AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de LiliGalipette


Sans Marie Donadieu, pas de Marguerite Duras. Sans Sido, pas de Colette. Sans Françoise de Beauvoir, pas de Simone de Beauvoir. L'évidence biologique saute aux yeux, mais il ne faut pas résumer la naissance au seul moment de la délivrance de la parturiente. En accouchant, puis en les élevant, ces trois mères ne savaient pas qu'elles façonnaient des écrivaines. « Si Marie Donadieu, Sido, Françoise de Beauvoir savaient… Si elles savaient tout ce que leurs filles leur doivent. Les hyper-mères ont été déterminantes, mon seulement dans leurs rêves d'écriture, mais plus précisément dans la mise au monde de leur style propre. » (p. 15)

Marguerite Duras et Marie Donadieu, Colette et Sido, Simone et Françoise de Beauvoir. Trois couples de filles et de mères aux relations passionnelles, fusionnelles et/ou conflictuelles. Sophie Carquain revient sur la jeunesse des futures auteures pour essayer de comprendre comment ces femmes de lettres ume se sont construites grâce et contre leur mère. « Il y a des jours où maman est une fée. Et d'autres où maman est une sorcière. » (p. 128)

Sophie Carquain écrit et invente un peu les enfances de Marguerite, Gabrielle et Simone pour appuyer sa démonstration. « C'est en ce sens qu'une biographie, même romancée ou subjective, ne dit pas n'importe quoi. Les personnages sont délimités par un trait précis. Leur logique interne, si vous la suivez, ne conduit qu'à des situations plausibles. » (p. 14) L'auteure tisse des relations entre les trois femmes de lettres, cherche les similitudes, les occurrences. Ce n'est pas cela qui m'a gênée, mais plutôt la psychanalyse égrenée au fil des pages. Je ne suis pas friande des biographies qui convoquent Freud à tout-va. Heureusement, Sophie Carquain a la main relativement légère sur ce sujet. Certaines anecdotes sont mentionnées un trop grand nombre de fois : si elles ont d'abord des airs de madeleine proustienne, elles deviennent des images d'Épinal un peu risibles à force de répétition. Je déplore également l'absence de conclusion au terme de cet ouvrage qui s'arrête vraiment brutalement.

En dépit de ces quelques défauts, j'ai passé un très bon moment en compagnie de Marguerite Duras, de Colette et de Simone de Beauvoir, trois auteures dont j'apprécie les écrits.
Commenter  J’apprécie          130



Ont apprécié cette critique (13)voir plus




{* *}