres, s’ils sont rares, s’ils sont nombreux, s’ils sont trop bien rangés – ce qui n’augure rien de bon -, s’il y en a partout – ce qui est du meilleur augure -, et cetera, et cetera.
Je ne savais que répondre. Il ne me venait à la bouche que des banalités. Des mondes entiers passent auprès de nous sans qu'on s'en aperçoive.
[…] Quand je vais chez quelqu’un pour la première fois, je vérifie s’il y a des livres, s’ils sont rares, s’ils sont nombreux, s’ils sont trop bien rangés - ce qui n’augure rien de bon -, s’il y en a partout - ce qui est du meilleur augure -, et cetera et cetera.
Ce que la chenille appelle la fin du monde, le reste du monde l'appelle un papillon.
J'avais choisi la profession d'avocat par le plus grand des hasards, parce que je n'avais rien trouvé de mieux à faire, parce que j'étais incapable de chercher autre chose. ce qui, évidemment, revenait au même. p 223
On s'attache même à la douleur, au désespoir. Quand on a énormément souffert pour une personne, le fait que la douleur s'apaise nous effare. Parce que nous croyons que cela veut dire, une fois encore, que tout, vraiment tout, a une fin.
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