Un portrait générationnel, comme dit, déployé en une succession de vignettes d'intérêt inégal. Un garçon à l'avenir prometteur se voit contraint d'épouser sa petite amie enceinte. Un autre découvre qu'il est atteint d'une maladie incurable. Un jeune homme voit son avenir saccagé par une rumeur idiote qui n'était jamais qu'une blague de potaches. Un autre prendra la route et se retrouvera à jouer les dockers avant de rentrer chez sa mère. La génération 49 a 18 ans, la tête aux blagues entre copains, aux mariages, aux réputations. Elle s'inscrit à la fac, prépare le bal de promo, s'enrôle au lendemain d'une beuverie. Des histoires minuscules, pleines de passages attendus, amusantes – amères parce que ce n'est pas le tout d'avoir 18 ans, on peut mourir quand même, et rater le coche, et considérer l'avenir comme une grande déception. En 24 vignettes étrangement peu lyriques (ce qui est tant mieux, mais laisse un léger goût d'inachevé), 24 petits poumons qui s'efforcent de respirer ensemble,
Don Carpenter se glisse dans le genre éprouvé de la Teen Comedy américaine (le roman est sorti la même année que Retour vers le futur et Breakfast Club, en 1985) dont il remplace la légèreté par une écriture minimaliste. On s'attache rapidement, ou pas, on compatit deux secondes, trois petits tours… 50 mn plus tard, même s'il est évident qu'en dire plus aurait été en dire trop, on a le sentiment d'être passé à côté de l'essentiel
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