Lorsqu'on entendait cette musique [la sonate en si mineur de Liszt], il était impossible de ne pas croire que l'homme était l'égal des dieux, maître et seigneur de son propre destin, digne de vivre et de mourir en liberté. (p.191).
Personne ne peut vivre sans ce qu'il porte en lui. Quand on essaye de le faire taire, cela vous explose à la figure et vous détruit. (p.180).
Dans le refuge des gens abandonnés, le pouvoir est aux mains de la défaite au long cours, de la résignation, du découragement, du silence. (p.153).
Il faut vivre en paix avec la souffrance et calquer son pas sur le sien. (p.97).
Elle avait compris que la cruauté des gens arrogants était un des attributs les plus destructeurs de l'être humain, et que la soumission des faibles équivalait à leur anéantissement en tant que personnes. (p.91).
Elle ne put s'empêcher de continuer à le voir, se sentant à la fois si heureuse et si triste qu'elle ne parvenait pas à se comprendre elle-même. (p.60).
Comme il était dépourvu de presque tout, de chefs, d'employés, de famille, de maison, d'idées politiques, de religion, d'argent, et même d'un bout de ciel qu'il aurait pu considérer comme sien, cette histoire de guerre lui était apparue comme une chose non seulement horrible mais aussi complètement étrangère à sa vie. (p.158).
Les chères silhouettes de sa famille s'étaient peu à peu éloignées, devenant peu à peu minuscules dans l'espace en même temps qu'elles se faisaient gigantesques dans son cœur. (pp.78-79).