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Retour aux sources...
C'est un désir , un besoin , de revenir parfois vers les belles oeuvres littéraires qui ont l'esprit de Gracq , de
Giono ou de Ramuz .
Et , cette fois , c'est "
L'épervier de Maheux " qui surgit de ma bibliothèque ...
Ici , au coeur des Cévennes , dans les terres hautes , il y eut un temps où les hommes naissaient et survivaient dans un berceau minéral .
Une existence vouée à l'effort pour survivre : l'eau il faut aller la puiser à des kilomètres malgré la faim , le froid ou la fournaise , malgré les souffrances ...
Quant aux animaux , eux , voient toujours leur sort étroitement lié au service de l'humain ...même les plus sauvages .
Pas ou peu de mécanisation . Les cultures sont livrées aux caprices du temps ou des terres .
Et , quand la misère s'installe , les hameaux sont abandonnés , ne demeurent que quelques rares irréductibles qui , malgré tout , resteront jusqu'à leur dernier souffle , tenus par leurs racines ancrées dans le roc et la solitude .
Un peu comme un hommage , la prose de
Jean Carrière , épouse les caractères de ses héros et offre une immersion subtile dans ce monde sans âge .
Il se veut parfois poète , parfois conteur , souvent humaniste et toujours merveilleusement sensible .
Au fil du récit , on pense à
Giono bien sûr : les deux auteurs furent proches . Mais ,
Pagnol n'est pas loin non plus ( j'évite de déflorer le récit en citant certaines scènes ... liées à la recherche de l'eau ...)
Enfin , j' ajouterais un zeste de
Zola .
Mais , c'est avant tout le talent de
Jean Carrière qui m'a transportée . L'union à la nature est si puissante , qu'ici règne toujours une atmosphère de combat : l'humain , éphémère et fragile face l'intemporel .
Un magnifique voyage dans le passé , dans un pays sublime parce que sauvage et authentique .
Un émouvant portrait de la Lozère d'antan à la fois sensible , fort et beau mais , qui aussi nous ramène aux sources de l'humanité .
A faire découvrir , vraiment .