Citations sur La naissance d'une nation, tome 1 : Thérèse (28)
Il trouvait lui-même des explications quand celles des adultes ne le satisfaisaient pas : « Moi, je pense que la lune, c’est le soleil quo dort les yeux ouverts après avoir rentré ses rayons. »
(p. 68)
De verdoyant qu’il était, le paysage devenait splendide l’hiver. Le parfum des fleurs cédait la place à la pureté de l’air, les couleurs multiples au blanc immaculé. Il y avait de l’orgueil chez les Canadiens à se tenir debout dans la bourrasque, surtout lorsque quelque nouvel arrivé geignait devant eux sous les coups de dent du froid.
(p. 519)
Ce n’était plus une rumeur; c’était la vérité, et tout un drame. Un horrible drame. Le plus épouvantable, peut-être, qu’eût connu jusqu’alors l’histoire de Montréal, parce qu’il était l’œuvre du diable lui-même et que la victime, innocente, en était un enfant.
Un crime. Prémédité et d’une cruauté abjecte. Tous les habitants de Montréal se le reprochaient un peu, car depuis longtemps ils répétaient qu’une sorcière logeait dans la ville, et personne n’avait rien fait pour la chasser. Ils s’étaient bornés à manifester leur indignation et à prier leurs prêtres de les libérer de la présence de cette magicienne aux sombres maléfices.
"Mathurin Regneault pensa au temps de son enfance quand, dès l'arrivée des premiers grands froids, les gens se barricadaient dans leur maison pour attendre le printemps. L'hiver ne dérangeait plus vraiment, on s'y était habitué. S'il n'était pas venu, on l'aurait sans doute déploré. De verdoyant qu'il était l'été, le paysage devenait splendide l'hiver. Le parfum des fleurs cédait la place à la pureté de l'air, les couleurs multiples, au blanc immaculé. Il y avait de l'orgueil chez les Canadiens à se tenir debout dans la bourrasque, surtout lorsque quelque nouvel arrivé geignait devant eux sous les coups de dent du froid. Mathurin aimait à se répéter: "Moi je suis d'ici." En descendant la côte de la Montagne, du bras il désigna le blanc infini, doré par endroits, du fleuve: "Des couleurs pareilles, ça ne s'invente pas!" p.485
"Au bout du fleuve géant, grande comme une province de France, l'île dormait sous la neige. Elle était allongée entre deux bras d'eau glacée, découpés à même la forêt dont l'immensité recouvrait tout un continent. Autour de l'île, le territoire était si vaste, la nature si sauvage, que le moindre vent, la moindre pluie, la moindre variation brusque de température prenaient des proportions de catastrophe. Les changements de saison étaient des mutations d'univers qui bousculaient profondément la vie des êtres, les chassaient, les ramenaient, les broyaient ou les libéraient, les sauvaient ou les perdaient." p.11
Condamner et exécuter publiquement une sorcière, c’est reconnaître l’existence et la puissance du Mal.
L’amour n’est pas qu’un accouplement. C’est mon droit d’avoir aimé avant de te connaître. Aimer, ce n’est pas folâtrer avec le premier venu. Mon corps m’appartient, n’a toujours appartenu qu’à moi et ne sera jamais à personne.
Elle n’était pas amoureuse, mais elle s’était dit qu’elle pourrait le devenir. Et c’était suffisant.Néanmoins, son cœur s’était contracté lorsqu’elle avait prononcé: «Oui, pour le meilleur et pour le pire, et jusqu’à ce que la mor tnous sépare.» L’irréversibilité de ce serment l’avait frappée. Elle cessait de s’appartenir. Plus jamais elle ne connaîtrait les ardeurs d’un nouvel amour.
Un homme civilisé n’entre pas chez les gens chargé d’une carcasse qui bave le sang! Nous ne sommes pas des sauvages.
Le temps des essayages est propice aux questions autant qu’aux confidences…