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Critique de Davalian


En tant que suite officielle de L'aliéniste, il est indispensable d'avoir lu ce roman avant d'entamer la lecture de L'ange des ténèbres. Les raisons tiennent davantage à l'attachement aux personnages et aux révélations intempestives sciemment laissées par l'auteur. Ces dernières sont d'autant plus regrettables qu'elles ne servent en rien à faire progresser l'intrigue.

Dans l'ensemble, les lecteurs qui auront apprécié L'Aliéniste retrouveront ici leurs marques. C'est avec grand plaisir que toute l'équipe se reforme autour de Sara pour tenter de démêler une intrigue qui peut potentiellement entraîner de graves conséquences diplomatiques, sociologiques et juridiques… tout en s'orientant vers dans plusieurs directions inattendues.

Les personnages, sont ici l'un des points forts du roman. La galerie des personnages est impressionnante. Il y a bien sûr les têtes déjà connues, qu'il faudra appeler à collaborer une nouvelle fois ensemble, mais également de nouveaux arrivants. Cette fois, le grand méchant de l'intrigue sera assez rapidement identifié… tout en laissant de la place à d'autres personnalités ne laissant personne indifférent. Des alliés viendront fort heureusement épauler l'équipe et personne n'est éternel !

Sans en révéler plus que nécessaire l'intrigue est ici une belle leçon de féminisme (écrite par un homme), faisant des femmes l'égales des hommes dans… le meurtre ! La démarche est d'autant plus originale qu'elle permet à l'auteur de revenir sur une période au cours de laquelle les autorités étaient aveuglés par leur vision paternaliste qui paradoxalement achève (ironie du sort) de protéger les femmes. Cet imbroglio est ici particulièrement maîtrisé et conduit de main de maître !

L'intrigue est ici très différente de L'aliéniste. le roman est davantage un thriller qu'un polar et la montée en intensité est particulièrement maîtrisée. le récit est composé en plusieurs temps : l'enquête dans les bas-fonds de New-York, la suite dans une villégiature sur le déclin, un procès qui mènera vers un dénouement explosif et, une nouvelle fois, aussi habilement inséré que maîtrisé.

Quelques lacunes et imprécisions pourront laisser les lecteurs les plus exigeants sur leur faim, mais tout cela reste noyé dans un ensemble bien fourni. Certains personnages sont ici clairement réduits à un rôle un peu trop utilitaire.

Aucune des parties ne peut laisser indifférent, suscitant de drôles de réactions chez le lecteur. Il est difficile d'anticiper tout cela et c'est un vrai plaisir de découvrir autant de personnages et de retournement de situations. La paix ne viendra que lorsque la dernière page sera tournée !
Caleb Carr reprend ici plusieurs thématiques déjà évoquées. Nous aurons, à nouveau, l'occasion de côtoyer les bas-fonds et surtout de suivre avec un mélange d'horreur et d'émoi, les aventures d'enfants laissés à eux-mêmes dans un mode qui ne veut pas attendre parler d'eux. Comment ne pas s'attacher à Hickie, Kate et à tous les autres ?

De nombreuses nouveautés seront également de la partie : le récit est ainsi composé par Stevie et non plus par le journaliste Moore. le style est différent, plaisant et l'auteur joue parfois avec l'omniscience pour mieux agacer avec bonhommie le lecteur. Il est censé avoir été composé plus de vingt ans après les faits à la suite d'un pari. La manière dont l'enquête se déroule est très différente de la précédente !

En somme voici un très bon thriller, une bonne lecture de détente (à condition d'apprécier les histoires sombres) qui ravira les adeptes de l'Aliéniste et de polar et de thriller !
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