Oublions les clichés, les films, inévitables et inusables, ayant révélé Romy Schneider dans les années 1950 et fait revivre un personnage qui nous fascine encore par son rare mélange de beauté, d’indépendance, de provocation, de tragédies personnelles et de lucidité politique au milieu des convulsions européennes. Un début de conte de fées suivi d’une brève opérette viennoise qui s’achève tragiquement dans un opéra de Verdi.
Peu importe à la souveraine d’être élégante ; elle fait faire ses vêtements chez une modiste du village de Windsor, comme si elle n’avait plus personne à séduire, sinon ses peuples déconcertés par son absence de la vie officielle. Elle finira par réapparaître et ils seront attendris et impressionnés par cette « grand-mère de l’Europe » vêtue de noir qu’elle agrémente, il est vrai, de superbes diamants.
Le rang du mari ou de l’épouse importe plus que la relation amoureuse entre les jeunes gens. Pions sur l’échiquier européen, ils peuvent être interchangeables.
J’aime les hommes non parce qu’ils sont des hommes, mais parce qu’ils ne sont pas des femmes !
Une reine n’a pas besoin d’être mariée.
S’il est un mot qu’elle entendra toute son enfance et qui va altérer sa vie, c’est celui de « bâtarde ». Une gifle humiliante, une insulte infamante, qui n’empêchera pas cette fille d’Henri VIII et d’Anne Boleyn de hisser son royaume au premier rang des puissances européennes à la fin du XVIe siècle.