Lettre sur l'histoire de Joan Anderson

« Et donc – Qui rira, rêvera »

Lors de notre dernière rencontre, j'étais captivé par les vies des saints et déterminé à devenir prêtre ou frère chrétien, puis j'ai brusquement disparu sur la voie plus plaisante du mal.

Je savais de façon intuitive que je n’étais pas le type pour elle, pas maintenant en tout cas. Elle était trop bien pour moi, bien sûr, mais ce genre de truc ne veut rien dire et, de plus, ça dépend de la façon dont on voit les choses. Mon point de vue particulier s’opposait à notre inclination à tous deux, la honte étant que, jeune et endurci, je pouvais devenir vraiment brutal tout en souffrant jusqu’à la morbidité de mon amour.

« Que Dieu puisse être loué pour aimer les jolies filles, voilà une bonne nouvelle gnostique, qui mettrait fin à toute lamentation inutile. »

J'étais loin de deviner que la soirée allait galoper désormais, depuis cette petite crise jusqu'à l'heure la plus sombre quand nous serions tous engloutis dans le feu de l'enfer, et lorsqu'une aube pâle s'annoncerait, nous serions cramés (je dis, mon pote, cramés, avec un r, tu piges) à mort, je serais cinglé par des cauchemars de mon âme en mâchefer.

Je suis entré dans la chambre et j'ai eu une vision. Une beauté parfaite, au point que j'ai oublié tout le reste et me suis juré sur-le-champ de renoncer à toutes mes occupations ordinaires jusqu'à ce que je me la sois faite.