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Citations sur Le Levant (52)

Borges, ange aux ailes d’ivoire dont la mère fut un miroir et le père un labyrinthe – Borges parle d’un poète qui rêva de saisir dans ses vers la Sphère tout entière et l’horizon de ce monde sans fin, et qui décrivit dans son poème chaque morceau de terre, avec l’herbe et les arbres qui y avaient poussé, avec ses maisons, ses jardins et ses champs labourés, tout comme René Thom rêva de décrire avec exhaustivité, par des lignes droites, courbes et dentelées, les réalités inscrites dans les pierres précieuses du monde.
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Je nourrissais alors dans mon cœur un rêve de vengeance féroce : détruire la fourberie des tyrans qui piétinent de leurs lourdes bottes mon peuple triste.
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Nous versons notre sang et notre or dans le tambour des jours. Mais nous craignons que notre rêve d'amour fraternel ne soit qu'un caprice de l'Histoire. L'homme est-il une bête sauvage, ou bien est-il semblable aux dieux?
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Pour moi, l’écriture est l’ombre d’une ombre, et je ne puis espérer que mes pages soient argentées, comme celle de Daguerre, sans ton secours à toi, Muse.
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Quant à toi le Philologue, qui tentes déjà de mettre le doigt dans mes dentelles en y pointant ici ou là un nœud mal serré, toi qui déplores des dizaines ou des centaines d’erreurs dans ce macramé, toi qui me reproches d’avoir employé à un endroit phantasme et fantasme à un autre, ne comprends-tu pas que mon poème n’est qu’artefact ?
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Platon parle d’un ciel qui n’appartient pas à ce monde, où est née l’idée de fenêtre, la seule qui soit réelle. Ce que le menuisier compose dans le bois et qu’il nomme fenêtre n’en est que le reflet, et l’écrivain qui écrit « fenêtre » reflète un reflet. Montagnes de verre, rois de ficelle, vies de vent, mers de scintillement. Et quand bien même tout cela serait réel, ce ne serait pas éternel. Une fleur peut durer des milliers d’années, mais si un jour elle fane, il en sera comme si elle n’avait jamais été, comme le rêve d’un rêve.
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Fin du huitième chant:
Ouf, encore un chant de terminé. Je suis terriblement fatigué. Finira-t-elle jamais, cette année, pour que je puisse voir tout cela achevé? Ma maquette de petit navire frêle tiendra-t-elle, fignolée à la pincette, dans sa bouteille en verre gris? À quoi bon? Deux ans de ma vie pour ce jouet… Parfois tout cela me semble inutile, parfois mon livre me manque, et je me prends à relire au hasard quelques passages… Je ne sais pas, je ne sais quoi dire. Nous sommes le 1er avril 1988. Dehors, guère de soleil. Je tape sur ma machine à écrire, dans la cuisine.
Tous les feux de la cuisinière à gaz sont allumés et vifs –en guise de chauffage.
(p. 155)
[Uf, s-a dus și cîntul ista. Ostenit sunt peste poate.
O să treacă oare anul pîn-o să le văd pe toate
Isprăvite ? În o sticlă fumurie-o sta macheta
Dă corăbioară sveltă, migălită cu penseta?
La ce bun? Doi ani dîn viață pentru astă jucărea...
Uneori îmi pare vană, alteori mi-e dor de ea
Și cetesc la întîmplare...Nu știu, nu știu ce să spui.
E întîi april dîn anul '88. Prea soare nu-i.
În bucătărie țăcăn la mașina mea de scris...

Arde tare aragazul, nici un ochi nu e închis.]
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Pourquoi écrire, alors, si mon écrit est dépourvu de sens ? Quand d’autres ont déjà parlé de Hamlet et d’Oreste, pourquoi écrire, moi qui n’égalerai jamais les maîtres ? Michel-Ange avait le marbre ; je n’ai que des monceaux de halva. Mais lorsque je n’ai rien à lire, ni envie d’écouter aucune musique, je m’enfonce dans une mer de rêveries tendres et sereines, où l’on me présente un génie qui dépose une plume dans ma paume :
« Paresseux mortel, pour le salut de ta vie, ferme tes paupières, puis ouvre-les sur un autre monde, qui attend que tu l’accouches. »
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La poésie, chandelle éclairant de sublime
Ce monde par ailleurs fétide, rance et faux,
Où règnent le camion, le câble, la déprime,
La poésie aussi a perdu notre estime,

Elle offre moins d’espoir et d’amour qu’il n’en faut.
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Lectrice bien-aimée, qui, pour mieux les voir, tiens ces pages dans le châssis d’une fenêtre aux vitraux colorés entre ses verges de plomb, je pense souvent à toi, dans la sombre tristesse qui est la mienne. À tes longs cils timorés penchés sur ces lettres, à ta main gauche aux lourdes bagues translucides, posée sur un genou, et à l’index de ta main droite, qui suit ces lignes. Des volutes de ses boucles, ta scintillante chevelure entoure ton sein... Tu ne cherches pas dans les feuilles des livres quelque philosophagie stérile, ni la politique hargneuse qui enchaîne les exaltés et les téméraires dans d’obscures prisons, mais l’amour éternel, qui ne meurt pas plus que les roses glissées entre les pages. Et tu as raison, belle enfant, car il n’est pas une ligne de tous les écrits du monde qui ne soit mélodrame. Nous tous, nous sommes mélodramatiques, qui grattons et fouillons sous le ricanement de la raison. Le cerveau, cet archange, tout comme la sphère d’humus sur laquelle nous vivons, ne contient qu’une mince pellicule de pensée, le reste n’est que boue, passion impétueuse, haine féroce, amour, cieux aux soleils de sang et continents d’effroi. C’est là que le triste poète porte ses pas, sa plume — en guise d’épée — à la main, tandis que le dernier crépuscule s’éteint. C’est là seulement que l’inspiration fait son nid. C’est là que moi aussi, ma maîtresse, je me nourris.
Tu es impatiente, je le vois bien, de savoir qui est l’officier apparu par surprise sous la table. Ses traits virils ont conquis ton cœur et mouillé d’une larme tes yeux d’agate claire. Douce vierge, je ne te mentirai pas d’une once de cumin : ce fier personnage est né d’un coup de poing donné dans la table. Je n’avais jusqu’alors jamais ouï dire qu’il vécût en Orient un certain Languedoc Brillant, ce zouave, car je ne suis point omniscient. Et si je ne t’ai rien dit dans le troisième chant, c’est que moi-même, le poète, je n’étais pas prêt à comprendre sa présence. Maintenant, encerclé par ton cil, je ne puis plus reculer.
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